Cela fait maintenant plusieurs années que Good Feel met son talent au service du géant Nintendo. Si l’histoire ne retiendra pas l’intégralité de ses projets, force est de constater que le studio japonais a su tirer son épingle du jeu, avec des titres comme Wario Land : The Shake Dimension ou encore Kirby : Au Fil de l’Aventure. On ne peut d’ailleurs s’empêcher de faire la comparaison entre ce dernier et Yoshi’s Woolly World, la laine étant au cœur du design des deux jeux. Les développeurs misent donc entre autres sur une direction artistique irréprochable pour convaincre à nouveau les joueurs.

Poochy vous aidera à collecter certaines pelotes de laine.

Bowser Junior est capricieux. Bowser Junior est machiavélique. Pour construire son nouveau château, il a besoin d’une énorme quantité de laine et charge le sorcier Kamek de détricoter tous les Yoshis et de lui ramener la précieuse matière. Heureusement, deux dragons échappent au “yoshicide” et se lancent à la poursuite des coupables. Si Nintendo nous a habitués à des pitchs plus ou moins tirés par les cheveux, reconnaissons tout de même que celui-ci a un petit côté morbide, qui contraste nettement avec la teinte colorée et chaleureuse du titre.

D’une beauté à perdre (l’)haleine ?

Cette vague de lave en laine est plus dangereuse qu’elle n’en a l’air !

D’un point de vue artistique, Kirby : Au Fil de l’Aventure était une franche réussite. Yoshi’s Woolly World place la barre encore plus haut et nous propose un univers aux couleurs chatoyantes, cohérent et peaufiné jusque dans ses moindres détails, ou presque. Les plus exigeants pointeront du doigt un certain manque de vie dans les décors en arrière-plan, mais ils succomberont à coup sûr à ces environnements faits de coton et de laine, qui se tissent et se détissent au fil de la progression. Yoshi se pare ainsi de ses plus beaux atours pour nous faire vivre une aventure qui s’étale sur une cinquantaine de niveaux, répartis sur six mondes bien distincts.

Coquille vide

Les transformations sont toujours de la partie.

À l’instar des ténors du genre signés Nintendo, chaque niveau de Yoshi’s Woolly World dispose de son propre concept, qui se déploie et se décline sous différentes formes. Si l’on peut saluer quelques idées sympathiques et la cohérence de l’ensemble avec la direction artistique, passé l’émerveillement de la première heure de jeu, on ne peut que déplorer un manque d’inspiration et d’audace certain de la part des développeurs. Tant et si bien que le joueur ne tardera pas à avoir l’impression de jouer aux précédents opus estampillés Yoshi, avec un habillage laineux en sus. Cette sensation de déjà-vu se ressent également dans tous les autres aspects du jeu : on retrouve ainsi toute la panoplie de mouvements du dragon (attaques rodéo, etc.), les transformations (poisson, moto, etc.), les niveaux bonus… En somme, si Yoshi’s Woolly World est indéniablement mignon, il n’est clairement pas synonyme d’innovation, ce qui n’en fait pas un mauvais jeu pour autant. Il saura même toucher facilement sa cible, qu’il s’agisse des plus jeunes, qui trouveront dans le mode Relax, le jeu en coopération et les divers badges de puissance achetables une aide précieuse, ou des plus aguerris, qui passeront chaque tableau au peigne fin pour débusquer la totalité des fleurs, des tampons et des pelotes de laine servant à débloquer de nouveaux Yoshis.