Fallout Shelter : Tous aux abris !Test JV

Fallout Shelter : Tous aux abris !

Dans la foulée de la présentation de Fallout 4 à l’E3 2015, Bethesda en a profité pour dévoiler un petit jeu de gestion destiné aux supports tactiles, censé permettre aux fans de la licence de patienter jusqu’au 10 novembre prochain. Ce Fallout Shelter n’est-il qu’un amuse-gueule développé à la va-vite ou présente-t-il un réel intérêt ludique ?

Fallout Shelter vous place aux commandes d’un abri antiatomique après la catastrophe nucléaire que l’on connaît (ou plutôt, que l’on connaîtra en 2077). Votre objectif est d’entretenir, de faire prospérer et d’agrandir ce refuge souterrain, jusqu’à ce qu’il puisse accueillir 200 résidents. Pour ce faire, il vous faut bâtir les salles nécessaires à son bon fonctionnement : les réacteurs génèrent de l’électricité, les stations d’épuration purifient l’eau contaminée, les restaurants produisent de la nourriture, les quartiers augmentent la capacité d’accueil des réfugiés, etc.

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La récolte des ressources représente la majorité du temps de jeu.

Construire une salle requiert d’abord un peu de place, ce qui ne devrait pas poser de problème si vous prenez soin de creuser la roche récalcitrante et de mettre quelques ascenseurs en service. Mais il vous faut aussi de l’argent – les fameux Caps – qui peut être obtenu par plusieurs biais : en produisant des ressources, en remplissant de petits objectifs assignés par le jeu (exemple : « donner naissance à X bébés »), ou enfin – et c’est encore la méthode la plus lucrative – en envoyant vos résidents les plus aguerris explorer les Terres Désolées. Une fois vos salles de production bâties, vous devez y affecter un certain nombre de résidents pour les rendre opérationnelles. Tout ce qu’il vous reste à faire ensuite, c’est de garder un œil sur vos jauges d’énergie, d’eau et de nourriture, afin de veiller à ce que ces ressources soient produites en quantités suffisantes pour combler les besoins de votre abri. La gestion est aussi basique sur le fond que laborieuse sur la forme puisqu’il vous faudra, de façon systématique, récupérer manuellement la production de vos salles. L’absence d’automatisation du stockage des ressources est un non-sens qui définit pourtant l’essentiel du gameplay de Fallout Shelter.

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L’exploration des Terres désolées prend la forme d’un compte-rendu textuel minute par minute.

La petite subtilité, qui donne au jeu l’occasion de faire valoir un zeste de RPG, c’est que vos ouvriers se révèlent plus performants si leur attribut de prédilection se conforme à celui requis par la salle. A l’appui, le fameux système S.P.E.C.I.A.L. (Strengh, Perception, Endurance, Charisma, Intelligence, Agility et Luck) fait de chaque résident un personnage unique. Les tenues dénichées dans les Terres Désolées ou dans les cantines Vault-Tec (obtenues en récompense ou achetées dans l’item shop) ont pour effet de booster certains attributs. Elles se montreront moins utiles à terme, puisque vous aurez la possibilité de construire diverses salles d’entraînement pour augmenter les caractéristiques souhaitées (salle de musculation pour la force, salle de classe pour l’intelligence, salle de jeux pour la chance, etc.). L’autre facteur susceptible d’influer sur l’efficacité de vos ouvriers, c’est leur niveau de moral. Si les réserves de nourriture s’amenuisent et s’ils n’ont pas suffisamment d’eau pure à boire, ils seront progressivement irradiés par les cochonneries qu’ils devront ingérer et leur moral baissera. Deux salles distinctes permettent toutefois de produire, l’une des antirads pour diminuer leur niveau de radiation, et l’autre des stimpacks pour restaurer leur énergie vitale.

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Les effets de la génétique sont parfois surprenants. Les parents du petit acquiescent.

Une fois que vous aurez débloqué et construit les différentes salles, puis augmenté la population en lançant des appels radio et en concevant des bébés, votre abri adoptera son rythme de croisière. Vous serez parfois confronté, comme dans un Sim Tower, à quelques événements aléatoires destinés à pimenter votre rôle de superviseur : des attaques de pillards, ainsi que des incendies et des invasions de radcafards, susceptibles de s’étendre aux autres salles si vous ne les maîtrisez pas assez vite. Mais pour peu que vous ayez boosté et équipé dignement vos habitants, vous ne craindrez pas grand-chose. Le seul danger susceptible de menacer votre abri est le principe du « mal en pis » : une mauvaise gestion des ressources (trop de salles construites par rapport à votre capacité énergétique) ou un manque de contrôle sur la natalité (susceptible de causer une surpopulation puis une pénurie) peuvent amener le moral de vos résidents et leur capacité de production à baisser drastiquement. Il existe bien une fonction de « rush » permettant d’accélérer la production d’une salle pour combler un besoin urgent en ressources, mais ses chances de réussite sont justement basées sur le moral. Vous pouvez toujours courir le risque, mais en cas d’échec, vous subirez de fâcheuses conséquences et plongerez dans une spirale qu’il pourra être difficile d’enrayer.

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Le rendu visuel utilise une simili-3D pour donner une impression de profondeur.

Fallout Shelter se montre donc intéressant l’espace des premières sessions de jeu, le temps de comprendre les ficelles du gameplay (le tutorial est assez succinct). Mais au bout de quelques heures, la messe est dite. Le jeu devient alors relativement ennuyeux, sachant que vous n’aurez guère de mal à parvenir à l’objectif des 200 résidents. Il faut bien avouer que ce qui pousse à relancer une partie au-delà de ce cap, c’est la simplicité de sa prise en main et la qualité de sa réalisation. Une réelle impression de vie émane des différents niveaux de votre abri où des dizaines de personnages uniques évoluent indépendamment les uns des autres (il peut d’ailleurs se révéler difficile de scroller sans sélectionner accidentellement un résident). Ce sont tous des clones du Vault Boy, la fameuse mascotte qui évoque l’imagerie de l’American Way of Life des États-Unis d’après-guerre. D’ailleurs, on aurait aimé retrouver la violence graphique qui lui est traditionnellement associée ; ici, les combats, les morts et les incidents qui tournent mal sont complètement édulcorés, grand public oblige. Pour le reste, l’atmosphère de la série est parfaitement retranscrite ; le design général se base d’ailleurs sur l’interface vert fluo des Fallout de Bethesda – on aime ou on n’aime pas !

Mentionnons enfin – et c’est suffisamment rare pour être signalé, surtout dans un jeu gratuit – un système d’achats intégrés totalement optionnel, ainsi que la possibilité de jouer hors-ligne. Bref, même si l’on a conscience d’être en présence d’un titre promotionnel destiné à préparer la venue de Fallout 4, vous ne perdez rien à le télécharger.

Mise à jour dfallout_shelter_0013u 13/08/2015 : A l’occasion de sa sortie sur Android, Fallout Shelter vient de connaître sa première mise à jour. On retiendra la possibilité de faire appel à Mister Handy, le fameux robot à tout faire de Vault-Tec, pour une collecte automatisée de la production des salles, ainsi que l’apparition de nouvelles menaces que sont les rataupes et les écorcheurs. Ces ajouts sont censés corriger deux points noirs : la collecte pénible des ressources et la trop grande simplicité du jeu une fois la partie bien lancée. Hélas, les nouvelles menaces rendent désormais la difficulté trop erratique, tandis que Mr Handy prend quant à lui la forme d’un achat intégré dans la boutique. On aurait été disposé à passer à la caisse pour un ajout qui serait venu enrichir un peu le faible potentiel stratégique du jeu ; mais payer pour une fonctionnalité destinée à gommer son côté assommant, faut pas pousser !

L'avis d'extralife
  1. Développeur : Bethesda Game Studios
  2. Editeur : Bethesda Softworks
  3. Genre : Gestion
  4. Date de sortie : 15 juin 2015
  5. Supports : iOS, Android
  • fallout_shelter_iconeFallout Shelter est un Sim Tower-like bien réalisé, marrant, accessible à tous et sans aucune prétention, y compris financière. Vous n'y trouverez guère de profondeur, car même si les débuts sont intéressants, le gameplay est tellement limité que la messe est dite au bout de 2 à 3 heures de jeu, la répétitivité et l'ennui s'installant ensuite durablement. Il vous faudra donc prendre ce titre pour ce qu'il est : un passe-temps sans grande ambition, susceptible de vous divertir quelques heures.
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5 commentaires

  1. Oncle-Tan
    Oncle-Tan
    5 septembre 2015 à 9 h 58 min

    Enfin le retour de tes tests Pixelpirate (enfin il va falloir s’habituer à dire Clément !), et sachant que tu connais très bien la série Fallout (surtout Fallout de 1997 !), et bien c’est très plaisant de retrouver ton travail et ton savoir !

    Je ne sais pas trop si je peux citer d’autres sites, mais si jamais, Fallout (1997) est disponible sur GOG.com, et The Elder Scrolls II : Daggerfall gratuit pour l’achat d’un jeu Bethesda, le tout compatible Windows (XP, Vista, 7, 8, 10).

    En tout cas Clément, je tenais encore à te remercie pour tout et je constate que tu as déjà bien travaillé sur Extralife !

  2. tantaa
    tantaa
    11 septembre 2015 à 14 h 45 min

    Bah ouai c’est carrément ça ,j’ai commencé le jeu il y a une semaine et ça fait deux jours qu’il est à l’abandon,trop ennuyant et répétitif même pour un passe-temps,alors oui il est jolie et c’est l’univers de Fallout mais bon ça ne fait pas tout.
    En tout cas la note est justifié…
    Très bon test.

  3. Galerral
    Galerral
    19 septembre 2015 à 11 h 10 min

    Ça fait plaisir de voir un test juste. Ça change de la moyenne de 15/20 de tous les tests JVc…

  4. Openyourmind
    Openyourmind
    21 septembre 2015 à 16 h 18 min

    J’adore la série des Fallout ( surtout le 1 et le 2 en fait, je viens à peine de commencer le 3: ) et j’hésitais à tester Shelter au passage. Je n’avais pas envie de jouer à quelque chose qui reprenne une licence que j’adore pour n’être qu’un gadget dont on se lasse rapidement et c’est exactement ce que ce test a confirmé.

    Merci bien and keep up the good work.

  5. Xitam
    Xitam
    10 novembre 2015 à 10 h 48 min

    2/5 est encore trop généreux, il vaut tout juste 1/5.

    Par contre je m’étonne que vous notiez des jeux “indé” 4:5, alors qu’ils sont du même acabit technique

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