Sairento : Devenez un ninja !

Des jeux VR, il y en a de plus en plus, et beaucoup rencontrent un problème autour de la mécanique de déplacements. En effet, même avec des casques comme le HTC Vive ou l’Oculus Rift, qui prennent en compte les déplacements de l’utilisateur sur une surface donnée, se mouvoir en jeu reste toujours difficile et souvent limité. De ce point de vue, les gars de Mixed Realms ont pris des risques qui pourraient bien payer dans leur nouveau jeu Sairento !

Pour pallier le souci des déplacements, la plupart des jeux optent pour deux solutions assez répandues : un mode de jeu très statique, qui se déroule donc sur une surface ludique restreinte, ou un mode de déplacement basé sur la téléportation. Force est de constater que ces solutions restent bancales, puisqu’elles apportent chacune leur lot de frustrations et on ne profite pas réellement de l’espace du jeu. Dans Sairento, la téléportation s’est vue revisitée sous forme de sauts à grands coups de ralentis.

L’histoire du titre nous plonge en 2066, dans une ville de Tokyo ultramoderne. Nous contrôlons une agent de Sairento (une sorte d’organisation plus ou moins secrète) qui se trouve prise dans une explosion en plein centre ville. Cette déflagration semble être le fait d’un groupe de samouraïs cyborgs à la botte d’un sombre groupuscule qui tente de prendre le contrôle de la capitale. S’ensuit  une enquête assez basique, mais qui permet de contextualiser l’histoire.

Malheureusement, l’intrigue ne prend pas beaucoup de place en raison notamment d’une narration assez simpliste. L’intrigue se déploie sous la forme de dialogues que l’on suit principalement à partir du lobby permettant de lancer les missions, ce qui donne finalement un titre aux allures parfois un peu trop arcade. Cette orientation s’explique naturellement par les objectifs des développeurs souhaitant réaliser un jeu particulièrement fun et nerveux, quitte à mettre le scénario de côté.

Les développeurs nous proposent de rentrer dans la peau d’un ninja du futur en s’équipant d’un casque de réalité virtuelle afin de découvrir une liberté de mouvement particulièrement jouissive. Leur but principal : nous mettre dans la peau d’un badass, un dur à cuire sauce Matrix. Vous aviez toujours eu envie de faire un wall-run comme Trinity ? C’est maintenant possible. Mais cette liberté a un prix et peut provoquer la cinétose (le mal des transports en gros, avec son lot de nausées lorsque le cerveau panique dès qu’il ne constate une brisure entre ce qu’il voit et ce qu’il ressent). Rassurez-vous, on s’habitue vite après quelques séances de ninjutsu VR pour alors profiter pleinement des affrontements et des différentes mécaniques de jeu.

Et quels affrontements ! Si, au départ, Sairento s’avère difficile à maitriser, au fur et à mesure des missions, on commence réellement à se prendre au jeu. Tous les ingrédients sont là pour donner de la complexité au gameplay : ennemis aux patterns différents (bien que foncièrement stupides la plupart du temps), différentes armes qui impliquent des stratégies variées ou la possibilité de se la jouer discret, bourrin ou un peu des deux. Une fois les commandes bien en main, on virevolte parmi les ennemis en s’étonnant d’être aussi réactif.

Avant de se lancer dans une mission, il est possible de choisir l’équipement de notre avatar. Celui-ci dispose de trois armes qu’il faut saisir au niveau des hanches, et de deux au-dessus des épaules. Ainsi, nous avons le choix entre des pistolets, pistolets-mitrailleurs, fusils à pompe, fusils d’assaut, armes de jet (très difficiles à maitriser), épées et arcs à flèches. Chacune de ces armes apporte des petites spécificités : par exemple, l’arc permet d’abattre les ennemis de loin sans faire de bruit, le fusil à pompe est particulièrement puissant à courte portée contre certains types d’ennemis et l’épée permet de dévier les balles. En somme, nous avons les moyens de mener à bien toutes nos missions.

Chaque mission nous ramène de l’argent, de l’expérience, des reliques et des composants. Tout ceci nous permet d’améliorer notre personnage et nos armes. Certaines reliques augmentent la capacité des chargeurs de nos pistolets, d’autres augmentent leurs dégâts, parfois même les deux en même temps. Bref, il est possible de farmer les missions afin de se constituer le meilleur personnage possible, ce qui allonge passablement la durée de vie du jeu. Cependant, ce farm implique de rejouer de nombreuses fois les mêmes niveaux puisque le nombre de maps étant limité. Au final, et en dépit du faible contenu, Sairento représente un titre VR particulièrement plaisant qui fait le job, comme on dit.