Cela fera quinze ans en octobre, et pourtant, je m’en souviens parfaitement. In Memoriam avait atterri sur mon bureau de jeune testeur de jeu vidéo. Je savais vaguement qu’il s’agissait d’une enquête menant sur la piste d’un tueur en série, mais pas beaucoup plus. Il faut dire que la communication de l’éditeur Ubisoft et du studio Lexis Numérique était volontairement sporadique en amont de la sortie pour ne pas teinter l’expérience de jeu. Et je parle bien d’expérience, car In Memoriam s’est avérée une énorme claque, dépassant allègrement les frontières balisées du jeu vidéo pour m’entraîner dans une véritable traque où il fallait fouiller partout surInternet dans un jeu de piste macabre.
Taquin, le tueur qui se faisait appeler le Phoenix, avait envoyé à la police un CD rempli d’indices et c’est ce même disque que les forces de l’ordre, complètement dépassées, avaient choisi de diffuser plus largement pour augmenter les chances d’attraper l’assassin. In Memoriam et ses suites étaient absolument passionnants, remplis de leurres répartis sur de vrais faux sites Internet créés pour l’occasion. Les énigmes étaient ardues et exigeantes, mais tellement gratifiantes une fois résolues. Pourquoi je vous raconte tout cela ? Car je viens à l’instant de revivre quelque chose de semblable grâce au prélude d’Apocalypse.
Apocalypse, c’est le nom d’une aventure prévue pour débuter en fin d’année, sous réserve que le studio Argyx Games réussisse sa campagne Kickstarter qui vient de débuter. Nous sommes cette fois dans le domaine du jeu de société et non plus du jeu vidéo, ce qui implique un peu plus de manipulation et de travaux manuels, même si le brigadier chef Google répond toujours présent pour seconder les recherches nécessaires sur le web.
Je vais être totalement franc, je n’ai vu (et complété) que le prélude d’Apocalypse, ce qui ne représente qu’à peine deux ou trois énigmes, décrites par les auteurs comme volontairement plus simples que le jeu en lui-même. Mais je suis déjà très emballé par l’idée. L’enveloppe reçue directement dans ma boîte aux lettres contenait le matériel que vous voyez en photo, à savoir une boîte d’allumettes (ensanglantée), un mètre ruban (ensanglanté), une lime à ongles (ensanglantée) et une lettre et quelques textes en latin (blood free). Et il m’aura fallu 40 minutes pour compléter (seul) ce qui m’a été demandé de faire. J’ai conscience que cela ne vous dit pas grand chose, mais sachez tout de même que les épisodes à venir sont annoncés pour une durée de 2 à 4 heures chacun, pour des groupes de 1 à 5 joueurs. Les joueurs recevront pas mal de matériel pour enquêter, dont plusieurs types de documents, des plans de Paris, une lampe UV, un journal intime, des cadenas et sûrement pleins d’autres surprises. L’immersion est fortement accentuée par le farouche désir de tout confectionner à la main, comme s’il s’agissait réellement d’éléments envoyés par le tueur lui-même. Honnêtement, je ne sais pas comment Argyx compte s’y prendre pour fournir un journal intime illustré fait main à chaque joueur, mais j’ai hâte de voir ça.
Je ne sais pas non plus combien d’épisodes seront proposés, mais tous devraient nous mettre sur la piste du tueur en série Abaddon, qui se fait passer pour l’ange exterminateur de l’Apocalypse biblique. Selon Argyx, nous serons plongés dans une ambiance « angoissante, ésotérique, teintée d’érotisme ,quelque part entre Seven, Zodiac et Da Vinci Code » et le jeu impliquera plusieurs « interactions via courriers électroniques, réseaux sociaux, appel téléphonique… », ce qui rappelle là aussi In Memoriam. En somme, un programme plutôt ambitieux, mais qui pourrait se révéler payant si tout est aussi bien fait et soigné que le prélude.
Et pour donner un petit avant-goût, un teaser est disponible, qui présente directement, mais sous forme vidéo, la même énigme que celle du prélude. Avis aux fans d’enquêtes.
Réponse
Vous devez être connecté pour publier un commentaire.