Ankh’or : De la gestion de ressources en ÉgypteTest JDS

Ankh’or : De la gestion de ressources en Égypte

Cet été, la réédition de Jaipur avait ouvert avec brio la gamme 2 joueurs de l’éditeur Space Cowboys. Mais les choses sérieuses commencent maintenant puisque l’éditeur doit désormais assurer avec d’autres titres que l’on espère du même calibre. C’est là qu’Ankh’or entre en jeu.

Comme son nom l’indique, Ankh’or nous propulse en Égypte antique. Chaque joueur tente de mettre sur pied son petit empire commercial, suffisamment profitable pour écraser son adversaire à la fin de la partie. Les règles sont simples : des tuiles peuvent être achetées en échange de marchandises avant d’être intelligemment placées dans son empire. La position des tuiles est d’une importance capitale puisque les points s‘accumulent dès lors que plusieurs tuiles de même couleur ou représentant le même animal sont placées côte à côte. Chaque joueur tente donc d’acheter les tuiles qui lui permettront de réaliser les plus grands enchaînements de couleurs ou d’animaux.

À son tour, chaque joueur a le choix : prendre des jetons ressources et/ou ankh, ou alors acheter une tuile en dépensant des ressources. C’est tout bête, mais le calibrage minutieux réalisé entre la quantité de ressources disponibles, le nombre de jetons que l’on est autorisé à posséder et le prix à payer pour chaque tuile créé une tension palpable à chaque tour. Lorsqu’il prend des jetons, un joueur récupère seulement trois jetons à la fois. Il peut toutefois choisir de s’emparer d’un mélange de ressources et d’Ankh (des puissants objets sur lesquels nous reviendrons) sachant qu’au total, il ne peut pas posséder plus de cinq ressources et deux Ankhs. Impossible donc d’emmagasiner les ressources pour créer un monopole ou bloquer complètement son adversaire en le privant d’un type de ressources.

Les prix du marché sont aléatoirement fixés en début de partie.

C’est d’autant plus vrai que les ankhs permettent de bousculer le marché et de complètement chambouler le prix des tuiles. En plus de son tour normal, un joueur peut dépenser une ankh pour supprimer la première tuile du marché, décaler toutes les autres et en ajouter de nouvelles. Cette technique de fennec se retrouve au cœur du gameplay, puisqu’elle peut tout autant nous permettre de modifier les prix à notre avantage que faire disparaitre la tuile que convoitait notre adversaire comme un mirage en plein désert.

Les ankhs peuvent aussi servir à modifier la position d’une tuile dans notre empire, histoire de rattraper une erreur de jugement ou de maximiser un combo juteux. Au passage, il est aussi possible d’acheter certaines tuiles spéciales comme les scribes, qui permettent de rejouer immédiatement lorsqu’ils sont achetés, ou les dépôts, qui peuvent stocker une ressource définie pour augmenter la capacité du joueur. D’autres petites subtilités sont aussi à noter dans Ankh’or. C’est le cas de bonus accordés durant la partie aux joueurs qui créent des groupes d’au moins cinq tuiles similaires (couleurs ou animaux).

Tout cela participe évidemment à faire d’Ankh’or un jeu tendu pour des parties disputées et toujours serrées. Pour ne rien gâcher, il se voit servi par un matériel de grande qualité, dont des jetons ressources qui rappellent forcément ceux de Splendor, en plus petits. Par certains aspects, le gameplay a d’ailleurs un petit parfum de ce dernier par son côté « prise de jetons, et achats de tuiles ». Ceci étant dit, aussi agréables soient-elles, les parties d’Ankh’or finissent inévitablement par se ressembler, la faute à des avenues stratégiques certes efficaces, mais peu variées et peut-être un léger manque de diversité dans les tuiles. Rien de vraiment rédhibitoire, si ce n’est que cela oblige presque à n’apprécier Ankh’or qu’à petite dose, de temps à autre, pour éviter la lassitude. Ankh’or a toutefois un petit atout dans sa manche. S’il fait bien partie de la gamme 2 joueurs de l’éditeur, il tourne aussi à 3 ou 4 joueurs. On perd évidemment toutes les fourberies d’une confrontation directe, mais au moins ça à le mérite d’exister.

Il est possible de construire au dessus d’autres tuiles en coordonnant au moins une couleur avec la base.

L'avis d'extralife
  1. Auteurs : Frank Crittin, Grégoire Largey, Sébastien Pauchon
  2. Illustrateur : Gaël Lanurrien
  3. Éditeur : Space Cowboys
  4. Genre : Gestion de ressources
  5. Âge : 10+
  6. Nombre de joueurs : 2 à 4 joueurs
  7. Durée : 30 minutes
  8. Date de sortie : 25 octobre 2019
  • Entre la gestion des ressources en flux tendu, l’achat des tuiles et l’agencement de ces dernières dans son empire, Ankh’or dispose d’un solide gameplay auquel on peut difficilement reprocher quoi que ce soit. Reste qu’on aurait aimé davantage de tuiles spéciales pour renouveler les parties qui, sans ça, finissent par se ressembler.
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Jihem

La découverte de BurgerTime aux débuts des années 80 aura clairement affecté la vie de ce grand bonhomme. Non seulement, Jihem a développé une passion pour les jeux vidéo, mais il a également choisi de s'installer au pays du hamburger. Sa mère est plutôt heureuse qu'il n'ait pas découvert les jeux avec Boogerman.

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