Brothers : Le bonheur est dans la prairieTest JDS

Brothers : Le bonheur est dans la prairie

C’est une stupide dispute entre frangins éleveurs. L’un pense qu’il est plus efficace d’enfermer ses bêtes dans des enclos droits, l’autre dans des enclos angulaires. Qui a raison ? À vous de trancher dans Brothers.

Brothers entre immédiatement dans la même catégorie de jeux que Codenames, celle qui exploite une idée toute bête et dont on se demande encore pourquoi personne n’y avait pensé auparavant. Dans le cas de Brothers, il s’agit d’un face à face durant lequel chaque joueur tentera de construire plus d’enclos que son adversaire. Chaque enclos non construit refile des points de malus et celui avec le moins de points, remporte la partie. C’est aussi simple que cela, où presque.

Avant tout, il faut construire la prairie.

En début de partie, les deux adversaires construiront ensemble la prairie qui leur servira de terrain de bataille. Une tuile après l’autre, l’aire de jeu grandit, puis vient l’heure de l’affrontement. Comme dit en introduction, l’un des frères croit dur comme fer à la rigueur des enclos rectilignes pour élever ses wabbits bleus. Le second ne jure, lui, que par des enclos angulaires pour le bien-être de ses blancs bouftous. C’est toujours l’éleveur de wabbits qui commence en plaçant l’un de ses douze enclos dans la prairie. Puis c’est au tour de son frère, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’aucun des deux ne puissent plus rien ajouter dans la prairie, signalant alors la fin de la première manche. On calcule vite fait le score intermédiaire, en sachant que chaque enclos de wabbits non construit vaut un point, tandis que chaque enclos de bouftous non construit en vaut deux. Après cela, les joueurs changent de camp, l’éleveur de wabbits récupère les bouftous et inversement, une nouvelle prairie est construite et rebelote pour la seconde manche. Les nouveaux scores sont alors ajoutés aux points de la première manche et le joueur avec le moins de points remporte la partie.

C’est extrêmement simple, enfantin même. Mais ça marche ! On se prend vite le ciboulot à chercher les meilleures positions pour construire ses enclos, c’est-à-dire celles qui couperont l’herbe sous le pied du frangin ou bien celles qui permettront de se réserver une parcelle où seules l’un de nos enclos pourra se loger. En fait, jouer à Brothers revient à repérer les emplacements les plus avantageux tout en scrutant ceux qui enquiquineront le plus son adversaire. C’est valser entre des attaques directes et des placements bien plus défensifs. Et c’est ce va-et-vient constant sur une prairie différente à chaque partie qui fait toute la profondeur du jeu. C’est d’ailleurs assez bluffant de voir qu’un jeu si simple, si minimaliste en un sens, procure un tel concentré de plaisir. Une partie dure rarement plus de 15 minutes et, gage de qualité, laisse toujours le joueur perdant avec une farouche volonté de prendre immédiatement sa revanche. Il y a aussi un mode 4 joueurs qui voit deux équipes s’affronter, mais qui interdit aux partenaires de communiquer entre eux, si ce n’est pour râler et exprimer leur mécontentement à leur équipier qui aurait mal placé une tuile. Rapide et fun, le contrat est largement rempli pour Brothers.

Fin de la manche. L’éleveur de bouftous a 6 points, l’éleveur de wabbits n’a qu’un point.

L'avis d'extralife
  1. Auteur : Christophe Boelinger
  2. Illustrateur : Xavier Houssin
  3. Éditeur : Ankama
  4. Genre : Pose de tuiles
  5. Nombre de joueurs : 2 ou 4 joueurs
  6. Âge recommandé : 8 ans et plus
  7. Durée de la partie : 15 min
  8. Date de sortie : 8 juin 2018
  • Les premières parties de Brothers ont de quoi laisser les joueurs perplexes, car convaincus d'avoir loupé quelque chose dans les explications. Et pourtant, non. Brothers est bien un jeu au design minimaliste et, il faut le dire, bête comme chou. Mais sa profondeur ne tarde pas à se révéler à mesure que l'on saisit les tactiques à mettre en place. Une fois lancé, on a bien du mal à résister à ce gameplay extrêmement malin.
4
Jihem

La découverte de BurgerTime aux débuts des années 80 aura clairement affecté la vie de ce grand bonhomme. Non seulement, Jihem a développé une passion pour les jeux vidéo, mais il a également choisi de s'installer au pays du hamburger. Sa mère est plutôt heureuse qu'il n'ait pas découvert les jeux avec Boogerman.

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