Uncharted : Quand la série joue cartes sur tableTest JDS

Uncharted : Quand la série joue cartes sur table

Profitons de la sortie du quatrième épisode d’Uncharted sur PlayStation 4 pour revenir sur une adaptation méconnue de la série : Uncharted: Board Game, autrement dit un jeu de société paru peu après Uncharted 3 en version anglaise uniquement. Difficile à trouver aujourd’hui, ce jeu de cartes mérite son petit coup de projecteur, lui qui parvient à transcrire intelligemment chaque composante du jeu d’action/aventure/plates-formes de Naughty Dog.

Réduit à sa plus simple expression, Uncharted est un jeu vidéo où l’on court, saute, tire et cherche des trésors. Par la force des choses, c’est aussi ce que l’on retrouve dans le jeu de cartes inspiré de la série. Ainsi, les joueurs gagneront des points de victoire en se débarrassant d’ennemis, et en déterrant de précieux artefacts, le tout en gérant au mieux leur main de cartes. En début de jeu, chaque joueur choisi le personnage qu’il souhaite incarner : Nathan, Sully, Elena, Chloé, ou même le vilain Zoran Lazarević… Au total, huit personnages aux pouvoirs spéciaux qui se déclencheront automatiquement en fonction des points de vie restant ou des cartes jouées. Pas de panique, nous reviendrons là-dessus plus bas.

La mise en place pour deux joueurs. La main de chacun doit cependant rester cachée.

La mise en place pour deux joueurs. La main de chacun doit cependant rester cachée.

Chaque joueur débute la partie avec quatre cartes posées devant lui dans ce qui est appelé son aire de jeu. Ces cartes de départ sont identiques d’un joueur à l’autre et sont associées aux effets de base qu’il sera possible d’effectuer, à savoir piocher de nouvelles cartes, attaquer un ennemi ou encore chercher un trésor. Chacun pioche aussi une main de trois cartes supplémentaires qui ne seront donc pas encore posées dans l’aire de jeu. Ces dernières ne pourront toutefois pas être activées puisqu’il faudra d’abord dépenser une action pour transférer une carte de sa main jusqu’à son aire de jeu, puis une autre action pour activer la carte et profiter de son effet. Durant son tour, un joueur doit effectuer deux actions (différentes ou identiques, peu importe) parmi les actions suivantes. Il peut poser une carte dans son aire de jeu à condition de payer le coût associé à la carte. Par exemple, pour poser une carte de valeur 2, il faudra défausser deux autres cartes de sa main. Un joueur peut aussi activer l’une des cartes de son aire de jeu en sachant qu’une même carte ne peut être activée qu’une seule fois par manche. Il peut décider de jeter une carte et immédiatement profiter de l’effet spécial associé à sa couleur (par exemple, jeter une carte bleue permet de regagner deux points de vie), il peut attaquer un ennemi ou encore passer. Lorsqu’un joueur choisi d’attaquer un ennemi, plusieurs armes peuvent être activées simultanément pour tenter d’aligner autant de points de dommage que de points de vie de la cible. Enfin, si un joueur décide de passer, il se retire simplement de la manche. À ce sujet, une manche se termine lorsque tout le monde finit par passer. Une manche peut donc durer plusieurs tours et continuer tant que les joueurs souhaitent et peuvent encore effectuer d’autres actions.

Avant de clore totalement une manche et de passer à la suivante, les ennemis ont l’opportunité d’attaquer. Qu’ils bénéficient ou non d’effets spéciaux pour booster leur puissance de feu, les ennemis attaquent tous de concert. L’ensemble de leurs points d’attaque sont alors ajoutés et infligés individuellement à chaque joueur. Pour atténuer les dégâts, ces derniers peuvent toutefois se protéger en activant des cartes, n’importe lesquelles, encore non activées durant la manche. Ceci dit, si l’attaque est trop importante et qu’un personnage n’a plus de points de vie, il est éliminé du jeu. La partie continue alors sans lui et les joueurs encore debout repartent pour une manche jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’un seul joueur en vie, ou jusqu’à ce que tout le monde soit éliminé.

Seules les cartes de l'aire de jeu peuvent être activées.

Seules les cartes de l’aire de jeu peuvent être activées.

À aucun moment l’aire de jeu ne peut contenir plus de trois cartes de la même couleur, ce qui oblige les joueurs à trouver des moyens pour optimiser leur zone de jeu, en remplaçant les cartes les moins utiles par d’autres bien plus intéressantes, par exemple des armes plus puissantes ou des effets plus poussés tels que la possibilité de piocher plusieurs cartes au lieu d’un seule, voire de placer plusieurs jetons de recherche pour trouver des trésors plus rapidement. Et puisque nous ne les avons pas encore évoqués, sachez que les trésors nécessitent tous un certain nombre de jetons pour être découverts et que seul le joueur ayant placé le plus de jetons peut prétendre aux points de victoire associés au butin. Certains trésors accordent cependant des bonus spéciaux à tous les joueurs ayant au moins un jeton sur la carte. Citons par exemple le masque de bronze qui augmente la puissance de feu des joueurs ayant un jeton sur ce trésor ou la bague de joyaux qui réduit le coût des cartes jaune, et ainsi de suite. Il est donc important de placer ses jetons correctement pour se faciliter la tâche en fonction de la stratégie suivie. Notez enfin que chaque trésor découvert et que chaque ennemi abattu est immédiatement remplacé par une nouvelle carte pouvant révéler un nouvel objet précieux ou un autre vilain plus puissant et plus résistant.

Chaque personnage profite d'un pouvoir spécial.

Chaque personnage profite d’un pouvoir spécial.

Comme nous l’avons évoqué plus haut, chaque personnage dispose d’un pouvoir spécial. Par exemple, si sa santé descend en dessous de 7, Nathan Drake profite d’une troisième action à chaque tour de jeu. Si elle descend à 4 ou moins, ses attaques infligent deux points de dégâts additionnels et s’il réunit sur son aire de jeu un certain nombre de cartes rouges, jaunes et vertes, il peut piocher une carte à chaque tour. De son côté, Sully, peut gratuitement placer un jeton de recherche lorsque sa santé descend au dessous de 8, Chloé paye moins cher les cartes qu’elle souhaite poser, et les attaques de Tenzin deviennent de plus en plus puissantes à mesure que sa vie baisse. Si les pouvoirs de chacun sont différents, le niveau de santé maximal l’est aussi, rendant donc chaque personnage réellement unique dans la façon de jouer.

Placer son jeton sur un trésor permet généralement d'obtenir un bonus.

Placer son jeton sur un trésor permet généralement d’obtenir un bonus.

Au final, Uncharted: Board Game propose donc pas mal de bonnes choses, à commencer par la gestion de sa main de cartes combinée aux limitations imposées par l’aire de jeu qui ouvre d’agréables choix stratégiques durant la partie. On tente régulièrement de flairer le moment opportun pour attaquer un ennemi ou pour passer son tour sachant qu’il faut généralement garder des cartes sous le coude pour se protéger d’un éventuel nouvel ennemi qui remplacerait celui que l’on vient d’éliminer. Le jeu n’est toutefois pas sans défaut, à commencer par le fait que les joueurs peuvent facilement tomber dans une longue routine de temporisation. Si aucun ennemi n’est présent sur le plateau, ils peuvent passer de nombreuses manches à simplement renflouer leurs mains pour se préparer à la suite. Ce temps mort casse réellement le rythme au point qu’on aimerait presque qu’un ennemi soit imposé à chaque manche. Dans les faits, rien n’empêche les joueurs de manipuler la pioche pour que cela soit le cas. Le second grief concerne l’iconographie qui ne permet pas de trier facilement les cartes afin de réinitialiser une partie, ou ajuster le deck en fonction du nombre de joueurs et de la difficulté voulue. Qu’à cela ne tienne, le système de jeu – qui renvoie notamment à San Juan pour le coût des cartes, ou à Magic pour le système d’activation – fonctionne globalement bien. Uncharted est un jeu de cartes agréable, pas nécessairement indispensable, mais tout de même bien ficelé et largement au dessus du simple produit dérivé fait à la va-vite. Pour ne rien gâcher, deux variantes sont directement incluses dans la boîte : une variante deathmatch où les joueurs peuvent s’attaquer entre eux, et une variante coopérative qu’il est même possible de pratiquer tout seul.

Note : Bien que le visuel de la boîte soit tiré d’Uncharted 3, aucun élément ne renvoie au troisième volet de la série ; tout est centré autour des deux premiers épisodes.

L'avis d'extralife
  1. Auteurs : Hayato Kisaragi
  2. Design graphique : Keita Komiyama (basé sur les images du jeu de Naughty Dog)
  3. Éditeur : Bandai
  4. Genre : Gestion de mains de cartes / Pose de cartes
  5. Date de sortie : 2012
  6. Nombre de joueurs : 1 à 4 joueurs
  7. Âge recommandé : À partir de 13 ans
  8. Durée de la partie : 30 - 60 mn
  • uncharted_board_game_boiteEmpruntant à droite et à gauche plusieurs mécaniques de gameplay déjà éprouvées, Uncharted: Board Game propose une formule classique mais à même de transposer les différentes composantes du jeu vidéo en un jeu de cartes complet et amusant. Le résultat se montre d'autant plus réussi que l'adaptation n'était pas gagnée d'avance. Dès lors, si vous aimez la série, et que vous comprenez l'anglais de base, n'hésitez pas à donner une chance à ce jeu de cartes. Finalement, le plus difficile sera d'en dénicher une copie.
3
Jihem

La découverte de BurgerTime aux débuts des années 80 aura clairement affecté la vie de ce grand bonhomme. Non seulement, Jihem a développé une passion pour les jeux vidéo, mais il a également choisi de s'installer au pays du hamburger. Sa mère est plutôt heureuse qu'il n'ait pas découvert les jeux avec Boogerman.

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1 commentaire

  1. Clément Le Hyaric (Pixelpirate)
    Pixelpirate
    10 mai 2016 à 23 h 26 min

    Tiens, ça me rappelle le jeu de cartes Uncharted en version numérique, qui fut mon tout dernier article pour JVC : http://www.jeuxvideo.com/articles/0001/00018166-uncharted-fight-for-fortune-test.htm :)

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