Alors que Vivendi vient de franchir le seuil des 20% du capital d’Ubisoft, tout en niant toujours toute “hostilité” dans ses intentions, l’éditeur français lance une nouvelle contre-mesure boursière. Baptisée Plan MMO 2016, l’opération consiste à mettre en sécurité quelques actions entre les mains des salariés du groupe à qui il est offert une offre préférentielle d’achat à -15% du prix du marché (même si officiellement la chose n’a pas de lien affiché avec la situation actuelle). Et au cas où la loyauté des employés ne souhaitant pas voir leurs parts filer dans les mains de la Team Bolloré ne suffirait pas, quelques conditions s’imposent, les actions ainsi acquises ne pourront pas être revendues avant un délai de 5 ans, sauf cas de force majeure. Ces actionnaires salariés n’auront de plus pas de droit de vote associé à leur entrée au capital, mais l’assurance d’un petit pactole disponible à terme.
Ce Plan MMO 2016 ne suffira cependant pas à lui seul à bloquer la progression de Vivendi, étant limité à 3% du capital d’Ubisoft potentiellement sécurisé, mais ce sera en prime un petit bonus dans l’apport de cash qui permettra à la société d’Yves Guillemot de poursuivre sa course au rachat de ses actions. Une petite manœuvre qui, bien qu’assez différente, rappelle celle lancée par Take 2 en 2008, qui avait volontairement “dilué” son capital en émettant de nouvelles actions venant compliquer la tentative de rachat agressive d’Electronic Arts.
2 commentaires
Ethalis
22 juin 2016 à 11 h 36 minA savoir : le “délai de portage” des stock-options (les 5 ans en question) est une technique très souvent utilisée dans les SA, non seulement parce qu’elle permet de s’assurer de la loyauté des salariés mais aussi parce qu’elle est encouragée par la loi, qui prévoit dans ce cas une réduction de la fiscalité applicables aux actions.
En gros, faut pas forcément voir ça comme une manœuvre sournoise de la part d’Ubisoft, c’est assez courant.
SiZZiGY
6 juillet 2016 à 2 h 42 minFranchement j’ai du mal a pleurer ubisoft qui tient déjà une ligne commerciale très stricte en faisant souvent des sacrifices sur les jeux qu’elle produit. Entre les downgrade à répétition et l’épuisement des licences jusque à l’os de certains titres comme assassins creed à en perdre toute saveur. Ubisoft c’est déjà très clairement foutu de la gueule des joueurs et que vivendi fasse la même semble être la continuité logique… enfin, jusqu’au jour où les joueurs partiront vers d’autres horizons! Bolloré tend à faire un double-kill, après Canal+ c’est au tour d’UbiSoft!