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Assassin’s Creed Chronicles : Prince of India

Après la Chine du XIVème et avant la Russie du début du XXème siècle, direction l’Inde pour le second chapitre de la trilogie Assassin’s Creed Chronicles. Nous sommes en 1841, en compagnie d’Arbaaz Mir, déjà héros de la bande-dessinée Assassin’s Creed : Brahman. Si la lecture de l’ouvrage est plutôt conseillée pour cerner le personnage et mieux saisir l’importance de l’artefact après lequel il court, elle n’est pas non plus indispensable avant de se lancer dans ce jeu d’action plates-formes qui n’est pas sans rappeler un certain prince persan.

L’ensemble de la trilogie Chronicles est bâtie avec l’ambition de transformer l’expérience Assassin’s Creed traditionnelle. Presque à l’antithèse des blockbusters qui ont fait le succès de la série, les épisodes Chronicles souhaitent ainsi se recentrer sur des mécaniques de gameplay plus épurées introduites au fil de niveaux bien définis que l’on traverse en vue de profil, comme dans un jeu à l’ancienne. Loin des mondes ouverts tentaculaires qui servent de terrains de jeu aux autres volets, les volets Chronicles nous cloisonnent donc dans des stages en pseudo 2D. Si les angles de caméra sont fixés par avance, le héros peut tout de même avancer sur plusieurs plans en fonction de la zone traversée ce qui lui permet de multiplier ses approches furtives et offensives.

Architecture. Couleurs. Kolam. Nous sommes bien en Inde.

Architecture. Couleurs. Kolam. Nous sommes bien en Inde.

À l’instar de l’épisode China, Assassin’s Creed Chronicles : India permet de jouer une ombre totalement invisible aux yeux des ennemis, ou d’opter pour une tactique plus frontale en maniant le sabre à tour de bras. Il faut tout de même reconnaître que le jeu semble bel et bien avoir été conçu autour de l’approche discrète puisque la moindre alerte rend généralement les choses bien compliquées pour l’assassin. Ce dernier sait se battre, mais face aux fusils de la garde anglaise, toujours en surnombre, ses réflexes et ses cabrioles font difficilement le poids. Qu’à cela ne tienne, les plus téméraires pourront toujours choisir de foncer tête baissée, même si on ne nous enlèvera pas de l’idée qu’India est finalement bien plus un jeu d’infiltration que d’action. Les bonus que le héros débloque au fil de l’aventure ne font d’ailleurs que renforcer ce sentiment puisqu’Arbaaz apprend par exemple à se fondre dans le décor pour passer inaperçu ou trouve de quoi porter plus de bombes fumigènes. La méthode discrète est d’autant plus gratifiante qu’elle donne à réfléchir puisqu’il faudra toujours analyser la disposition des gardes, étudier leurs routines minutieuses et finalement déceler les failles laissées dans leurs rondes pour profiter d’une brèche entre deux cônes de vision et passer sans bruit ni vu, ni connu. Chaque section de niveau est alors notée en fonction de la performance (plus ou moins discrète et/ou brutale) avec aussi une note finale attribuée en fin de séquence pour déterminer le rang et débloquer de nouveaux bonus.

S’il se montre plus réussi sur l’aspect infiltration, India se montre également plus abouti dans ses phases de plates-formes que l’épisode China. Ainsi, le level design gagne en complexité et en profondeur avec davantage de niveaux pensés pour la varappe sur de multiples plans. Nous y retrouvons aussi plusieurs stages minutés à traverser à vive allure alors que l’on se retrouve pourchassé par des ennemis, pris en charge par des éléphants, ou noyé sous les tirs de carabine. Il arrive aussi que le décor tombe en ruines, nous obligeant naturellement à presser le pas. Au final, le mélange infiltration / plates-formes est bien dosé sans qu’un côté ne prenne le dessus sur l’autre.

L'équilibre est respecté entre infiltration et plates-formes.

L’équilibre est respecté entre infiltration et plates-formes.

D’une manière générale, Assassin’s Creed Chronicles : India parvient donc à optimiser la formule de China même s’il traîne encore et toujours quelques tares, à commencer par une jouabilité encore un peu bancale, ou en tout cas pas aussi souple qu’espérée lorsque l’on a un personnage si agile entre les mains. Il règne constamment ce petit je-ne-sais-quoi qui brise la fluidité des mouvements – une sorte de cassure dans les enchaînements comme pour forcer le joueur à prendre son temps et à décomposer ses actions au lieu de les lier naturellement. Là encore, le jeu semble vouloir imposer un rythme lent et réfléchi qui, avec son ambiance orientale n’est pas sans rappeler les premiers Prince of Persia. En fait, Assassin’s Creed n’a jamais été aussi proche du prince de Perse qu’avec cet épisode se déroulant en Inde au point qu’on oublie bien souvent à quelle série on a affaire. Toujours est-il que cette jouabilité un peu rouillée fait mauvais ménage avec les séquences de fuites, et pénalisent également certaines séquences d’infiltration où il s’agit d’agir avec autant de précision que de rapidité.

Les niveaux s'étalent sur plusieurs plans.

Les niveaux s’étalent sur plusieurs plans.

À condition d’accepter les contraintes imposées par la jouabilité (tout de même bien agaçante, il faut bien le reconnaître), Assassin’s Creed Chronicles : India montre un visage de la série plutôt rafraîchissant. Très complet, le titre propose ainsi un challenge de taille aux joueurs qui voudraient obtenir l’or à chaque section, et à ceux qui souhaiteraient rejouer l’aventure en difficulté supérieure. Le titre propose aussi toute une tripotée de salles de défis taillées sur mesure pour tester les assassins les plus aguerris. On y découvre des défis d’assassinats et de la collecte d’items chronométrée à effectuer le plus vite possible. Là encore, tout est noté histoire de motiver ceux qui souhaitent se dépasser.

Terminons enfin par une évidence, mais qui mérite d’être soulignée : Assassin’s Creed Chronicles : India profite d’une sublime direction artistique collant parfaitement à l’ambiance orientale. Loin de la grisaille des estampes de l’épisode chinois, la plupart des environnements et les effets visuels qui accompagnent chaque action nous plongent dans un festival de couleurs vives qui rendent un bien bel hommage à la culture indienne.

L'avis d'extralife
  1. Développeur : Climax Studios
  2. Éditeur : Ubisoft
  3. Genre : Action, Plates-Formes, Infiltration
  4. Date de sortie : 12 janvier 2015
  5. Supports : PC, PS4, Xbox One
  6. Site officiel : http://assassinscreed.ubi.com/
  • assassins_creed_chronicles_india_0000Assassin's Creed Chronicles : India reprend les bases posées par China (et avant lui par les épisodes sur portables) et les améliore pratiquement toutes. Plus varié dans l'architecture des niveaux, plus riche dans l'infiltration, plus généreux dans les sections de grimpette, plus complet avec l'ajout des salles de défi, le titre renoue hélas aussi avec la jouabilité rouillée qui nous prive ainsi de la fluidité à laquelle nous aspirions. On finit par s'y faire, mais on se dit tout de même que le jeu aurait pu être bien plus agréable s'il était parvenu à s'inspirer de la souplesse de son personnage.
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Jihem

La découverte de BurgerTime aux débuts des années 80 aura clairement affecté la vie de ce grand bonhomme. Non seulement, Jihem a développé une passion pour les jeux vidéo, mais il a également choisi de s'installer au pays du hamburger. Sa mère est plutôt heureuse qu'il n'ait pas découvert les jeux avec Boogerman.

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