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Shadow of the Beast : La bête remise en lumière

Qu’on se le dise, vingt-six ans après la sortie du troisième épisode, Shadow of the Beast est enfin de retour ! Connu aussi bien pour la beauté de ses graphismes que la magie de ses musiques et bien sûr la brutalité de sa difficulté, Shadow of the Beast revient donc pour rappeler quelques souvenirs aux anciens mais aussi pour se frotter à une nouvelle génération de joueurs.

Signalons dès le départ qu’à l’heure où la mode est plutôt à la remasterisation, l’équipe de Heavy Spectrum a fait le choix de partir sur un remake du premier épisode. Ce nouveau Shadow of the Beast n’est donc pas simplement une refonte graphique et sonore du modèle, c’est tout le jeu qui a été repensé pour se montrer sous un jour nouveau. Dans le processus, seule l’histoire n’a pas vraiment bougé puisqu’il s’agit toujours de guider le pauvre Aarbron sur la voie de la vengeance et de la rédemption. Derrière son apparence bestiale se cache en effet un humain enlevé dès son plus jeune âge par le maléfique Maletoth, qui le transforme en créature sanguinaire, sans pitié et taillée pour le combat. Après des années de cruelle servitude, Aarbron retrouve quelques bribes de mémoire. Il prend conscience de sa pauvre condition d’esclave et des horreurs qu’il a dû accomplir au nom de son “maître”. Il décide alors de se libérer de ses chaînes et part à la recherche de Maletoth pour se venger, le plus violemment possible.

Derrière cette apparence hideuse se cache le destin tragique d'un enfant enlevé à sa famille.

Derrière cette apparence hideuse se cache le destin tragique d’un enfant enlevé à sa famille.

Si l’histoire est inchangée, le remake ne touche pas non plus aux fondamentaux du gameplay. Shadow of the Beast reste donc un beat’em all clairsemé de quelques boss et de petites énigmes pas bien difficiles à résoudre. Au fil de niveaux plus ou moins balisés d’avance, Aarbron progresse en tranchant dans le vif grâce à ses griffes acérées. Mais plutôt que d’envoyer continuellement des créatures à ses trousses comme dans le jeu d’origine, ce remake préfère définir des petites arènes de combats pour emprisonner provisoirement Aarbron le temps qu’il envoie paître quelques dizaines d’ennemis. Régulièrement, le jeu dresse ainsi des barrières fictives pour enfermer le joueur et l’obliger à battre une quantité définie de vilains qui arrivent des deux côtés de l’écran. La panoplie de coups n’est pas particulièrement variée, mais gonflera au fil du jeu en fonction des points que le joueur gagnera puis attribuera pour débloquer de nouvelles capacités. Dans le lot, on trouve bien sûr la possibilité de déclencher des attaques spéciales, dont une furie très efficace qui permet de se débarrasser des assaillants en un coup à condition de respecter le timing de plus en plus serré que le jeu nous impose .

Des petites arènes se dressent pour contenir les combats.

Des petites arènes se dressent pour contenir les combats.

Contrairement à son aîné qui n’avait que faire des points, ce nouveau Shadow of the Beast repose pleinement sur la notion de scoring. La capacité du joueur à délivrer des claques pour faire grimper le multiplicateur de points, voilà le véritable moteur du jeu qui prend même le pas sur le reste. Car le reste, il faut bien l’avouer, est plutôt maigre dans la mesure où les combats en boucle finissent rapidement par lasser et qu’il ne faut pas bien plus de deux heures pour traverser les sept niveaux de jeu. Certes, un joueur qui veut tout voir, prendra un peu plus de temps pour déceler l’intégralité des secrets et découvrir les trois fins différentes, mais en terme de jeu pur, l’aventure principale de Shadow of the Beast se montre plutôt chiche.

La version Amiga, intégralement jouable.

La version Amiga, intégralement jouable.

Cela n’empêchera pas les fans de la première heure d’apprécier les nombreux bonus à débloquer dont la version Amiga et même la bande-son du jeu d’origine que l’on peut écouter alors que l’on joue au remake. On trouve également une rétrospective de la série ainsi qu’une vidéo let’s play du premier jeu. De ce côté-là, difficile de reprocher quoi que ce soit à Heavy Spectrum qui montre son profond amour pour la série. Si la nouvelle partition musicale fonctionne parfaitement, le jeu livre aussi quelques jolis environnements qui rendent justice à la direction artistique typique de la série. Effectivement, bien que le rendu fasse par moment un peu cheap et que le nouveau look du héros divisera probablement les fans, on se voit obligé de saluer la qualité de la direction artistique qui renoue avec les débuts de la saga. Les joueurs nostalgiques retrouveront ainsi le monde si particulier de Karamoon, cet étrange mélange de niveaux enchanteurs aux couleurs chaudes et féeriques et de lieux bien plus sombres et inhospitaliers où se terrent d’horribles créatures, certaines pour le moins dérangeantes. Au final, voilà un remake qui, par définition, diffère de son illustre aîné tout en conservant certains de ses aspects. Honnête sans plus, le titre trouvera donc une certaine résonance auprès de ceux qui ont connu et apprécié le titre original, ne serait-ce que pour sa musique et son univers à nul autre pareil. Les autres ne verront rien de plus qu’un bête beat’em all, qu’ils pourront tranquillement laisser dans l’ombre.

L'avis d'extralife
  1. Développeur : Heavy Spectrum
  2. Éditeur : Sony
  3. Genre : Beat'em all
  4. Date de sortie : 17 mai 2016
  5. Support : PS4
  6. PEGI : 18 et plus
  • shadow_of_the_beastboiteLes fans de Shadow of the Beast ont dû patienter de longues années avant de pouvoir retrouver l'univers si particulier de la licence. Sur le papier, ce remake PS4 du premier jeu sonne comme une véritable lettre d'amour à la série avec notamment de nombreux bonus pour assurer le côté fan-service. On sent donc le projet passionné d'un studio désireux de remettre de la lumière sur une série qui aura marquée la grande histoire du jeu vidéo. Hélas, les efforts, aussi louables soient-ils, ne suffisent pas à combler le manque de profondeur qui caractérise la progression principale.
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Jihem

La découverte de BurgerTime aux débuts des années 80 aura clairement affecté la vie de ce grand bonhomme. Non seulement, Jihem a développé une passion pour les jeux vidéo, mais il a également choisi de s'installer au pays du hamburger. Sa mère est plutôt heureuse qu'il n'ait pas découvert les jeux avec Boogerman.

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