Donut County : Un charmant trou paumé

Tout est parti de l’un des nombreux pitches foireux de Peter Molydeux, le génial compte parodique de Peter Molyneux. « Vous jouez un trou. Vous devez bouger dans un décor pour faire en sorte que certains éléments tombent sur les bonnes cibles au bon moment ». Puis est venu le jeu de mot sur les trous de donuts. Car vous vous en doutez, quand on fait des donuts, les morceaux de pâte retirés au centre ne sont jamais perdus ; ils sont frits et vendus comme donut holes, littéralement des trous de donuts. Combinez ces trous de donuts à l’idée de Molyneux et vous obtenez Donut County, un jeu dans lequel une compagnie de donuts livre de véritables gouffres béants qui avalent le décor. La logique est perchée, mais maintenant vous savez.

Si on met Conker et tout le cast de GTA de côté, c’est probablement la première fois que vous incarnerez un trou. Pas d’inquiétude, un trou se manipule facilement puisqu’un trou vous obéit au doigt ou à la souris suivant le support de jeu choisi. Vous n’avez alors qu’à vous occuper de le diriger vers les objets ou les éléments de décors suffisamment petits pour être engloutis. Au début de chaque niveau, le trou est plutôt petit, mais à mesure qu’il gobe des éléments, il grossit pour aborder des choses de plus en plus grosses et imposantes. C’est un peu le principe de Katamari Damacy. Sans les boules, mais avec un trou. Bref… On commence chaque niveau en absorbant les petites choses pour doucement monter en grade et terminer comme une sorte de monstre de puissance que rien n’arrête. Amusant, mais pas suffisant pour faire un jeu, n’est-ce pas ?

Heureusement, Donut County ne s’arrête pas là, puisqu’il propose toujours quelque chose de plus à faire au fil de sa douzaine de niveaux. À défaut d’instaurer de vraies énigmes, il invite le joueur à régulièrement penser ses actions pour se débloquer quelques situations et progresser dans la zone. Par exemple, gobez un barbecue et voilà que des flammes jaillissent du trou — flammes qui serviront ensuite à autre chose dans le niveau. Le plaisir de la découverte étant particulièrement fort tout au long de l’aventure, ce serait triste d’en révéler plus.

L’histoire, car il y a une histoire, est bien écrite, les personnages sont hilarants, les visuels débordent de couleurs et les musiques mettent un excellente ambiance. En gros, tout est fait pour nous plonger la tête la première dans ce délire unique en son genre. Du coup, malgré la brièveté de l’expérience (60 à 90 minutes pour atteindre le bout), on sort de Donut County satisfait, sans nécessairement penser que le concept aurait pu être poussé plus loin, alors qu’en réalité, il y avait encore bien des choses à faire avec ce trou.