Aussi bien Les Nuls que Les Inconnus nous avaient mis en garde contre les chats. Ces créatures bipolaires sont capables des pires crasses et venir dans la seconde qui suit ronronner entre nos jambes… Il est justement question de cela dans le jeu de cartes Cat’astrophes, qui débutera une campagne Kickstarter demain 7 mars pour tenter de réunir quelques sous et permettre à Hellion Cat Studio de lancer la production.
Le studio a d’ailleurs eu la gentillesse de nous faire parvenir un exemplaire du jeu pour nous permettre de l’essayer en avant-première, histoire de donner un premier avis. Insistons bien sur le “premier avis”, car il s’agit d’un exemplaire de pré-production, susceptible de changer au cours de la campagne de financement, même si les bases de gameplay devraient rester plus ou moins les mêmes.
Il s’agit donc d’un jeu de cartes pouvant réunir de deux à six joueurs essayant tous d’être le chat le moins puni au cours de la partie. Pour cela, la partie se joue en multiples tours, et un tour demande aux joueurs d’effectuer une et une seule action à choisir entre jouer une carte face cachée devant soi, ou devant un autre joueur, ou alors de piocher une ou deux cartes. Lorsque tout le monde a effectué son action, les cartes sont révélées, les effets appliqués et un nouveau tour commence avec un nouveau premier joueur.
Tout le piquant du jeu réside évidemment dans les effets qui s’appliqueront sur le destinataire de la carte. Là encore, Cat’astrophes fait dans la simplicité, puisqu’il n’y a que trois types de cartes : des cartes bêtises, des cartes sournoises et des cartes ronrons. Si les deux premières feront grimper le compteur de bêtises, les ronrons permettront de le redescendre, en fonction de la valeur de la carte jouée. Dès lors, lorsque toutes les cartes sont révélées en fin de tour, le marqueur de bêtises est ajusté au fur et à mesure, en partant du premier joueur et en faisant le tour de la table. Si la carte devant un joueur oblige le marqueur à dépasser les paliers 10, 15 ou 20 sur l’échelle de bêtises, le joueur reçoit 1, 2 ou 3 points de punition, reportés sur la piste de score. À l’inverse, un joueur qui fait descendre le compteur sous l’un de ces paliers grâce à une carte ronron posée devant lui, fait logiquement baisser son score. On joue ainsi jusqu’à ce que la pioche soit vide ou qu’un joueur atteigne les 20 points de bêtises. Les cartes bêtises et sournoises encore en main sont alors ajoutées au score final et le joueur avec le moins de points remporte la partie.
De belles bêtises en perspective.
Chabine Paturel
Simple ? Oui, mais il y a une astuce : l’effet des cartes sournoises est appliqué avant toutes les autres cartes, ce qui vient forcément perturber les calculs. Effectivement, imaginez que vous placez devant vous une carte bêtises pour faire grimper le compteur suffisamment proche d’un palier, mais sans le dépasser dans l’espoir que le prochain joueur fasse, lui, franchir le marqueur au dessus du palier et se voit donc recevoir des points de punition. Jusque-là, le plan semble parfait. Oui, mais non, car vous n’aviez pas anticipé qu’une carte sournoise serait jouée, et donc activée avant votre propre carte. Le compteur grimpe, et c’est finalement votre bêtise qui fait passer le compteur au dessus du palier. Fatalement, c’est vous, vilain chat que vous êtes, qui êtes puni !
C’est sur ce genre de retournements de situations que s’appuie Cat’astrophes pour proposer des parties courtes et amusantes. C’est certain, le jeu n’est pas révolutionnaire, et Hellion Cat Studio n’a pas de prétention autre que d’avoir créé un petit jeu de cartes sympa, qui a de plus le mérite de se jouer jusqu’à six. D’ailleurs, plus il y a de monde autour de la table, et mieux le jeu tourne. À deux joueurs, les mécanismes fonctionnent, mais le fun n’est pas vraiment là, bloqué quelque part entre “je joue une carte devant toi” et “tu joues une carte devant moi…”
Au niveau des quelques retours à faire et qui, encore une fois, disparaîtront peut-être durant ou après la campagne Kickstarter, citons la disposition des pictogrammes sur les cartes. Il serait tellement plus pratique de trouver le symbole (bêtise, sournois, ronron) ET la valeur de l’effet sur les deux côtés des cartes. Quand on tient son jeu en éventail, on aurait alors toutes les informations d’un coup d’œil au lieu d’avoir le symbole en haut à gauche, et la valeur en haut à droite. Cat’astrophes n’est pas le premier jeu à faire de la sorte, mais ce serait bien de faciliter la lecture des cartes. Et en parlant de lecture, on ne peut s’empêcher de penser que les textes sur les cartes ne servent vraiment à rien. En plus de certainement engendrer quelques frais de traduction pour exporter le jeu hors du marché francophone, ils empiètent hélas sur de chouettes visuels dans un style cartoon, parfait pour le jeu.
1 commentaire
ludo91470
7 mars 2018 à 9 h 34 minca a l’air interressant ce petit jeu