Kingdomino Duel : Le royaume adopte le système Dé Test JDS

Kingdomino Duel : Le royaume adopte le système Dé

Avec Kingdomino Duel, la série explore de nouveaux horizons. Déjà, comme le titre l’indique très justement, cette version se pratique à deux joueurs uniquement. En revanche, ce que le titre ne dit pas, c’est que les dominos ne sont plus vraiment à l’ordre du jour, remplacés par des dés pour former les différents domaines du royaume et déterminer le seigneur le plus prestigieux.

Pour situer les choses rapidement, Kingdomino Duel aurait pu s’appeler Kingdomino : Le jeu de dés, ou même Kingdomino : Roll & Write. Et pour cause, les joueurs ne choisissent plus des dominos, mais des dés qui, une fois assemblés, forment un domino virtuel qu’ils pourront ensuite dessiner sur leur feuille royaume. Sans s’étendre sur le sujet, sachez que la sélection s’opère très simplement. En début de manche, le joueur A lance les 4 dés, en choisit un, puis le joueur B en choisit 2, enfin le joueur A obtient le dé restant. Ce n’est pas plus compliqué que cela.

Plutôt que de symboliser des types de terrain comme dans les précédents Kingdomino (montagnes, prairies, etc.), les dés affichent ici des blasons, beaucoup plus simples à griffonner sur sa feuille. Pour la petite histoire, ces blasons appartiennent aux nobles familles qui souhaitent soutenir votre royaume. En respectant les règles de pose traditionnelles (un « domino » peut être posé si au moins un de ses blasons touche le château central ou un autre blason identique), vous tenterez de constituer les domaines les plus grands possible afin de marquer un maximum de points.

Dans Kingdomino, un domaine rapporte toujours autant de points que sa taille, multipliée par le nombre de couronnes présentes dans le domaine. Donc si un domaine ne comporte pas la moindre couronne, il ne vaut rien, quelle que soit sa taille. C’est la même chose ici, sauf que les couronnes sont remplacées par des hauts dignitaires symbolisés par des croix sur la face du dé à reporter sur sa feuille avec le blason. Un joueur peut également, une seule fois dans la partie, ajouter un haut dignitaire à n’importe quel blason de son royaume. C’est important, car la répartition des blasons n’étant plus prédéterminée par un set de dominos fixe, mais attribuée en temps réel par les lancers de dés, il est théoriquement possible qu’aucun haut dignitaire ne sorte jamais de toute la partie. Laisser les joueurs en ajouter au moins un gratuitement permet de contourner le cas extrêmement rare d’une partie se clôturant par un affreux 0-0.

Dans Kingdomino Duel, le côté aléatoire dans la répartition des blasons dirige les parties vers un aspect beaucoup plus tactique que stratégique. Puisqu’on ne sait jamais à l’avance ce qui sortira durant les manches suivantes, miser sur un type de blasons en particulier devient plus risqué et pousse les joueurs à sans cesse revoir leurs plans en fonction du tirage. L’aléatoire reste tout de même atténué par des faces de dés « joker » permettant de choisir le blason à dessiner.

Outre son obligation d’être joué à deux joueurs, Kingdomino Duel se distingue principalement du grand frère par l’apparition d’un grimoire faisant miroiter plusieurs sortilèges aux duellistes. Il y a très exactement six sortilèges (comprenez « pouvoirs spéciaux ») permettant par exemple de passer outre les règles de pose, de couper son domino en deux ou encore de changer la face de l’un de ses dés. Mais ces sortilèges ne sont pas en libre accès ; il faudra batailler pour obtenir le droit d’en utiliser un. En fait, à chaque fois qu’un joueur sélectionne un dé dénué de haut dignitaire, il coche aussi une case en face du blason concerné dans le grimoire. Au bout du compte, seul le premier joueur à totalement remplir la ligne d’un blason est autorisé à déclencher le pouvoir associé à ce blason. C’est donc une sorte de course à qui décrochera un pouvoir avant l’autre. Mais dites-vous bien que pour participer à cette course, il est nécessaire de choisir des blasons sans haut dignitaire. Autrement dit, des dés qui ne font pas spécialement grimper le score…

Au final, on joue un peu sur les deux tableaux (hauts dignitaires et sortilèges) en s’adaptant aussi bien aux lancers de dés, mais aussi (et peut-être surtout !) à ce que fait l’adversaire. Couper l’herbe sous le pied de son opposant est même une pièce maîtresse de la réussite dans Kingdomino Duel ! S’il est important de surveiller le royaume adverse pour voir les blasons qui s’installent là-bas, il est tout aussi judicieux de garder un œil sur le grimoire pour ne pas laisser les sortilèges s’envoler dans le camp ennemi. Ce double front donne à Kingdomino Duel une saveur toute particulière. Avec un peu plus de choses à gérer que dans Kingdomino, mais pas autant que dans Queendomino, Kingdomino Duel se place quelque part entre les deux en termes d’accessibilité.

S’il semble plus ou moins acquis que les amateurs de la série y trouveront leur compte, la question reste ouverte concernant ceux qui ne la connaissent pas encore. En fait, je ne suis pas certain que Kingdomino Duel soit la porte d’entrée idéale. Ce n’est probablement qu’une histoire de goût, mais avec son iconographie monochrome et tristoune, Kingdomino Duel s’éloigne pas mal de l’univers chaleureux auquel la série nous a habitués. De plus, en nous faisant manipuler des dominos virtuels avant de les dessiner, il perd aussi l’aspect tactile, simple et immédiat, caractéristique des autres épisodes. Au final, si Kingdomino Duel s’appuie sur des bases connues, c’est bien une expérience inédite, un peu plus abstraite, qui nous est proposée.

L'avis d'extralife
  1. Auteurs : Bruno Cathala & Ludovic Maublanc
  2. Illustrateur : Cyril Bouquet
  3. Éditeur : Blue Orange
  4. Genre : Jeu de dés
  5. Nombre de joueurs : 2
  6. Âge recommandé : 8 ans et plus
  7. Durée de la partie : 20 min
  8. Date de sortie : Septembre 2019
  • Derrière ses jets de dés et ses blasons à dessiner à travers le royaume, on retrouve facilement les bases de Kingdomino. Ceci dit, l’ajout du grimoire et des sortilèges donne une saveur inédite aux parties. L’aspect plus aléatoire dans la distribution des blasons colore aussi la façon d’aborder le jeu et pousse la réflexion vers un côté plus tactique que stratégique – alors que la série nous avait jusque-là habitué à l’inverse. Du coup, est-ce que je recommande Kingdomino Duel ? Oui, le jeu est solide et offre une belle tension entre les joueurs. En cela, Duel mérite donc toute votre attention. Mais à choisir, je lui préfère encore le Kingdomino original et sa « suite » Queendomino, pour le plaisir simple et immédiat de pouvoir construire son royaume en posant ses dominos. Par contre, pour un jeu plus portatif et une expérience un peu plus abstraite, Kingdomino Duel se pose en parfaite alternative.
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Jihem

La découverte de BurgerTime aux débuts des années 80 aura clairement affecté la vie de ce grand bonhomme. Non seulement, Jihem a développé une passion pour les jeux vidéo, mais il a également choisi de s'installer au pays du hamburger. Sa mère est plutôt heureuse qu'il n'ait pas découvert les jeux avec Boogerman.

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