King of Tokyo : Kaiju-all gamingTest JDS

King of Tokyo : Kaiju-all gaming

Qu’ils soient velus, à écailles, ou aussi reluisants que le rayon conserves de votre supermarché, les plus grands monstres de l’univers se sont donnés rendez-vous sur l’archipel nippon pour en découdre dans une baston à la Highlander. À la fin, il ne peut en rester qu’un pour devenir le roi de Tokyo.

Trop occupés à gérer leurs droits à l’image, les plus grands Kaiju de la culture populaire ont envoyé leurs sosies officiels les représenter dans ce combat de titans. On trouve ainsi le singe géant King dans le rôle de… King Kong ou encore Gigazaur, le cousin germain de Godzilla. Tout ces beaux monstres se retrouvent aux abords de Tokyo, qui servira de ring urbain pour ce battle royale pouvant accueillir de deux à six participants. En contraste total avec la sauvagerie des combats, King of Tokyo se trouve être un jeu de dés à la Yahtzee où chacun dispose de trois jets de dés pour espérer obtenir la combinaison de symboles qui lui permettra de frapper ses adversaires, de se soigner, de récolter de l’énergie ou même des points de victoire. Comme Yahtzee, il est possible de conserver certains dés et de relancer les autres pour affiner les chances d’obtenir le résultat souhaité.

Le plateau permet simplement de savoir quel(s) monstre(s) se trouve(nt) à Tokyo.

Le plateau permet simplement de savoir quel(s) monstre(s) se trouve(nt) à Tokyo.

OK, donc King of Tokyo est un Yahtzee avec des gros monstres, c’est ça ? Oui, mais pas vraiment non plus. La différence majeure est que nos jets de dés affectent les adversaires, que ce soit directement en leur assénant des baffes pour faire tomber leurs points de vie, ou indirectement en accumulant de l’énergie. Cette énergie pourra ensuite être dépensée pour acheter des cartes et se mettre dans la poche des pouvoirs spéciaux offensifs et défensifs.

Il y a également dans King of Tokyo une mince couche stratégique qui, mine de rien, peut grandement guider l’issue des combats. Voyez-vous, le terrain de jeu est divisé en deux. Soit un monstre est à Tokyo, soit il ne l’est pas. Suivant le nombre de joueurs, il n’y a de la place pour qu’un ou deux monstres à Tokyo, pas plus. Cette séparation a son importance puisque toutes les attaques portées seront dirigées au(x) adversaire(s) dans la zone d’en face. Ainsi, un monstre en dehors de Tokyo ne pourra frapper que le ou les monstres dans la capitale, tandis que les Kaijus déjà à Tokyo bafferont les créatures aux portes de la ville. À simplement deux joueurs, ce détail n’a pas de grande importance, mais à partir de trois, il prend une dimension tout autre puisqu’il y a toujours plus de monstres aux abords de la ville qu’il n’y a de monstre à Tokyo. Le différentiel fait donc que le monstre en ville devient la cible imposée de tous ses adversaires et reçoit donc plus de dégâts que les autres monstres. Pour ne rien arranger, un monstre en ville ne peut pas se soigner ; il lui faut obligatoirement quitter Tokyo pour pouvoir se refaire une santé en roulant des cœurs sur ses dés. Et puisque nous en parlons, un monstre ne peut quitter la capitale qu’après avoir reçu une claque, et s’il décide alors de fuir Tokyo, le monstre qui vient de le frapper devra obligatoirement prendre sa place. En d’autres termes, Tokyo doit toujours être occupé pour garder le déséquilibre entre le monstre en ville et l’équipe des monstres qui veulent le détrôner.

Chaque kaiju possède sa propre fiche pour tenir compte des points de santé et de victoire.

Chaque kaiju possède sa propre fiche pour tenir compte des points de santé et de victoire.

Dès lors, à quoi bon vouloir siéger à Tokyo si cela fait de nous la cible de l’ensemble des autres joueurs et qu’il n’est même pas possible de se soigner une fois là-bas ? La réponse est simple. Le fait d’entrer ou de débuter son tour à Tokyo permet de gagner un ou deux points de victoire. C’est bête, mais cette carotte fait que l’on souhaite s’installer à Tokyo pour toucher le pactole (le premier joueur à obtenir 20 points de victoire gagne la partie), mais pas trop longtemps non plus pour ne pas voir ses points de vie fondre comme neige au pied du mont Fuji. De son côté, un joueur qui n’est pas à Tokyo doit toujours se demander s’il est sage de frapper le monstre en ville, au risque de le voir fuir et de devoir prendre sa place de souffre-douleur. Est-il prêt à encaisser les coups de tous les adversaires autour de la table ? Si la réponse est non, cela signifie qu’il choisit de laisser le monstre à Tokyo continuer d’engranger les points à chacun de ses tours.

Les 66 cartes sont toutes différentes. Un joli boulot d'illustration.

Les 66 cartes sont toutes différentes. Un joli boulot d’illustration.

Comme vous le voyez, King of Tokyo n’est finalement pas le simple Yahtzee où chacun roule ses dés dans son coin, laissant le seul hasard faire les choses. Ici, chaque jet a son importance tout autour de la table, d’autant que l’ensemble des symboles obtenus doit être résolu. Ainsi, même en partant avec les meilleures intentions du monde de garder ses paluches à soi, il est possible que les dés en décident autrement – qu’un symbole de baffe surgisse sans le vouloir, et que l’on se retrouve à agresser le monstre à Tokyo qui quitte la capitale et nous laisse sa position. Bref, une partie de King of Tokyo est toujours pleine de rebondissements, et c’est pour cela qu’on apprécie le jeu, quitte à devoir encaisser des parties où les dés ne veulent absolument pas coopérer et persistent à sortir des symboles que l’on souhaiterait éviter. De toute manière, les sessions sont suffisamment courtes (en dessous de la demi-heure) pour permettre de rattraper une “mauvaise” partie en relançant dans la foulée la revanche puis la belle. Aussi plaisant qu’il soit, King of Tokyo gagne toutefois à être joué avec son extension Power Up, permettant à chaque monstre de se distinguer en gagnant des évolutions personnelles. Cette extension élève facilement le jeu à un niveau supérieur en offrant plus de choix aux joueurs sans forcément rogner sur la simplicité d’accès.

Attention toutefois : Iello a sorti cet été une seconde édition pour King of Tokyo. Les mécanismes de jeu restent identiques à la première édition mais l’habillage graphique a été revu et le casting légèrement bousculé : Kraken et Cyber Bunny laissent ainsi leur place au Pingouin de l’Espace et à Cyber Kitty. Ce petit changement entraîne du coup quelques menus problèmes de compatibilité avec l’extension Power Up qui ne gère pas (encore) les nouveaux monstres. Ce n’est pas dramatique, mais cela vaut le coup d’être souligné. C’est cette seconde édition que vous voyez sur cette photo.

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L'avis d'extralife
  1. Auteur : Richard Garfield
  2. Illustrations : Régis Torrès
  3. Editeur : Iello
  4. Genre : Jeu de dés
  5. Date de sortie : 2011 (seconde édition : été 2016)
  6. Nombre de joueurs : 2 à 6 joueurs
  7. Age recommandé : À partir de 8 ans
  8. Durée de la partie : 30 mn
  • KOT-reboot-FR-Box.inddSimple, rapide et surtout fun, King of Tokyo fait désormais partie des classiques suffisamment intéressants pour capter l'attention des joueurs, tout en restant abordable aux novices complets. L'extension Power Up n'est pas indispensable pour s'amuser, mais elle apporte de quoi différencier les monstres et mettre chaque joueur sur un pied d'inégalité. Hélas, Power Up n'est pas entièrement compatible avec la seconde édition de King of Tokyo et il faudra attendre un peu pour que tout rentre dans l'ordre. Pour l'heure, l'appréciation reflète un avis pour le jeu de base. Avec l'extension, le compteur gagne facilement un cœur.
3
  • Avec l'extension Power Up
Jihem

La découverte de BurgerTime aux débuts des années 80 aura clairement affecté la vie de ce grand bonhomme. Non seulement, Jihem a développé une passion pour les jeux vidéo, mais il a également choisi de s'installer au pays du hamburger. Sa mère est plutôt heureuse qu'il n'ait pas découvert les jeux avec Boogerman.

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4 commentaires

  1. Lauike
    Lauike
    14 octobre 2016 à 21 h 59 min

    très bon test un d’entrée de jeu au programme ?

    1. Jihem
      Jihem
      15 octobre 2016 à 18 h 04 min

      Peut-être, peut-être… Je suis un peu en retard sur mon planning des d’Entrée de jeu…
      Le fait est que j’internationalise le programme. Certaines vidéos sont désormais disponibles en anglais aussi : https://www.youtube.com/channel/UCiIG2STxUsOtOcAZVV-MWxw

  2. Garrett
    Garrett
    15 octobre 2016 à 18 h 51 min

    Tu travailles pour un autre site, Jihem ? Ou c’est toi qui a créé ta propre chaîne ?

    1. Jihem
      Jihem
      16 octobre 2016 à 5 h 55 min

      C’est ma propre chaîne. Tout juste ouverte pour accueillir les vidéos en anglais.

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