Dragon Quest Builders : Le J-RPG qui voulait réécrire Minecraft Preview JV

Dragon Quest Builders : Le J-RPG qui voulait réécrire Minecraft

Moi qui m’étais jurée de ne jamais mettre le doigt dans l’engrenage Minecraft, voilà que le dernier Dragon Quest m’oblige à rompre cet engagement, me forçant même à reconnaître qu’il y a véritablement du bon dans ce concept qui me rebutait tant a priori. Nous sommes décidément bien peu de choses face à un univers façonnable à l’infini au gré de notre volonté…

Bien que l’analogie avec Minecraft vienne immédiatement à l’esprit lorsqu’on découvre Dragon Quest Builders, il est évident que les deux titres ne ciblent pas du tout le même public. Car si les deux ne sont pas incompatibles, le soft de Square Enix vient plutôt cueillir les quelques irréductibles n’ayant jamais poussé les portes de Minecraft, rebutés sans doute par la démesure des possibilités offertes par ce titre en termes de liberté de création. À ceux-là, Square Enix offre désormais une solution. Si vous n’avez pas l’âme d’un architecte inspiré et que vous ne supportez pas l’idée d’être lâché dans un lieu sans aucun but à atteindre, pas de panique, Dragon Quest Builders se charge de transformer Minecraft en un véritable J-RPG, avec ses quêtes à remplir dans un monde remodelable à volonté !

La mauvaise fin de Dragon Quest 1

Ainsi, loin de nous abandonner cruellement en nous livrant à nous-mêmes sur l’autel de la créativité, Dragon Quest Builders revêt dès les premières minutes l’apparence d’un J-RPG en s’entourant d’un scénario et de quêtes qui vont guider notre avancée durant les quatre grands chapitres que comporte le mode Aventure. Et pour rassurer encore un peu plus les rôlistes qui pourraient être rebutés par l’aspect construction, le jeu démarre avec un clin d’œil appuyé au tout premier volet de la série, lorsque le boss final Dragonlord nous fait la proposition indécente de régner avec lui sur le monde d’Alefgard. Si, dans le jeu original, le fait d’accepter cette offre outrageante conduisait irrémédiablement au game over, c’est ici le point de départ de notre aventure. Certes, le Dragonlord nous a dupé et il va nous falloir rebâtir l’ensemble du monde en protégeant les humains des attaques des démons, mais cette alternative nous ouvre les portes d’un futur inédit qui s’inscrit dans une réalité parallèle à celle du premier Dragon Quest et qui ne manque donc pas d’attrait.

Un monde à reconstruire

L’omniprésence des thèmes intemporels composés par le maestro Koichi Sugiyama pour la saga Dragon Quest renforce d’ailleurs considérablement l’immersion dans cet univers connu, le jeu mettant un point d’honneur à nous rappeler que nous sommes toujours dans le monde d’Alefgard, même si celui-ci est désormais composé de simples briques. Entièrement destructible, l’environnement est façonnable à volonté puisqu’il suffit de casser un élément pour pouvoir le reconstruire ailleurs ou se servir des matériaux qui le composaient pour créer quelque chose de nouveau. Grâce à l’enchaînement logique des objectifs, le joueur apprend à bâtir des objets de plus en plus élaborés sans que cela ne devienne jamais une contrainte, les possibilités grandissantes en termes de craft étant au moins aussi motivantes que l’accomplissement des quêtes elles-mêmes.

Bâtisseur ou explorateur ?

dragon_quest_builders_029L’une des grandes forces du jeu est d’ailleurs de réduire au strict minimum ses aspects fastidieux en n’obligeant jamais le joueur à se consacrer aux tâches susceptibles de le rebuter. Par exemple, si le développement du village via l’édification de pièces de plus en plus élaborées reste la plaque centrale de l’aventure, seule la construction des éléments réellement indispensables à la progression nous est imposée. Autrement dit, libre à nous de passer des heures à peaufiner notre petit village pour l’embellir à loisir, ou bien de partir explorer le monde aussi souvent que possible. C’est d’ailleurs en extérieur que l’on trouve les matériaux et les ressources requis pour construire toutes sortes de choses, les alentours étant néanmoins gardés par des monstres de plus en plus dangereux à mesure que l’on s’éloigne de notre bourgade. La nuit, ces créatures n’hésitent d’ailleurs pas à venir attaquer notre campement, d’où la nécessité de veiller à consolider au minimum les murs de nos habitations.

Plutôt vaste, le monde est découpé en un certain nombre de zones qu’il est possible de rallier facilement via des téléporteurs. Mais, à l’inverse de Minecraft, les concepteurs ont opté ici pour la vue à la troisième personne, avec une caméra comportant plusieurs niveaux de hauteur mais qui avoue parfois ses limites lorsqu’on évolue dans des conduits souterrains. Avec le temps, de plus en plus de NPC viendront résider dans les logements bâtis par nos soins, devenant ainsi à même de nous confier encore davantage de quêtes. Cet aspect du jeu rappelle d’ailleurs assez la série des Animal Crossing, l’arrivée constante de nouveaux venus insufflant une certaine forme de vie dans notre monde.

Si Minecraft avait un but

dragon_quest_builders_030Qu’il s’agisse d’aller collecter des matériaux, de protéger un allié ou de partir éliminer des monstres bien précis, toutes les quêtes ont pour finalité de nous donner accès à davantage de possibilités en termes de création. Difficile dans ces conditions de trouver le bon moment pour stopper la partie tant on trouve toujours une bonne raison de continuer. On en oublierait presque de se nourrir, notre avatar étant pourtant obligé de cueillir régulièrement des fruits ou de cuisiner toutes sortes de plats s’il ne veut pas tomber de fatigue au plus mauvais moment.

Dommage que les combats soient aussi limités car, avec un seul bouton d’attaque et une simple roulade en guise d’esquive, on a vite fait le tour des possibilités d’action et tous les affrontements finissent par se ressembler. Tout juste peut-on faire évoluer notre équipement en construisant nos armes dans des matériaux de plus en plus résistants, ce qui ne compense évidemment pas l’aspect répétitif et basique des combats de Dragon Quest Builders. L’ajout de magies aurait peut-être permis d’enrichir ces batailles tout en rattachant encore davantage le soft à ses racines.

Au passage, ceux qui n’apprécient pas d’être dérangés dans leurs activités de bâtisseurs devront attendre d’avoir au moins bouclé le premier chapitre de l’aventure pour gagner le droit de se consacrer entièrement à la construction en mode Libre. Le plus regrettable reste tout de même l’impossibilité de jouer en multi et donc d’inviter d’autres joueurs dans notre univers ou d’aller visiter le leur, puisque le titre ne propose qu’une option de partage dans une zone délimitée. On imagine aisément que ces lacunes pourraient être facilement corrigées dans une éventuelle suite, ce premier Dragon Quest Builders ayant surtout pour but de tester les retours du public face un concept qui reste finalement totalement inédit dans le domaine du J-RPG.

L'avis d'extralife
  1. Développeur : Square Enix
  2. Editeur : Square Enix
  3. Genre : Action-RPG, Sandbox
  4. Date de sortie : 28 janvier 2016 au Japon
  5. Support : PS4, PS3, Vita
  6. Site officiel : http://www.dragonquest.jp/builders/
  • dragon_quest_builders_jaquetteMixer le concept de Minecraft à un RPG aussi old-school que Dragon Quest pouvait sembler audacieux, mais force est de constater que le résultat ne manque ni de charme ni d'efficacité. Loin de tomber dans la facilité, Dragon Quest Builders s'annonce comme un J-RPG bac-à-sable plein de surprises que nous sommes curieux d'explorer plus en profondeur à l'occasion d'une éventuelle sortie en Europe.

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4 commentaires

  1. Galiat
    Galiat
    13 avril 2016 à 20 h 58 min

    J’aime bien les graphismes. Et puis un minecraft avec un but, c’est déjà tout un programme ^^ ! En tout cas, très sympa l’article !

  2. Apple
    Apple
    17 avril 2016 à 16 h 09 min

    Ca fait envie, j’espère que le jeu sortira en Europe. :)

  3. Benenuts
    Benenuts
    29 avril 2016 à 13 h 38 min

    Si le jeu sort en Europe, je pense sincèrement craquer….. A suivre pour plus d’informations.

  4. Painwinter
    Painwinter
    13 octobre 2016 à 17 h 35 min

    Ça a vraiment l’air super, merci pour la preview. :)

    @Romendil Vu qu’il s’apprête à sortir là je me demandais si ton avis était toujours le même ou s’il avait évolué après plus de temps de jeu ?
    Un petit test comme celui de Dragon Quest Heroes II de prévu ? :3

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