Pandémie : Le jeu coopératif à essayer d’urgence Test JDS

Pandémie : Le jeu coopératif à essayer d’urgence

Les séries Urgences, House, Dr Quinn ou le film Alerte sont autant d’exemples qui prouvent que la médecine est un sujet universel à même de passionner les foules. Après tout, peut-on trouver cause plus noble que celle qui consiste à sauver le monde ? Ca tombe bien, c’est exactement votre mission dans Pandémie, le jeu coopératif par excellence qui vous confronte à quatre virus venant d’éclater aux quatre coins de la planète.

Le monde va mal. Très mal, même, puisque quatre virus mortels se sont déclarés simultanément et frappent de concert l’ensemble des continents. Le seul espoir réside dans une équipe composée de 2 à 4 professionnels de la santé (jusqu’à 6 avec les extensions) qui devront absolument travailler ensemble pour éradiquer une à une les maladies gagnant du terrain tour après tour. On ne le répétera jamais assez, Pandémie est un jeu coopératif, c’est-à-dire que tout le monde joue ensemble pour contrer la progression des virus, gérée par le jeu lui-même. Concrètement, chaque tour de jeu se compose de deux phases. D’abord un joueur réalise ses actions (se déplacer, soigner, trouver un remède, etc.) puis les virus se propagent en fonction des villes tirées dans le tas de cartes approprié. Toute l’astuce est de trouver le plan d’action qui permettra de ne pas se faire dépasser par les virus, tout en parvenant à les traiter un par un. Le but final consiste justement à découvrir le remède adéquat pour chacun des quatre virus. Autant dire qu’il faudra réellement que les joueurs discutent entre eux et travaillent main dans la main s’ils veulent espérer sauver la planète.

Médecins sans frontières

Chacun reçoit un rôle en début de partie, synonyme d'un pouvoir particulier.

Chacun reçoit un rôle en début de partie, synonyme d’un pouvoir particulier.

Telle une véritable équipe d’urgence, chacun a son rôle dans Pandémie, assigné aléatoirement en début de partie. On trouve le médecin, le chercheur, le scientifique, l’expert aux opérations, le répartiteur, le spécialiste de mise en quarantaine et le planificateur d’urgences. Notez que d’autres rôles sont inclus dans les diverses extensions déjà en magasins. Pour l’édition de base, il faut toutefois se contenter de ces sept rôles, chacun défini par un pouvoir spécial. Si l’un peut soigner plus facilement, l’autre peut protéger les villes alentours de toute attaque, alors qu’un troisième est capable de transférer beaucoup plus facilement des cartes entre les joueurs. Le partage de cartes est d’ailleurs au cœur du jeu puisque c’est avec ces cartes que les joueurs pourront trouver les précieux remèdes. Il faut en effet parvenir à collecter cinq cartes d’une même couleur pour pouvoir enfin trouver le remède du virus associé à cette couleur. Encore faut-il aussi se rendre dans un centre médical pour lancer le remède.

Vous l’aurez deviné, Pandémie s’articule autour d’une planification à toute épreuve entre les joueurs qui ne peuvent effectuer que quatre actions par tour (à choisir parmi une liste de huit actions différentes). Se déplacer vers la ville adjacente coute une action. Voyager à l’autre bout du monde en défaussant la carte de la ville d’arrivée coûte aussi une action. Transférer une carte à l’un de ses coéquipiers, c’est également une action qui part. Tout comme soigner une ville, construire un nouveau centre de recherche ou trouver le remède à un virus. Autant dire qu’il faut la jouer fine pour éviter de se retrouver débordés et mettre sur pied un plan béton en prévoyant parfois plusieurs tour de table à l’avance !

Les virus gagnent du terrain

Les cartes Epimédie sont toujours redoutées puisqu'elles entraînent l'infection d'une nouvelle ville.

Les cartes Epimédie sont toujours redoutées puisqu’elles entraînent l’infection d’une nouvelle ville.

Pandémie ne fait aucun cadeau à ses joueurs. Ainsi, si une ville se retrouve infectée plus de trois fois par le même virus, une éclosion apparaît et la maladie se propage aux villes voisines, entraînant parfois une autre éclosion et ainsi de suite. Ces réactions en chaîne sont souvent la cause de bien des maux, d’autant qu’à la huitième éclosion, c’est le game over assuré. Jamais à court de moyens pour compliquer la tâche des soigneurs, Pandémie introduit aussi le concept diaboliquement brillant d’épidémie. C’est-à-dire que des cartes néfastes sont mélangées au tas de cartes normales que les joueurs sont censées tirés à chacun de leur tour. Lorsqu’un joueur pioche l’une d’elles, une nouvelle ville se voit directement infectée trois fois par le même virus, puis toutes les cartes déjà tirées sont mélangées et remises sur le haut du paquet. Du coup, toutes les villes déjà infectées auparavant seront de nouveau attaquées obligeant les joueurs à revenir sur leurs pas pour guérir une seconde fois. Grâce, ou à cause de ce concept, les joueurs ne sont jamais à l’abri de la catastrophe et doivent sans cesse adapter leur plan aux virus qui apparaissent sur le plateau.

Un pour tous, tous pour un

La collaboration est essentielle pour trouver les remèdes aux quatre virus.

La collaboration est essentielle pour trouver les remèdes aux quatre virus.

Quelques cartes spéciales sont heureusement là pour les aider momentanément, à l’image de celles permettant de voyager ou de bâtir un centre de recherche gratuitement et n’importe où sur le globe. Les joueurs ont également pour eux leurs pouvoirs spéciaux rapidement évoqués plus haut. Ainsi, il ne faut que quatre cartes d’une couleur à la scientifique pour trouver le remède à un virus, tandis que l’expert aux opérations peut bâtir un centre médical beaucoup plus facilement et que le médecin est capable d’ôter tous les virus d’une même couleur dans une ville en une seule action. Mieux, si le remède pour ce virus a déjà été trouvé, la simple présence du médecin permet de supprimer tous les cubes associés à ce virus dans la ville où il se trouve, sans avoir à dépenser la moindre action de jeu. Si la combinaison des rôles distribués en début de partie apporte de la variété, on entend parfois dire que ceux-ci pénalisent aussi le jeu et diminuent le plaisir des joueurs, condamnant par exemple un participant à ne faire et refaire qu’une seule et même chose durant l’ensemble de la partie. Par exemple, le spécialiste de quarantaine passera généralement son temps à protéger les villes en dangers, brûlant parfois plusieurs tours sans bouger. Toutefois, cet argument tient difficilement la route lorsque l’on prend du recul sur le jeu et que l’on ne s’arrête pas à la simple définition de “1 joueur = 1 personnage sur le plateau”. Puisqu’il est coopératif, tous les joueurs autour de la table réfléchissent ensemble à la manière d’opérer et tous sont donc invités à donner leur avis sur la façon d’agir de chaque personnage. En quelque sorte, on se fiche que Pierre soit le médecin et Maryse soit la scientifique puisque chacun partagera son opinion sur l’ensemble des personnages présents. Dans l’esprit, c’est un peu comme si tout le monde contrôlait l’ensemble des pions. C’est justement cette expérience collaborative qui ressort de Pandémie et qui en fait tout son charme, ça et le sentiment si gratifiant d’avoir sauvé le monde d’une lente agonie.

L'avis d'extralife
  1. Auteur : Matt Leacock
  2. Éditeur : Filosofia
  3. Genre : Coopération
  4. Date de sortie : 2008
  5. Nombre de joueurs : 2 à 4 joueurs
  6. Âge recommandé : À partir de 8 ans
  7. Durée de la partie : 45 mn
  • PandémieGrâce à ses mécaniques de gameplay simples et élégantes, son thème plutôt valorisant pour les joueurs, et surtout sa propension à faire participer tout le monde autour de la table, Pandémie constitue à ce jour l'une des meilleures expériences de jeu en collaboration. La possibilité de régler la difficulté en ajoutant plus ou moins de cartes Epidémie, et l'ajout d'extensions sont aussi de gros avantages pour sans cesse renouveler les parties et même introduire le jeu à des amis pas forcément joueurs à la base.
5
Jihem

La découverte de BurgerTime aux débuts des années 80 aura clairement affecté la vie de ce grand bonhomme. Non seulement, Jihem a développé une passion pour les jeux vidéo, mais il a également choisi de s'installer au pays du hamburger. Sa mère est plutôt heureuse qu'il n'ait pas découvert les jeux avec Boogerman.

Soutenez ExtraLife

A voir aussi

7 commentaires

  1. ClockTower
    ClockTower
    19 septembre 2015 à 0 h 17 min

    Très bon test, ce jds m’intéresse :)
    Petite faute cependant :
    “Mieux, si le remède pour se virus a déjà été trouvé,”
    C’est “ce” :)

  2. Neshell
    Neshell
    19 septembre 2015 à 1 h 47 min

    Article intéressant ! Je ne connaissais pas ce jds, mais maintenant il m’intéresse :) Merci pour la découverte !

  3. 5moufl
    5moufl
    19 septembre 2015 à 14 h 26 min

    5/5 pour moi aussi. Chaudement recommandé !

  4. cacadenez
    cacadenez
    7 octobre 2015 à 18 h 00 min

    Pour les joueurs avertis, il faut clairement obliger la découverte d’un remède uniquement sur un centre de recherches de la même couleur. Et au-delà, limiter la durée d’une partie à 45 minutes (durée indiquée sur la boite), ce qui ajoute une bonne dose de stress, notamment au début où on y va tranquilou. Et bien sûr toutes les cartes épidémies mais cela va sans dire :) Avec tout ça, gagner devient un challenge.
    Il parait que l’extension ‘Au seuil de la catastrophe” est super mais je n’ai pas encore acheté.

  5. Neox
    Neox
    19 octobre 2015 à 14 h 58 min

    Pour moi, c’est un jeu qui parfois doit être éviter… Il souffre trop de phénomène “joueur leader” qui dit en permanence aux autres ce qu’ils doivent faire.
    Au final, tout dépendra des personnes autour de la table.

  6. Sigfrid82
    Sigfrid82
    25 octobre 2015 à 2 h 07 min

    Jeu sympas mais son prix ?

  7. SilverArchon
    SilverArchon
    12 novembre 2015 à 14 h 27 min

    Comme Neox, le fait que toutes les informations soient partagées par les joueurs risque de laisser celui qui connait le mieux (ou la plus grande gueule) diriger le jeu.
    En revanche entre joueurs confirmés et avec un bon challenge (temps limité ou autre) le jeu peut devenir très stimulant.
    Vraiment pas mon préféré dans les jeux coop (les jeux à traitre sont pour moi bien plus intéressants).

Réponse