Plus de dix ans après sa sortie initiale sur PlayStation 2, et six ans après un remaster sur PS3, Shadow of the Colossus trouvera prochainement une troisième jeunesse grâce à un remake sur PS4. Si le jeu de Fumito Ueda est considéré comme culte par bien des joueurs, il réside pourtant au Panthéon de mes frustrations ludiques. L’association d’une technique aux fraises et d’une maniabilité pataude, revenait sans cesse gâcher l’expérience et l’immersion dans cette chasse aux colosses. Mais ça, c’était jadis sur PS2. Qu’en est-il de la version PS4 ?
Une chose est sûre, Shadow of the Colossus respire enfin lorsqu’il tourne sur PlayStation 4. Le framerate est au beau fixe et plus aucun ralentissement ne se fait sentir — du moins, dans la démo jouée. En plus d’être fluide, et donc plus agréable jouer, le ressenti change radicalement par rapport à la toute première version du jeu. Il est par exemple plus évident de jauger son endurance pour voir si notre héros a encore dans les bras ce qui lui faut pour grimper sur les monstres de pierre qu’il s’est mis en tête d’escalader. Ce Shadow of the Colossus est également bien plus joli visuellement. Les couleurs délavées d’antan laissent place à une palette de tons chaleureux, qui n’ont aucun mal à donner vie à la végétation luxuriante qui semble s’être emparé des lieux. C’est simple, on pourrait croire que ces dix dernières années ont été passées à planter un peu l’herbe dans la plaine principale du jeu et à reboiser les forêts environnantes. La flore se distingue ainsi par sa finesse et sa richesse, et surtout sa capacité à apporter de la vie là où il n’y en avait pas tant que ça initialement. Si la faune reste toujours aussi discrète, l’ajout de petits papillons virevoltant au dessus de fleurs suffit à donner de l’âme à cet environnement abandonné. À coup sûr, les fameux lézards se cachent aussi quelque part dans les rochers, mais ils se sont fait très discrets dans la démo.
Bien sûr, les papillons et les lézards ne sont pas les seules créatures à croiser car les colosses représentent les véritables stars du jeu. Là encore, la puissance machine se fait directement sentir par toute une ribambelle de détails et de textures qui apparaissent désormais clairement sur les géants. La pierre rugueuse, les poils auxquels s’agrippe Wanda, même le regard de ces créatures, absolument tout devient palpable sur PS4, là où il fallait un peu plus compter sur l’imagination à l’époque de la version PS2.
Hélas, manette en mains, tout n’est pas aussi réjouissant à mon sens. En dépit d’une petite refonte de la maniabilité qui semble se limiter à une réorganisation des fonctions sur les boutons de la manette, Shadow of the Colossus conserve sa relative lourdeur de contrôles. Évidemment voulue pour traduire la difficulté qu’a Wanda à gravir ses ennemis, cette jouabilité râpeuse et organique m’a toujours dérangée et continuera visiblement de ternir mon plaisir dans ce remake. Pour leur part, les joueurs qui adhéraient déjà à cette jouabilité trouveront sans mal leurs marques, d’autant qu’il devrait être possible de basculer vers la configuration de touches d’origine.
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