Rise of the Tomb Raider : Lara(te) au court-bouillonTest JV

Rise of the Tomb Raider : Lara(te) au court-bouillon

Une chose est certaine, le catalogue de la Xbox One s’est considérablement enrichi en cette fin d’année. Après Forza 6 et Halo 5, voici que Rise of the Tomb Raider pointe le bout de son nez. Certes, il s’agit là d’une exclusivité temporaire (quoique, peut-on réellement employer cet adjectif alors que la version PS4 n’est pas prévue avant un an ?), mais ce second opus est attendu avec grande impatience par les fans de Lara Croft et d’action / aventure en général. Il faut dire que le précédent volet, intense et riche en émotions, avait placé la barre assez haut. Cette suite est-elle le blockbuster espéré ?

Marquée à jamais par la mort de ses amis et par les événements surnaturels dont elle a été témoin sur l’île de Yamatai, Lara Croft est désormais en quête de vérité. Elle décide donc de poursuivre l’œuvre de son père, qui a consacré (et sacrifié) sa vie à la recherche de la Source divine, un artéfact qui, selon la légende, accorde la vie éternelle. Sa piste la conduit d’abord en Syrie, où elle découvre que l’artéfact est caché dans la cité perdue de Kitej, quelque part en Sibérie. Mais elle n’est pas la seule à vouloir mettre la main sur la Source divine : les Trinitaires, ordre religieux séculaire, cherchent également à s’en emparer…

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Lara est passée maître dans l’art du combat au corps à corps…

Oubliez la Lara fragile et émotive du précédent opus. Notre héroïne est à présent une femme aguerrie et déterminée, parfaitement à l’aise avec les armes à feu, experte en escalade et en survie en milieu hostile. Très logiquement, tout cela donne droit à des gunfights nerveux et à des scènes d’action intenses, renforcées par une mise en scène plutôt spectaculaire. Le parallèle avec la saga Uncharted est plus évident que jamais, ce qui n’est qu’un juste retour des choses puisque cette dernière s’est fortement inspirée de Tomb Raider à l’origine. Alors qu’on était en droit de s’attendre à une évolution en termes de gameplay (le personnage ayant justement évolué), on constate avec déception qu’il n’a quasiment pas bougé d’un iota. Paradoxalement, la visée avec certaines armes se révèle quelque peu imprécise, même si les sensations arc en main sont toujours aussi grisantes. Le comportement de l’IA, pour le moins étrange (pour ne pas dire absurde), nuit considérablement aux phases d’action : entre des ennemis balançant des grenades à l’opposé de notre position ou bien laissant toujours dépasser leur tête de leurs barricades, sans oublier leur incapacité à repérer Lara à plus de deux mètres, on ne sait plus si l’on doit s’insurger ou sourire. En outre, on déplore encore et toujours des problèmes d’accroche (parois, câbles, etc.), d’autant plus frustrants que les scènes d’escalade sont plus nombreuses qu’auparavant. Enfin, les séquences de course, certes spectaculaires, sont entachées par des soucis de caméra, empêchant souvent d’apprécier la notion de distance. Il n’est donc pas rare de finir au fond d’un gouffre à cause d’un plan mal choisi. Cela étant dit, l’équilibre entre action et exploration est bien mieux dosé, ce qui devrait ravir les fans de la première heure.

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… Et à distance.

Car notre John McClane au féminin (référence à son côté « Die Hard ») n’est pas qu’une guerrière, c’est aussi et avant tout une archéologue. Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre que vous consacrerez une (trop ?) grande partie de votre temps à fouiller dans les moindres recoins de chaque environnement afin de dégoter trésors, vestiges et autres objets de valeur. D’ailleurs, il est à noter que seuls les joueurs atteints de collectionnite aigüe y trouveront un quelconque intérêt, les autres pesteront contre le fait de devoir activer le fameux instinct de survie toutes les deux minutes. C’est à croire que les développeurs se sont appuyés sur cette abondance d’objets à collectionner pour combler le vide laissé par l’aventure principale qui, autant vous le dire tout de suite, est loin d’être palpitante. Ne tombons pas non plus dans la mauvaise foi, examiner les alentours permet entre autres de récupérer de nombreux composants de craft (que vous ramasserez également sur les cadavres des Trinitaires), nous y reviendrons. Polyglottes en herbe, votre curiosité sera récompensée, puisqu’il est désormais possible de perfectionner le niveau de Lara en grec et en russe. Si cette fonctionnalité semblait être une bonne idée sur le papier, elle s’avère au final mal amenée, mal exploitée et ne revêt qu’une utilité limitée. Il n’y a guère que les tombeaux qui viennent relever l’ensemble, notamment grâce à des énigmes plutôt bien conçues. Une fois celles-ci résolues, vous obtiendrez en général une nouvelle compétence.

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Les feux de camps sont situés dans des endroits encore plus incongrus qu’auparavant.

À ce sujet, le système d’évolution du personnage et de son équipement est un quasi copié/collé du volet précédent : les points d’expérience que vous obtenez au fil du jeu vous permettent de débloquer des capacités (toujours réparties en trois branches), tandis que les composants ramassés serviront à fabriquer des munitions et à améliorer vos armes. Là encore, on regrette le manque d’inspiration des développeurs : on retrouve grosso modo le même arsenal de base. Pire encore, certaines compétences étaient déjà présentes dans le reboot, comme si votre avatar avait été remis à zéro entre les deux épisodes ! L’aspect survie et chasse est certes un peu plus poussé, certaines proies (ours, pumas) vous donneront du fil à retordre, mais il s’avère parfaitement dispensable, tout du moins dans le cadre de l’aventure principale.

Que reste-t-il donc à ce Rise of the Tomb Raider ? Un scénario haletant ? Absolument pas. L’histoire enchaîne les clichés et les faux rebondissements ; la narration est ternie par des fautes de grammaire et d’orthographe indignes d’un AAA, sans parler des chutes de framerate importantes voire des freezes durant certaines cinématiques. Les dernières heures de jeu sont poussives et le combat final déçoit. Le titre souffre indéniablement du syndrome qui touche bon nombre de blockbusters hollywoodiens : on rallonge au maximum la durée, alors qu’il n’y a plus rien à raconter. Il ne fait nul doute que cette suite méritait un bien meilleur traitement…

L’avis de Nicolas G.

Dommage que l’on ait plus l’impression de jouer à une Bêta qu’à une exclusivité. On s’y amuse pourtant bien et certains décors sont splendides. Les tombeaux rajoutent pas mal de contenu et heureusement, c’est peut-être la partie qui m’a le plus plu.
Je suis entièrement d’accord avec le test de Sylvain, j’ai rencontré les mêmes problèmes que lui voire pire.

L'avis d'extralife
  1. Développeur : Crystal Dynamics
  2. Éditeur : Square Enix
  3. Genre : Action/Aventure
  4. Date de sortie : 13 novembre 2015
  5. Supports : Xbox One, Xbox 360
  • rise_of_the_tomb_raider_jaquetteEn s'appuyant sur les mécaniques de nombreux jeux à succès (Uncharted, Far Cry, Assassin's Creed) et en reprenant bon nombre d'éléments du précédent opus, Rise of the Tomb Raider part avec des bases solides. Scènes d'action nombreuses et nerveuses, mise en scène spectaculaire... Tous les ingrédients sont là pour plaire au grand public, pour le meilleur, mais surtout pour le pire. En effet, le titre manque cruellement d'ambition, d'inspiration, de personnalité et de finition. Au final, il ne parvient jamais à nous faire vibrer et à nous faire vivre les émotions qu'on a pu ressentir en jouant au reboot. Si Rise of the Tomb Raider est bien un blockbuster, il n'est clairement pas celui qu'on espérait.
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  • L'avis de Nicolas G.

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10 commentaires

  1. ZoidbergForPresident
    25 novembre 2015 à 17 h 39 min

    J’ai personnellemnt trouvé le reboot mauvais à pleurer: un non-Tomb Raider avec une non-Lara Croft, une galerie de personnages clichés au possible, un gameplay mou et inintéressant (survie? ORLY?), une ia inexistante et un scénario risible. Un point positif? Techniquement honorable (sur PC).

    1. Noircis
      Noircis
      25 novembre 2015 à 19 h 27 min

      Ha oui?
      C’est vrai qu’en y re-pensant, le scénario et le traitement des personnages, c’était pas fou. Mais le jeu avait le bon goût de ne pas traîner en longueur et d’avoir un rythme agréable.
      Le gameplay était fluide, les gun fight un peu sans sensation mais je n’en garde pas vraiment de mauvais souvenir. Le fait de l’avoir payé 10€ joue pour beucoup, j’imagine :).

      En tout cas, test intéressant merci Sylhas.

    2. NewSkor
      NewSkor
      25 novembre 2015 à 19 h 33 min

      Pareil, j’ai vraiment pas aimé, je comprends pas l’engouement.
      Dans le genre “jeu qui prend le joueur par la main dans un couloir plus qu’étroit avec des QTE toutes les cinq minutes”, Tomb Raider (reboot) excelle à fond dedans.

  2. MarlBourreau
    MarlBourreau
    26 novembre 2015 à 11 h 33 min

    Pour avoir terminé le reboot en début de semaine, j’ai l’impression que cet avis peut parfaitement lui être associé.
    Le reboot n’est qu’un blockbuster Unchartedien assisté et ayant renié absolument toutes les composantes liées à l’exploration et à l’aventure, composantes qui faisaient le charme des premiers épisodes des années 90 et début 2000. Tomb Raider est un bon jeu dans le sens où il est efficace, soigné et carré. Mais qu’en restera-t-il dans 10ans ? Quel(s) souvenir(s) en auront les joueurs ? De quelles scènes se souviendront-ils avec émotion ? Personnellement je ne vois pas grand chose à sauver… Alors que si on parle de Tomb Raider 2 à un joueur, je suis prêt à parier mon plus beau caleçon qu’instantanément une image de Venise s’imposera à lui. Ou une du manoir embellie par l’inoubliable thème musical. Et pourtant ce jeu a plus de 15ans….

    1. SethPL
      SethPL
      26 novembre 2015 à 13 h 58 min

      Je suis tout à fait d’accord avec ton commentaire MalBourreau. Mis à part Tomb Raider 1 et le 5 (j’ai une malédiction avec le 5…) j’ai parcouru tous les Tomb Raider, et autant dire que le dernier, même si bien fait, je serais incapable de citer un moment mémorable !

      Il y a sans doute une part de nostalgie. J’ai joué aux premiers TR durant mon enfance, début adolescence, où ma consommation vidéo-ludique était très… restreinte. Donc plus facile d’avoir des moments mémorables dans ses conditions.

      Même si le reboot de TR était une expérience agréable (il y a 2 ans je crois), autre que chasser des cerfs à l’arc (merci le tuto du jeu), je ne sais même plus à quoi j’ai joué.

    2. Namiro
      Namiro
      30 novembre 2015 à 16 h 25 min

      Bien vu cette remarque sur le prix d’un jeu…
      Moi aussi, je suis assez d’accord avec toi !

  3. ZoidbergForPresident
    26 novembre 2015 à 14 h 13 min

    @Noircis Et moi je l’ai eu pour 12,50€. Le prix n’a rien à voir: un mauvais jeu est un mauvais jeu. :D

    ps: c’est très casse-pieds de ne pouvoir répondre au-délà du premier niveau de conversation. :/

  4. Virka
    Virka
    27 novembre 2015 à 5 h 33 min

    Test assez court, je trouve, qui ne met pas en évidence les défauts. on ne fait que citer, sans développer. Dommage.
    Pour ma part je n’ai pas joué à ce nouveau Tomb Raider, j’attends 2-3 ans pour qu’ils baissent de prix et puisse profiter sans me prendre la tête.
    Parce que ce que tu dis, Zoidberg, comme le quoi prix n’influence pas sur la qualité du jeux, je suis très moyennement d’accord. J’ai joué a Tomb Raider (reboot) l’année dernière seulement, et j’ai adoré. Je ne l’ai payé que 3.50€ grâce aux soldes steam, et a vrai dire je n’avais jamais eu l’ambition de l’acheter. Et c’est justement parce que je n’attendais absolument rien du jeux, que j’ai été très agréablement surpris. J’ai aimé ce côté exploration, survie. J’ai adoré le personnage de Lara, plus humaine que d’habitude, qui se blesse, qui a peur…
    Bien sûr, on peut y trouver des nombreux défauts. Je ne suis pas fan de la licence, j’ai joué aux premiers sur PS1 quand j’étais petit, mais les phases de combats me rendaient fou tellement je trouvais ça mal fait. Moi ce qui me plaisait, c’était explorer. C’est ce que j’ai retrouvé dans le reboot.
    Dans un sens, je suis plutôt d’avis à sortir, comme toi, ce genre de phrase: “mais, pourquoi utiliser le nom de cette licence, alors que ce jeux n’a rien à voir?”. Le dernier exemple en date qui me saute au yeux, c’est Rainbow Six Siege. Fan de Rainbow Six, et ayant testé la béta du nouveau, je suis choqué qu’on “massacre” ma franchise fétiche.
    Faut croire qu’il va falloir s’y faire, si on continue d’acheter du mauvais AAA.
    L’indé propose des choses nouvelles et fun, alors je ne désespère pas. x)

  5. Lyni
    27 novembre 2015 à 12 h 12 min

    À merde… je m’en ferai mon propre avis quand ( peut-être jamais ) il sortira sur PC. Ayant adoré le reboot je m’attendais a quelque chose d’au moins aussi énorme, on verra, mais c’est mal partie…

  6. Namiro
    Namiro
    30 novembre 2015 à 16 h 15 min

    Il est loin le temps du premier Tomb Raider (sur Sega Saturn pour moi) avec sa Lara toute en angles droits (les seins triangles ! lol) !
    Le sursaut à l’arrivée du T-rex, les énigmes et les casse têtes originaux, la bande son, les secrets… :-)
    C’était bon !
    On dirait aujourd’hui que notre Lara a perdu sa boussole et ne sache plus dans quelle direction aller…

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