Transcription du vidéo-test :
Après avoir déjà sauvé le monde plusieurs fois de dangereux virus, participer à la recherche de vaccins sur la péninsule ibérique au 19ème siècle et même repousser les ignobles créatures de Cthulhu, nous voilà chargés de protéger les Pays-Bas d’un raz-de-marée dans Pandemic : Montée des Eaux.
Ce nouvel épisode indépendant de la série reprend dans les grandes lignes les bases qui ont fait le succès de Pandemic. Jeu coopératif encourageant la planification et l’entraide, ce volet est toutefois l’épisode le plus singulier de la gamme en cela qu’il s’agit cette fois de combattre une seule et unique source d’ennui : l’eau. Celle-ci arrive sans relâche des deux mers qui bordent le pays, mais également des pluies torrentielles qui viennent s’abattre sur les diverses régions. C’est en construisant des digues, en renforçant celles déjà en place, et en mettant sur pieds des pompes éoliennes que l’équipe de joueurs parviendra à gagner du temps jusqu’à enfin pouvoir ériger les quatre structures hydrauliques synonymes de victoires.
Comme toujours dans la série, les joueurs ont tous un rôle spécifique qui leur offre un pouvoir à exploiter pour garder la tête hors de l’eau. Le charpentier est capable de construire des digues même en zones inondées, le marin peut construire des ports utiles pour se déplacer plus rapidement, l’opératrice peut évacuer de l’eau dans la région voisine d’où elle se trouve, et ainsi de suite. En se plaçant correctement sur le plateau, et en échangeant les bonnes cartes entre joueurs, l’équipe parviendra éventuellement à bâtir les structures nécessaires et remporter la partie avant l’inondation totale du pays.
Mais ce sera loin d’être facile, même les parties d’initiation se montrent particulièrement retorses en raison de la propagation des eaux étonnamment bien retranscrite dans le jeu. À moins d’être retenue par une digue, l’eau vient systématiquement recouvrir les zones voisines, et il suffit d’une seconde d’inattention ou d’une intempérie malvenue pour qu’une bonne partie du plateau se retrouver les pieds dans l’eau.
Fier d’un challenge intense et passionnant, qu’il est d’ailleurs possible d’adapter en modifiant ou en ajoutant même des conditions de victoires, telle qu’une partie de la population à sauver, Pandemic : Montée des Eaux n’est toutefois pas dénué de défauts. Cette version souffre en effet de choix esthétiques très discutables qui gênent réellement l’expérience de jeu. En choisissant de jouer avec des régions, et non avec des villes comme c’était toujours le cas jusqu’à présent, et en décidant de les représenter de façon réalistes avec tout ce que cela implique de frontières irrégulières, le plateau est loin d’être lisible. Notamment lorsque des cours d’eau semblent couper certaines régions en deux et que des couleurs extrêmement pales n’aident pas vraiment à se repérer en un coup d’oeil. Si on ajoute les digues en bois qui chevauchent difficilement les frontières, et les noms de régions en néerlandais, on se retrouve devant un plateau difficile à interpréter. Le jeu aurait très clairement gagné en clarté s’il avait choisi une approche graphique plus simple et contrastée.
Dans ces conditions, les premières parties sont forcément très délicates et il faudra s’accrocher pour doucement prendre ses repères jusqu’à apprivoiser le plateau à défaut d’être réellement confortable avec lui.
- Auteurs : Matt Leacock et Jeroen Doumen
- Illustrateur : Atha Kanaani
- Éditeur : Z-Man Games
- Genre : Coopération
- Nombre de joueurs : 2 à 5 joueurs
- Durée des parties : 45 mn
- Âge recommandé : 14 ans et plus
- Sortie : 23 février 2018
- Pandemic : Montée des Eaux est un épisode très particulier. Sur le fond, le jeu parvient à puiser dans les forces de la série pour les adapter au nouveau décor et au contexte historique différent. Mais servi sur plateau à la direction artistique jolie, mais peu jouable, l'exécution pose problèmes. Pandemic : Montée des Eaux demandera alors un vrai effort et un investissement intellectuel supplémentaire que seuls les vrais amateurs de la série seront éventuellement prêts à fournir.
Réponse
Vous devez être connecté pour publier un commentaire.