On s’en doutait un peu, Sam Barlow, le créateur de Her Story, compte bien poursuivre son exploration de la narration éclatée dans le jeu vidéo. Il décrit d’ailleurs son prochain titre, Telling Lies, comme une suite spirituelle de Her Story qui s’appuiera sur un script plus complexe impliquant aussi un casting plus important. Sans rentrer dans trop de détails, l’auteur évoque les films Shame et Conversation Secrète comme influences majeures pour Telling Lies qui devrait donc explorer d’autres thématiques que le précédent jeu.
Pour réaliser ses ambitions, le développeur indépendant s’est allié à Annapurna Pictures, une boîte de production de cinéma ayant récemment ouvert une branche jeu vidéo, Annapurna Interactive, et dont le premier projet n’est autre que le récent Edith Finch.
Telling Lies n’en est encore qu’au stade de l’écriture, mais grâce à son nouveau partenariat, Barlow espère pouvoir mettre en scène des acteurs hollywoodiens devant la caméra, et commencer le tournage fin 2017, début 2018.
Et c’est là où les choses commencent à inquiéter. Que Sam Barlow continue dans la veine de Her Story, c’est un grand oui ! Mais qu’il se tourne vers Hollywood pour une production plus léchée, cela soulève quelques inquiétudes. Voyez-vous, le succès de Her Story repose sur une base assez fragile mais qui en fait tout son charme. On pense évidemment à sa réalisation sommaire, presque cheap, mais aussi et surtout à son actrice Viva Seifert qui porte le jeu de bout en bout. Outre son formidable talent, c’est aussi le fait que son visage soit méconnu du grand public qui donne une vraie force à Her Story et apporte à l’ensemble une bonne dose de crédibilité. Se tourner vers Hollywood, c’est prendre le risque de briser l’immersion en rappelant sans cesse aux joueurs que tel ou tel personnage est campé par tel ou tel acteur, déjà vu dans tel ou tel autre film ou série. Her Story n’a pas ce problème puisque dès la première minute, les joueurs se trouvent happés dans les interrogatoires décousus d’une parfaite inconnue. On croise les doigts pour que Telling Lies marche ne s’éloigne pas trop de son modèle.
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