Imhotep : On joue aux cubes sur les bords du NilTest JDS

Imhotep : On joue aux cubes sur les bords du Nil

Derrière la grandeur des pyramides égyptiennes se cache une véritable lutte de pouvoir puisque les architectes se disputent l’honneur de bâtir les plus beaux monuments sur les rives du Nil. Le jeu Imhotep se nourrit de cette rivalité pour justement transformer chaque joueur en architecte essayant de participer aux grands ouvrages du royaume. Chacun tentera d’apporter sa pierre aux édifices, tout en mettant des bâtons dans les roues de ses adversaires.

Dans Imhotep, les joueurs seront à l’ouvrage pour bâtir ensemble des pyramides, un temple, des obélisques et même une chambre mortuaire. Pour cela, ils devront astucieusement placer des blocs de pierre à leur couleur sur des bateaux prêts à livrer les différents chantiers où sont érigés les monuments. Lorsqu’un bateau accoste près d’un chantier, les pierres sont alors déchargées, puis immédiatement ajoutées à l’édifice en respectant l’ordre dans lequel elles étaient placées sur le bateau. Cet ordre est donc d’une importance cruciale puisqu’il déterminera la position des pierres au sein des monuments, et par extension, le nombre de points accordés à chaque bloc.

imhotep_0002À ce niveau, chaque bâtiment opère d’une manière spécifique. Par exemple, les pierres de la pyramide rapportent des points en fonction de leur position dans la pyramide, les blocs constituant le second et le troisième étage donnent plus de points que ceux posés à la base. Le mur du temple fonctionne différemment puisque seules les pierres non recouvertes à la fin de chaque manche donnent des points. Du côté de la chambre mortuaire, chaque agglomérat de pierres adjacentes de même couleur est synonyme de points. Enfin, les obélisques sont encore une autre histoire dans la mesure où chaque joueur dresse sa propre colonne ; celui avec l’obélisque le plus haut en fin de partie emporte plus de points que les autres.

Cinq chantiers, mais seulement quatre bateaux. L'un des plateaux ne sera pas servi à chaque manche.

Cinq chantiers, mais seulement quatre bateaux. L’un des plateaux ne sera pas servi à chaque manche.

Il existe un cinquième espace où les bateaux peuvent arriver. Il s’agit d’un marché où les joueurs peuvent obtenir des cartes octroyant différents bonus, comme le fait de jouer un tour supplémentaire ou de collectionner des statues pour grappiller encore quelques points à l’arrivée. Et comme si tout cela ne suffisait pas, les cinq plateaux de destination sont tous réversibles et affichent sur leur verso des conditions de scoring encore différentes, que je vous épargnerai ici par souci de clarté. Sachez toutefois qu’il est possible de jouer en choisissant le côté de chaque plateau ou en laissant le hasard faire les choses pour une varier les parties.

Les bateaux ne peuvent pas partir sans un nombre minimum de blocs à leurs bords.

Les bateaux ne peuvent pas partir sans un nombre minimum de blocs à leur bord.

Vu ainsi, Imhotep pourrait facilement passer pour un jeu d’une extrême complexité, ce qui n’est absolument pas le cas. En choisissant de limiter les joueurs à une action par tour, à choisir parmi seulement quatre options possibles, l’auteur Phil Walker-Harding (Sushi Go, Cacao…) parvient à proposer une mécanique de jeu extrêmement limpide qui donne la part belle à la stratégie. Un joueur peut donc choisir de placer une pierre sur un bateau, de faire accoster un bateau, de récupérer trois nouvelles pierres à la carrière ou de jouer l’une des cartes obtenues précédemment au marché. C’est tout. Le reste est une question de planification et de réflexion. À quel moment est-il judicieux de se servir à la carrière en sachant qu’il est impossible de posséder plus de cinq blocs en même temps ? Est-il intéressant de charger une pierre sur un bateau avant qu’un adversaire ne décide de faire partir ce bateau ? Et si oui, à quelle position dans le navire ? Car en fonction de sa place et du chantier où le bateau accostera, la pierre ne donnera pas forcément le même nombre de points. Au lieu de charger une pierre, peut-être devrais-je plutôt prendre en main le sort de ce bateau et décider moi-même de sa destination. À défaut de pouvoir marquer des points avec cette livraison, je pourrais au moins limiter la casse et envoyer les blocs adverses quelque part où ils n’auront pas autant de valeur.

Plongé dans ce type de questionnements, on ne voit pas vraiment les six manches passer que vient déjà le moment de compter le score final ; preuve que Imhotep est une claire réussite qui mérite amplement sa récente nomination au prestigieux Spiel des Jahres (prix du meilleur jeu de l’année en Allemagne). Pour ne rien gâcher, c’est un réel plaisir de manipuler ces gros cubes en bois et de voir les différents monuments s’élever sur la table à mesure que l’on y place ses différents blocs.

imhotep est actuellement disponible en import allemand ou anglais. Cela dit, le peu de texte est facile à traduire.

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L'avis d'extralife
  1. Auteur : Phil Walker-Harding
  2. Illustrateurs : Miguel Kienle & Michaela Kienle
  3. Éditeur : Kosmos
  4. Genre : Majorité, gestion de cubes
  5. Date de sortie : 2016
  6. Nombre de joueurs : 2 à 4 joueurs
  7. Âge recommandé : 10 ans
  8. Durée de la partie : 40 min
  • imhotep_boiteLes fondamentaux de Imhotep sont d'une simplicité à toute épreuve ce qui n'empêche pas le jeu de profiter d'une réelle dimension stratégique. Parfaitement adaptée pour des parties à 2, 3 ou 4 joueurs grâce à des sets de bateaux sur mesure, voilà une excellente boîte qui jouit d'une profondeur insoupçonnée au premier abord, le tout dans des parties avoisinant les 40 minutes.
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Jihem

La découverte de BurgerTime aux débuts des années 80 aura clairement affecté la vie de ce grand bonhomme. Non seulement, Jihem a développé une passion pour les jeux vidéo, mais il a également choisi de s'installer au pays du hamburger. Sa mère est plutôt heureuse qu'il n'ait pas découvert les jeux avec Boogerman.

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