Blue Lagoon : Les colons de castagneTest JDS

Blue Lagoon : Les colons de castagne

Ne vous laissez pas avoir par l’illustration de la boîte. Blue Lagoon n’est pas l’adaptation du film Vaiana de Disney. Il n’est pas non plus inspiré du film avec Brooke Shields. Bien au contraire, Blue Lagoon est un jeu plutôt sérieux que l’on doit au non moins sérieux Reiner Knizia (Les Cités Perdues). Car derrière la beauté de ses décors paradisiaques, derrière ses plages de sable chaud et ses étendues d’eau turquoise, Blue Lagoon révèle un gameplay froid et calculateur, qui n’invite pas au voyage, mais à la confrontation directe avec ses adversaires.

Blue Lagoon se déroule en deux phases, très similaires l’une de l’autre. Jusqu’à quatre joueurs se disputeront d’abord lors de la phase d’exploration. On calculera le score de chacun avant de réinitialiser presque entièrement le plateau et de repartir pour une phase de peuplement, et de terminer par un second calcul de score. Le gameplay est tout bête, mais extrêmement stratégique. À son tour, le joueur ne fait qu’une chose : poser l’un de ses jetons colons ou de ses villages sur l’une des cases du plateau.

Lors de la phase d’exploration, le placement est plutôt libre. Les colons arrivant par la mer, le joueur peut partir de n’importe où sur l’eau pour aborder l’une des huit îles. Une fois à terre, il faut cependant que le prochain jeton ou que son village touche un jeton déjà posé. Ceci dit, libre au joueur de commencer à explorer une île, puis de changer d’avis et de se lancer à l’abordage d’une toute autre île de l’autre côté du plateau, en partant toujours de la mer. Lorsque tout le monde aura posé l’ensemble de ses jetons et villages, ou que les ressources viennent à être épuisées (on reparle des ressources dans un instant), la phase d’exploration prend fin et chacun compte ses points (là aussi, on y revient dans un instant).

Tous les jetons sont alors retirés du plateau, sauf les villages qui restent là où ils sont. Les ressources récupérées sont toutes redistribuées sur l’archipel, puis débute la phase de peuplement qui se déroule exactement de la même manière à la petite, mais très importante différence près, que les joueurs ne débarquent plus de l’eau. Ils sont désormais contraints de se déployer de leurs villages. S’ils peuvent toujours traverser l’eau, il leur est par contre impossible de partir explorer n’importe quelle île sans avoir formé au préalable une chaîne de colons qui mènerait à cet endroit. Même chose, la phase s’arrête quand tous les jetons sont placés ou lorsque les ressources ont toutes été prises. Un second calcul de score intervient, on additionne les points des deux phases et le joueur avec le plus de points remporte la partie.

Alors que cherche-t-on réellement à faire dans Blue Lagoon ? En d’autres termes, comment gagne-t-on des points ? D’abord en s’étalant le plus possible. À la fin de chaque phase, les joueurs sont récompensés s’ils sont parvenus à poser au moins un pied sur sept ou huit îles. Ils gagnent aussi des points pour chaque île explorée le long d’une unique farandole de colons. Enfin, des points sont attribués au(x) joueur(s) ayant le plus de colons sur chaque île.

Et les ressources dans tout ça ? J’y viens justement. Durant le jeu, il est donc possible de récolter quatre types de ressources de base (pierres précieuses, bambou, eau et noix de coco) et les joueurs gagnent des points pour chaque duo, trio ou quatuor de ressources identiques ramassés. Ils obtiennent aussi un bonus s’ils possèdent au moins un exemplaire de chacune de ces quatre ressources. Mais ce n’est pas tout, puisqu’il y a aussi des statuettes qui rapportent chacune une poignée de points supplémentaires. Bref, le tableau de score récompense toutes sortes de choses (l’exploration expansive, la concentration de colons sur une même île, la récolte de ressources, etc.), mais dans les faits, il est bien difficile de tout faire. Notamment parce qu’il y a d’autres joueurs autour de la table qui prendront grand plaisir à bloquer notre progression et à « voler » les ressources sous notre nez. Et à ce niveau, Blue Lagoon peut se révéler étonnamment coupe-gorge. Surtout dans la deuxième phase où il est facile de complètement bloquer l’accès à une île à un joueur.

À ce propos, on aurait vraiment tort de penser qu’il s’agit de jouer deux fois la même dans une partie, car le feeling est finalement bien différent d’une phase à l’autre. Pour rester dans la course, il est indispensable de bien préparer sa phase de peuplement dès le début, dès la phase d’exploration. Le placement des villages devient alors crucial et il n’est pas rare de voir plusieurs huttes s’installer côte à côte, comme une déclaration de guerre, promesse d’une phase de peuplement bien tendue.

Pour terminer, juste un mot sur le matériel. Si la qualité est comme toujours au rendez-vous chez l’éditeur Blue Orange, avec même des petites huttes peintes à la main, le carnet de score n’est pas tout à fait optimal. Il détaille bien toutes les manières de marquer des points, mais il lui manque une ligne pour l’addition finale et peut-être aussi quelques lignes intermédiaires pour détailler les majorités sur chaque île. Ce n’est qu’un détail, mais à ce niveau de production, on a le droit d’être exigeant.

Lire les règles de Blue Lagoon

L'avis d'extralife
  1. Auteur : Reiner Knizia
  2. Illustrateur : Tomek Larek
  3. Éditeurs : Blue Orange
  4. Genre : Placement, collection, blocage
  5. Nombre de joueurs : 2 - 4 joueurs
  6. Âge recommandé : 8 ans et plus
  7. Durée de la partie : 30 - 45 min
  8. Date de sortie : Fin octobre - début novembre
  • Belle surprise que ce Blue Lagoon ! Extrêmement simple à expliquer et à pratiquer, le jeu pose régulièrement des choix intéressants aux joueurs. Le coup des deux phases similaires, mais au final bien différentes, donne toute sa saveur à la partie puisqu'on est sans cesse en train de planifier pour la suite, tout en cherchant à optimiser l'instant. Tout simplement brillant !
4
Jihem

La découverte de BurgerTime aux débuts des années 80 aura clairement affecté la vie de ce grand bonhomme. Non seulement, Jihem a développé une passion pour les jeux vidéo, mais il a également choisi de s'installer au pays du hamburger. Sa mère est plutôt heureuse qu'il n'ait pas découvert les jeux avec Boogerman.

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