Warhammer – Age of Sigmar : L’été meurtrierAnalyse

Warhammer – Age of Sigmar : L’été meurtrier

La sortie de Warhammer – Age of Sigmar, la nouvelle version du jeu de figurines Warhammer Fantasy Battle, a fait grand bruit cet été. Les changements drastiques apportés à une formule qui fonctionnait sur les mêmes bases depuis plus de 30 ans n’ont pas manqué de déchaîner les passions et de déclencher de vives discussions parmi les vétérans. Pourquoi Games Workshop a-t-il décidé de quitter sa zone de confort en modifiant son jeu en profondeur ? Quels sont les éléments qui inscrivent Age of Sigmar en rupture par rapport à ses prédécesseurs ? Quelles sont les raisons du mécontentement d’une grande partie des adeptes ? Voilà autant de questions qui méritent réponse.

La santé fragile d’un éditeur historique

Warhammer_age_of_sigmar_0012Retour deux ans plus tôt. Au cours de l’année 2013, Games Workshop, dont les résultats financiers ne sont pas bons, entame une énième restructuration sous la pression des actionnaires. Premiers visés : les fameux « Centres Hobby », ces boutiques où il est possible de découvrir les produits de la firme en prenant part à des tutos de jeu et de peinture. Ceux qui ne génèrent plus assez de chiffre d’affaires sont transformés en « one-man store » (l’aspect animation passant pour l’occasion à la trappe). Les moins rentables sont purement et simplement fermés. C’est aussi le sort des centres nationaux (Games Workshop France notamment) dont les équipes de localisation et de VPC sont rapatriées au siège de la firme en Angleterre. Les événements annuels organisés hors du territoire britannique, comme les Games Day Paris, Cologne et Madrid, sont annulés. Une vague de licenciements accompagne cette réorganisation qui portera néanmoins ses fruits en permettant de diminuer les coûts de distribution. En contrepartie, l’accent est mis sur la refonte des publications du groupe – le site Web et le magazine papier historique White Dwarf – qui prennent dès lors une forme plus mercantile, moins tournée vers le hobby et davantage vers le catalogue de produits.

Warhammer_age_of_sigmar_0015À côté de ça, il y a les jeux, dont les concepteurs sont bien entendu invités à se remettre en question. Avec son univers futuriste et ses batailles dynamiques à petite échelle, Warhammer 40.000 a les faveurs du public. Il représente pour Games Workshop environ 40 % des ventes cumulées (recouvrant jeux, accessoires de modélisme et produits sous licence), ce qui le rend quasi-intouchable. Un simple lifting des règles en 2014, dans le cadre de la 7e édition, suffira à le rendre opérationnel pour quelques années encore. La gamme Le Seigneur des Anneaux/Le Hobbit est, elle par contre, en fin de vie ; il s’agit de surfer encore un peu sur la sortie des films avant l’expiration des droits d’exploitation de la licence. Sa refonte n’est donc pas envisagée. Et puis il y a Warhammer Fantasy Battle, une véritable épine dans le pied de la firme. Car s’il jouit d’un succès d’estime important, le jeu ne fait plus recette. La 8e édition, sortie en 2010, a fini par se faire apprécier auprès des joueurs après des débuts difficiles. Mais selon certaines sources, elle représenterait mois de 10 % des ventes cumulées. Afin d’expliquer cet échec, les rapports financiers de Games Workshop invoquent le contexte structurel difficile dans le domaine du jeu de figurines.

Les raisons du déclin de Warhammer Battle

Warhammer_age_of_sigmar_0008Les hobbyistes, eux, ont d’autres raisons à fournir. Certains regorgent déjà d’armées de toutes sortes accumulées au fil des éditions, qu’elles soient « full peintes » et conservées en vitrine, ou sur des grappes s’entassant dans un coin. Les vétérans n’ont de toute façon jamais été le coeur de cible de Games Workshop, qui mise plutôt sur un renouvellement permanent de sa base de nouveaux joueurs. Le problème, c’est que même les acheteurs les plus compulsifs se heurtent à un écueil rédhibitoire : les prix. Warhammer Battle a toujours été un loisir onéreux si l’on additionne le coût des figurines, des règles et des suppléments (régulièrement réactualisés) ainsi que des décors et du matériel de modélisme et de peinture. La 8e édition, aussi intéressante soit-elle, a accentué cet état de fait en intégrant un certain nombre de règles incitant à jouer de gros régiments (horde, indomptabilité, attaques sur plusieurs rangs…). De fait, même si le système de création d’armées assure un minimum d’équilibrage, nombre de joueurs ont été tentés par la composition d’unités de base incluant 20, 30 voire 40 figurines. Or, ces dernières sont souvent conditionnées par boîtes d’une dizaines de figurines, proposées à des tarifs de plus en plus prohibitifs.

Warhammer_age_of_sigmar_0013Pour ne rien arranger, Games Workshop augmente régulièrement ses prix (afin d’amortir le coût du plastique, indexé sur celui du pétrole), quand elle n’essaie pas d’imposer aux consommateurs de nouveaux matériaux aussi coûteux que peu convaincants (le fameux Finecast). Résultat : une partie des joueurs finit par se tourner vers des figurines alternatives de fabricants tiers (Mantic notamment), poussant la firme anglaise à un contrôle encore plus rigoureux de sa propriété intellectuelle. D’autres se mettent à des jeux alternatifs jugés moins coûteux (Kings of War, Warmachine/Hordes). Enfin, les nouveaux arrivants, rebutés par l’idée d’ingérer des pavés de plusieurs centaines de pages et de peindre des régiments entiers de figurines, optent pour des jeux d’escarmouche comme Eden, Infinity ou encore Malifaux – un marché où Games Workshop n’est plus présent depuis l’abandon de sa gamme de jeux « Specialists » (Mordheim, Necromunda). La société n’arrive même plus à capter le public qui découvre l’univers de Warhammer par le biais des jeux vidéo sous licence. C’est pourquoi elle estime qu’il est temps de donner un coup de pied dans la fourmilière, en mettant au point une nouvelle offre destinée à remplacer Warhammer Battle.

La destruction du Vieux Monde

Warhammer_age_of_sigmar_0017La première étape, destinée à préparer les joueurs à ces changements drastiques, est la sortie du cycle The End Times (La Fin des Temps), qui s’étalera entre août 2014 et mars 2015. Il ne s’agit pas d’une nouvelle gamme, mais d’un arc narratif assorti de campagnes et de figurines destinées à faire vivre aux joueurs la fin du monde de Warhammer Fantasy Battle, détruit par les forces du chaos à l’issue de l’apocalypse qui avait été prophétisée depuis longtemps. L’objectif est de faire table rase d’un background qu’ils avaient découvert en 1983 avec la première édition, et qui les avait accompagnés depuis, que ce soit à travers les livres d’armées, les suppléments, les romans, ou encore le jeu de rôle Warhammer Fantasy Roleplay. Bien qu’enraciné dans la littérature fantastique, cet univers s’inspirait largement du monde réel (géographie, histoire, cultures, mythes et légendes), à tel point qu’il était parfois qualifié d’« historic-fantasy ». Le Vieux Monde évoquait l’Europe du XVIe siècle, les Bretonniens sortaient des légendes arthuriennes, l’Empire portait le sceau de la culture teutonne et de la mythologie nordique, les Hommes-Lézards et les Rois des Tombes singeaient respectivement les civilisations précolombiennes et égyptienne, et on en passe.

Warhammer_age_of_sigmar_0016Warhammer Battle ne se résumait donc pas à ses affrontements épiques faisant la part belle aux créatures monstrueuses et à une magie dévastatrice ; il y avait aussi tout un « fluff » derrière (= ensemble des éléments scénaristiques du jeu). L’ambiance qui transparaissait des récits, mais aussi des visions de certains illustrateurs comme John Blanche, était celle d’une vieille Europe sombre et crade, à l’identité visuelle très forte (assez proche de ce qu’on peut voir dans The Witcher). The End Times met fin à tout cela. Le cataclysme provoqué par les forces du Chaos emporte l’ancien monde, brisé en une multitude de fragments, mais aussi ses peuples et ses héros légendaires. Du point de vue des joueurs, la perte est énorme. Ce qui les inquiète par-dessus tout, c’est le devenir des races et des factions historiques. Certaines d’entre elles, comme ces Nains annihilés ou ces Hommes-Lézards repartis à bord de leurs vaisseaux-pyramides, semblent vouées à disparaître. Les vétérans craignent de ne plus pouvoir jouer leurs armées constituées et peintes patiemment durant de longues années. Mais comme à son habitude, Games Workshop évite de communiquer, laissant enfler les rumeurs les plus alarmantes comme celle du passage aux socles ronds, qui agite la toile pendant plusieurs semaines.

Un nouveau contexte

Début juin, la firme anglaise se fend tout de même d’un teasing annonçant la sortie prochaine d’un certain Age of Sigmar. On ignore s’il s’agit des prémisses d’une potentielle 9e édition, ou d’un jeu voué à remplacer Warhammer Battle. Les choses s’éclaircissent le 4 juillet avec l’ouverture des précommandes, qui dévoile la boîte de base et lève pour l’occasion un pan du nouveau background.

Warhammer_age_of_sigmar_0003Après la Fin des Temps, après le cataclysme qui emporta le Vieux Monde, après sa dérive à travers l’univers accroché aux restes de la planète brisée, qu’est-ce qui attendait Sigmar ? La formation des huit Royaumes des Mortels interconnectés, dont le lieu et les secrets furent révélés à Sigmar par Dracothion le Grand Drac, prélude à l’Âge des Mythes. Des vies passèrent, des civilisations grandirent, et des dieux marchèrent parmi les hommes. Mais cette ère de prospérité ne pouvait durer à jamais. Les conflits apparurent, dégénérèrent en guerre ouverte, et les dieux sombres virent là leur chance. Le Royaume du Chaos dégorgea d’innombrables légions démoniaques, submergeant et écrasant toute opposition, et ainsi commença pour de bon l’Âge du Chaos.
Malgré ses efforts, qui restaurèrent d’anciennes alliances et apportèrent à son peuple plusieurs victoires, Sigmar lui-même fut contraint d’ordonner un grand exode vers le Royaume des Cieux, le dernier havre, avant de sceller les Portes d’Azyr et d’abandonner les sept autres mondes à leur sort. La vie devint un enfer dans ces Royaumes ; des siècles de tourment s’écoulèrent, et les bastions ceints de crânes des dieux sombres se multiplièrent comme des herbes folles. Le Chaos régnait, et tout espoir cessa. Mais à l’horizon, les nuages s’amoncelaient…
Les grands guerriers de Sigmar, les Stormcast Eternals, ont triomphé de leurs épreuves pour devenir des dieux. Nantis d’une portion du pouvoir de Sigmar en personne, chacun d’eux représente une force conséquente, qui descend des cieux sur des ailes de lumière céleste pour purger par le vide les forces corrompues du Chaos.
L’Âge de Sigmar a commencé.

Warhammer_age_of_sigmar_0002Voilà comment Games Workshop balaie trois décennies de fluff pour donner naissance aux Stormcast Eternals, la nouvelle faction qui conduira la Grande Alliance de l’Ordre dans sa lutte pour le contrôle des Portes reliant les différents mondes. Ce multivers est le lieu d’affrontement de 4 Grandes Alliances : Order, Chaos, Death et Destruction. On retrouve dans chacune d’elles une coalition d’anciennes races de Warhammer Battle qui combattent désormais sous la même bannière. The End Times avait déjà préparé les joueurs à voir les High Elves marcher aux côtés des Dark Elves, mais certains ont encore du mal à l’avaler. Ce qui ne passe pas non plus très bien, c’est l’emploi de tous ces termes anglais dans la version française des nouveaux ouvrages. Pourtant, depuis la sortie du livre d’armée des Wood Elves en mai 2014, on était prévenu : le franglais serait de mise. La plupart des termes spécifiques (lieux, races, types d’unités, capacités…) ne sont plus traduits, dans le souci de verrouiller les droits d’auteur. Aelf, Duardin, Grot et Orruk sont tout de même plus aisés à protéger qu’elfe, nain, gobelin et orque. Le contrôle de sa propriété intellectuelle est une priorité chez Games Workshop, quels que soient les avatars ridicules qu’il engendre.

Une approche sensiblement différente

Warhammer_age_of_sigmar_0001Quoi qu’il en soit, les hobbyistes sont soulagés d’apprendre que la plupart des armées historiques répondent présent à l’appel. Il est certes peu probable qu’elles demeurent toutes jouables dans le nouveau contexte, mais au moins Games Workshop fournit-il, dès le 4 juillet, des « warscrolls » (fiches d’unités) permettant de les adapter à Age of Sigmar – au prix de quelques capacités délirantes qui affublent désormais certains personnages. A côté de cette prévenance à l’égard des vétérans, la société a bien l’intention de promouvoir sa boîte de démarrage qui, outre le matériel de jeu, contient deux forces antagonistes : les Stormcast Eternals de Sigmar aux ailes de lumière descendent affronter les séides du Chaos du dieu Khorne (les Khorne Bloodbounds) afin de reprendre le contrôle des Portes. Ce pitch, qui évoque une lutte des anges contre les démons, laisse une impression de manichéisme guère dissipée par la lecture des premières pages de background. La géopolitique complexe de Warhammer Battle semble avoir laissé la place à un fluff plus accessible, incarné par des héros quelque peu stéréotypés. Ils sont loin, les Prêtres-guerriers sigmarites soutenus par des régiments d’Impériaux à plumes et à moustaches !

Warhammer_age_of_sigmar_0022D’autant que les figurines elles-même adoptent un style épuré assorti d’une direction artistique rajeunie : imposants et musculeux, revêtus d’armures dorées que n’auraient pas reniées les Chevaliers du Zodiaque, les nouveaux Sigmarites évoquent surtout les Space Marines qui plaisent tant aux adeptes de Warhammer 40.000, d’où le surnom de « Sigmarines » décerné par leurs détracteurs. Il faut pourtant reconnaître qu’en dépit de leur apparence un peu kitsch qui ne plaît pas à tout le monde, ces nouvelles figurines sont magnifiquement sculptées (les Khorne Bloodbound ne sont pas en reste). Même constat pour les décors : désormais imprégnés d’une high fantasy qui ne fait pas l’unanimité, ils se révèlent tout de même extrêmement détaillés. D’ailleurs, pour être tout à fait juste, ce n’est pas en soi le nouveau design qui chagrine les vétérans, mais plutôt le fait qu’il représente un signe manifeste du redéploiement des efforts de Games Workshop en direction d’un public plus large et moins élitiste. A ce titre, la présentation des nouvelles figurines sur des socles ronds n’était pas qu’une problématique de modéliste, mais un indice réel sur la direction qu’allait prendre la gamme : le jeu régimentaire, les batailles de masse, c’est terminé.

Un système de jeu recentré sur l’essentiel

Warhammer_age_of_sigmar_0019Dans une brochure diffusée auprès de ses vendeurs, listant les points forts de sa prochaine sortie, Games Workshop précise : « Les nouveaux hobbyistes peuvent se lancer avec une poignée de figurines et agrandir ensuite leur collection. Les parties peuvent être réduites comme massives, selon la volonté des joueurs ». C’est la première caractéristique de Age of Sigmar, qui n’est ni vraiment un jeu d’escarmouche, ni vraiment un jeu de bataille. Le format est laissé à la discrétion des joueurs, tout comme le type de socles qui importe peu, et pour cause : les unités ne sont plus disposées en bloc avec un flanc et un dos ; elles passent toutes en mode « tirailleur » à la manière de Warhammer 40.000. Mais la plus grosse surprise vient des règles, qui tiennent désormais sur… 4 pages. On s’attendait à ce que les concepteurs tranchent dans le vif d’un corpus devenu trop volumineux, mais on imaginait un juste milieu en la matière. Games Workshop a préféré opérer de façon radicale, afin de marquer sa volonté de changement, y compris en matière de distribution puisque ces règles sont désormais téléchargeables gratuitement. Le ticket d’entrée se voit allégé : « C’est un produit pour tout client, il n’a jamais été aussi facile de se lancer dans le hobby ».

Warhammer_age_of_sigmar_0020Ces 4 pages comprennent tout ce qu’il faut pour démarrer rapidement une partie : elles indiquent comment réunir une armée, mettre en place le champ de bataille, déployer ses troupes et combattre. Mais comment diable les concepteurs sont-ils parvenus à épurer autant les règles ? Tout d’abord, en les réduisant aux possibilités générales de jeu, les statistiques et les capacités spéciales de chaque unité étant reléguées dans les fameux warscrolls fournis avec les boîtes de figurines. Ensuite, en simplifiant au maximum le déroulement des tours, ce qui passait par l’abandon de certains éléments qui faisaient leur complexité : adieu les roues, les charges de flanc, le blocage des lignes de vue, les tableaux à double entrée, les tests de psychologie, la fuite… Enfin, en dépouillant au maximum leur rédaction : pas de fioritures, ni d’explications sur les effets croisés de deux capacités dans un contexte particulier. Cette approche ravit évidemment les joueurs en quête de parties plus fluides et plus dynamiques (d’autant que le système d’attaques alternées permet de rester actif pendant le tour adverse). D’autres jugent ces nouvelles règles trop lacunaires, trop floues, trop ambiguës, et estiment qu’elles suscitent au contraire davantage d’interprétation et de débats.

Le narratif au détriment du compétitif

Warhammer_age_of_sigmar_0010Le principal grief des mécontents tient à la façon quelque peu anarchique de composer son armée. Il suffit simplement de rassembler les figurines avec lesquelles on souhaite jouer ; il n’y a plus de valeur en points reflétant leur efficacité sur le champ de bataille. Ceux qui aimaient passer des heures à peaufiner leurs listes en sont pour leur frais. Mais quid de l’équilibrage ? C’est bien simple, ce paramètre semble avoir été le cadet des soucis des concepteurs, et on ne parle pas de laisser-aller, mais d’un positionnement assumé. Tout au plus Age of Sigmar introduit-il un système de « mort subite », permettant à un joueur dont les effectifs sont en nette infériorité numérique de remporter la victoire sur un objectif sélectionné. Malgré cette précaution, rien n’empêche un joueur d’aligner 30 seigneurs vampires face à 30 gobelins. Il faut donc compter sur le bon sens et le fair-play de chacun, voire sur l’élaboration de règles d’équilibrage par la communauté et les organisateurs de tournois (système de comptage basé sur les valeurs en points de vie, restrictions diverses…). Du point de vue de Games Workshop, ce n’est pas un problème : Age of Sigmar n’est pas taillé pour la compétition, c’est une base de jeu qui a vocation à être personnalisée si les joueurs le souhaitent.

Warhammer_age_of_sigmar_0009En réalité, la firme a une autre ambition : remettre au goût du jour les batailles narratives, avec un contexte scénarisé, des objectifs spécifiques, des configurations d’armées prédéfinies et des champs de bataille aux effets particuliers. Disponibles dans les suppléments dédiés, ces campagnes permettent aux joueurs de mettre rapidement en place et de revivre une série d’affrontements épiques sans se soucier de la question de l’équilibrage, devenue caduque. On y trouve, à l’appui, des « battlescrolls » ou listes d’armées préconstruites agrémentées de quelques aptitudes spéciales procurées par la synergie des forces rassemblées. Remettre le narratif au centre du propos est une intention louable. Mais certains hobbyistes objectent que la 8e édition ne les a jamais empêchés de jouer de façon scénarisée, et qu’il est toujours possible à qui le souhaite de développer un contexte étoffé autour d’une bataille. Ces mêmes joueurs estiment donc qu’avec Age of Sigmar, Warhammer se prive d’une partie de sa richesse, à savoir la constitution minutieuse d’une armée, sacrifiée sur l’autel de l’accessibilité. Il est même devenu impossible d’équiper et de personnaliser ses héros. D’où la question légitime : le jeu se montre-t-il aussi stratégique qu’avant ?

Des affrontements toujours aussi tactiques ?

Warhammer_age_of_sigmar_0023S’il est encore un peu tôt pour répondre à cette question, les premiers tests effectués par ceux qui ont voulu donner sa chance à Age of Sigmar laissent entrevoir des mécaniques moins complexes mais pas forcément dénuées de potentiel tactique. Il est évident que la phase de mouvement, qui était devenue trop fastidieuse, est celle qui a le plus souffert des changements opérés. Fini les rounds d’attente ; désormais, tout semble fait pour que les différentes unités se rentrent dedans au plus vite. Certains se félicitent de cette propension à aller à l’essentiel. Il faut pourtant bien avouer que la possibilité de charger à 360° des unités sans dos ni flanc appauvrit le jeu en termes de placement et de manœuvres. Réorienter la charge d’une unité pour exposer son flanc ou la fuir pour la soumettre aux tirs, contourner l’ennemi pour le prendre à revers… Il y avait une véritable richesse stratégique là-dedans. De fait, certaines unités spécialisées dans le contournement ou la redirection deviennent obsolètes. Seule la possibilité de se désengager d’un combat introduit un nouvel aspect tactique qui contrebalance légèrement les coupes opérées. Quant à l’abandon de la psychologie et de la fuite, il serait mieux vécu si Age of Sigmar ne réintroduisait pas de l’imprévisible sous une autre forme.

Warhammer_age_of_sigmar_0007La dimension aléatoire y est en effet plus prononcée que jamais – un aspect ennuyeux dans un jeu où l’on jette déjà des brouettes de dés. Ce reproche tient surtout à l’initiative tirée à chaque round de bataille (qui donne l’opportunité de jouer deux fois consécutivement), à la distance de charge sans base fixe et à la phase de magie encore plus incertaine. Cette dernière, qui se résume à faire mieux que son adversaire sur 2D6, amène à pointer une autre dérive de Age of Sigmar : le manque d’interaction avec le profil adverse. Dorénavant, chaque unité touche et blesse sur un résultat prédéfini, quel que soit l’adversaire qui lui fait face. Les tableaux à double entrée de Warhammer Battle n’étaient certes pas l’élément le plus grisant de l’expérience, mais ils impliquaient une prise en compte des caractéristiques de l’ennemi qui fait défaut à Age of Sigmar (et pas seulement dans les corps-à-corps). Bref, le jeu a tout de même perdu une grosse partie de sa profondeur. En vérité, il suscite une autre forme de stratégie, qui tient dans la possibilité d’utiliser les capacités spéciales de ses unités au bon moment, d’autant que la synergie entre certaines d’entre elles est source de combos. L’optique évoque celle des JCC, sauf qu’ici, il n’y a pas de règles pour construire son deck.

Conclusion : une stratégie payante ?

Warhammer_age_of_sigmar_0006Warhammer – Age of Sigmar représente-t-il un risque commercial pour Games Workshop ? A priori, non. Il fallait bien réagir à l’effondrement des ventes de Warhammer Battle, et même si celles de Age of Sigmar ne devaient pas décoller de la façon espérée, elles ne pourraient mettre la firme en péril tant l’enjeu paraît modeste en regard de l’importance de son produit-phare, Warhammer 40K. Si elle n’entend pas communiquer tout de suite sur les chiffres de vente de son nouveau jeu, la société ne semble pas particulièrement préoccupée par sa réception. Il était évident dès le départ qu’Age of Sigmar serait apprécié diversement. Rafraîchissant pour ceux qui s’étaient lassés du vieux fluff et de l’investissement nécessaire pour mettre en place une partie, repoussant pour ceux qui n’y voient qu’un épouvantable déni de ce qui avait été construit pendant 3 décennies, il n’a pas vocation à faire l’unanimité. A ce titre, Age of Sigmar aurait pu représenter un parfait complément de Warhammer Battle (comme l’ont été les jeux Specialists en leur temps), le principal problème étant qu’il le remplace, rentabilité oblige. Faciliter l’accès au hobby passait par un produit d’appel moins complexe à aborder et à pratiquer (mais aussi moins couteux à traduire), qui puisse susciter l’envie de se procurer et de peindre de belles figurines  qui sont, elles, toujours vendues au prix fort.

Warhammer_age_of_sigmar_0005Car il est là, l’objectif principal de la firme : se positionner avant tout comme un fabricant de figurines. Dans un récent compte-rendu financier destiné à ses investisseurs, Games Workshop estime que 20% de ses clients seulement sont des joueurs réguliers. On comprend mieux pourquoi le jeu lui-même n’est plus vraiment au centre de ses préoccupations. Mais en prenant le parti de se couper de sa base de vétérans, la société ne risque-t-elle pas de perdre bien plus que des clients fantômes ? L’info peut paraître anecdotique, mais on apprenait il y a quelques jours que Kings of War allait remplacer Warhammer sur le circuit des tournois américains, les organisateurs ayant estimé qu’Age of Sigmar n’est pas assez abouti pour y trouver sa place. Voilà une décision lourde de conséquences en termes d’influence sur le marché du jeu de figurines. De manière générale, l’image de plus en plus négative renvoyée par la société depuis quelques mois (politique globale, absence de communication, mépris envers les vieux adeptes) pourrait-elle nuire durablement à sa réputation ? L’exploration de nouveaux marchés et la captation de nouveaux clients suffira-t-elle à combler la désaffection des joueurs qui étaient acquis à sa cause ? Comme on dit, wait & see

Warhammer_age_of_sigmar_0011Quid des jeux vidéo ? Outre Bloodbowl II fraîchement sorti, une dizaine de titres sous licence Warhammer sont attendus d’ici le début de l’année 2016, tous supports confondus. Si l’on ôte les – nombreux – jeux basés sur l’univers de Warhammer 40.000, il subsiste trois titres d’obédience heroic-fantasy : les jeux de stratégie Total War : Warhammer et Mordheim : City of the Damned ainsi que le FPS Warhammer – The End Times : Vermintide. Si ce dernier se base sur l’arc narratif de La Fin des Temps, il reste qu’aucun de ces titres ne se déroule dans l’univers d’Age of Sigmar. Ces projets basés sur le Vieux Monde ont certes été conçus avant la sortie du nouveau jeu de Games Workshop, mais il reste que le timing ne colle pas vraiment avec la volonté de la société de faire table rase du passé et de promouvoir son offre la plus récente.

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24 commentaires

  1. Clément Le Hyaric (Pixelpirate)
    Pixelpirate
    24 septembre 2015 à 8 h 51 min

    Merci pour vos retours, vos avis éclairés et vos récits d’expériences passées, j’ai vraiment eu plaisir à les lire (rien que pour ça, je ne regrette pas d’avoir écrit mon article :) ).
    Je rejoins nombre de vos remarques et de vos motifs de rancoeur/lassitude à l’égard de la politique de GW, mais j’ai dû adopter un positionnement un peu plus neutre dans le cadre de cet article.

  2. Flash
    Flash
    24 septembre 2015 à 17 h 07 min

    J’adore cette licence, mais la…

  3. marmot84
    marmot84
    24 septembre 2015 à 17 h 49 min

    Je suis totalement étranger à cette licence que je ne connais que de nom et pas du tout adepte de ces jeux à figurine… alors pourquoi je suis la ? Car je suis curieux et je dit merci à pixel pour ce super article bien dense qui m’a permis d’apprendre plein de chose !!

  4. GravielLoken
    GravielLoken
    25 septembre 2015 à 0 h 22 min

    La logique des actionnaires est comme d habitude bien souvent déconnecté de la réalité ou de la logique du terrain …

    La destruction des boutiques de hobby en est un exemple:

    ok elle ne sont pas forcement rentable, ok leur ventes sont en baisse … mais la solution c est pas l austérité et tout couper …

    a mon avis il aurait été bine plus intelligent de d augmenté la com ou réduire les marges pour attiré plus de monde.

    car oui leur jeux sont chère MAIS justement. la technique/logique c était de dire:
    “ok ça va te couté chère mais regarde tu as tout un encadrement, une communauté qui est la. chose que tu ne trouvera nul par ailleurs”

    bref on pouvait s illusionner du fait que le prix des figurine incluait implicitement ce “membership”

    là … franchement … sauf si tu a la chance d avoir un association dans ta ville …
    faut vraiment être un fan de la licence (ou un gros collectionneur)

    perso j ai toujours préféré w40k et je ne compte pas investir dans cette nouveauté car w40k a plus de variété dans le tant dans le style/design de ces races que dans leur gameplay ou caractéristique .
    (sans parlé du fait que d après l image de la boite la faction du chaos est clairement un recyclage du chaos dans w40k
    berserker de khorn,
    thousand son(heaume)
    mais surtout :
    chien de khorn qui pour le coup est un parfait copié/collé …)

  5. MagiteKnight
    MagiteKnight
    25 septembre 2015 à 11 h 18 min

    Déjà merci beaucoup pour cet article, ça fait plaisir de voir une analyse posée sur Age of Sigmar.

    En Juin j’ai eu une furieuse envie de me relancer dans les Warhammer, ancien joueur de l’empire et maintenant un peu plus indépendant financièrement j’ai presque craqué sur une armée d’homme Lezard. Mais j’ai vu qu’il y avait des rumeurs d’une nouvelle édition donc j’ai attendu d’en voir plus et j’ai pu suivre le shitstorm Age Of Sigmar et il est ici super bien résumé.

    Le point qui pour moi est rédibitoire pour moi dans l’Age of Sigmar, c’est l’équilibrage inexistant. Comme précisé dans l’article il n’y a que les scénarios, contrairement aux points pour chaque unité/compétence/équipement des éditions précédente. Déjà on fait quoi si on a pas exactement les troupes du scénar ? Si on a déjà dépensé pas mal d’argent, qu’on a pas fini de peindre son armée mais qu’on veut quand même jouer un peu ? Et si notre compo ne correspon à aucun scénario ?

    De plus pour une énorme partie du plaisir de warhammer c’est justement composer son armée, si ce n’est la plus grande partie du plaisir :D. Peser le pour et le contre de telle ou telle unité qui vaut tant de point, par rapport à la stratégie globale de l’armée etc. Regarder en ligne les avis, réagir, échanger. Ici rien de tout ça n’est possible vu qu’il n’y a aucune limite ! Quel intérêt de défendre sa composition d’armée ou même de se battre dans ce cas là ? C’est idiots ils se coupent de cette façon de toute la partie extérieure au jeu, tout le méta (sans compter la peinture/montage).

    En plus avec la disparition des tableaux à double entrée de toute façon rien n’a de valeur, toutes les unités peuvent attaquer toute autre unité sans que ça change grand chose. L’intêret d’une armée c’est d’avoir des unités spécialisées, tu parles des chaff qui redirigent les charges mais même sans rentrer dans ce détail il y avait des unités fortes contre certaines et plus faibles contre d’autres. Rien que les unités à distance très puissantes mais faibles qu’il faut protéger, dans Age of Sigmar même les archer ont des armures énormes, sont super résistants et super forts au corps-à-corps. Avec les déplacement simplifié de toute façon ce serai trop dur de les protéger, donc on rentre dans le tas et voilà. Rien que la core taxe c’était génial, obligé de prendre des unités plus faibles, c’est logique et d’un point de vue gameplay c’est hyper intéressant.

  6. Nicohiba
    Nicohiba
    28 septembre 2015 à 20 h 05 min

    J’ai énormément joué aux jeux GW, Warhammer Battle, 40K, Necromunda, Blood Bowl, Space Hulk, Inquisitor et Warhammer le RPG. Un peu comme tout le monde, j’ai appris à détester cette entreprise. Il faut savoir que si en France et en Angleterre les prix sont élevés, je me suis rendu compte depuis que je suis en Amérique du nord, qu’ici les prix sont délirants. Parfois 2 fois plus cher pour les figurines et livres de règles.
    J’ai aussi découvert le mépris de cette entreprise envers les revendeurs non officiels, qui ont pourtant beaucoup fait pour cette boite. Il y a quelques années GW avait envoyé un courrier pour dire que ces magasins devaient vendre les produits GW plus cher, les qualifiant au passage de “freeloader” (profiteurs, parasites).
    C’est vraiment dommage, d’autant plus que les créateurs, artistes, ceux qui travaillent sur les règles et l’équilibrage sont des vrais amoureux des marques et des jeux.
    J’avais déjà eu du mal à avaler la façon dont GW avait laissé tomber les Specialist Games et là je trouve que le nouveau Warhammer est clairement décevant, j’ai aussi parcouru les règles, stupéfait des modifications faites. Vous parlez des mouvements, mais la magie a été aussi charcutée ainsi que toutes les petites règles spéciales qui font la richesse de ces jeux. Les jeux GW ce sont des règles de base assez simple mais sur lesquelles s’ajoutent un grand nombre de règles, exceptions et changements en fonction des équipements, des unitées spéciales, de la magie, etc. C’est ce qui fait qu’on joue encore à Warhammer ou Blood Bowl aujourd’hui, après des dizaines d’années, les parties et les situations sont toutes différentes.
    J’aurais pu être un client potentiel vu que j’ai un plus grand pouvoir d’achat aujourd’hui que quand j’étais ado ; le design est assez réussi même si effectivement on a l’impression de voir des personnages de Diablo, malgré ça ce jeu n’est clairement pas fait pour moi. Je crois que Total War Warhammer sera ma dernière entrée dans cet univers.

  7. Kisdra
    Kisdra
    1 octobre 2015 à 14 h 42 min

    Le pire dans tout ça c’est que 3 ans avant il semblait y avoir du mieux chez GW. La v6 de 40k était une bonne version, qui redynamisait et fluidifiait les phases de jeu, concernant ce que je joue ils avaient sorti un codex Space Marine de bonne facture introduisant les tactiques de chapitres qui apportaient un vent de fraîcheur en matière de personnalisation tout en restant raisonnable en matière de règles à ingurgiter.

    Et surtout, du côté de Forge World, ils nous faisaient l’une des sorties les plus énormes de l’histoire de Games Workshop : l’Hérésie d’Horus, fruit d’un des teasing les plus géniaux de toute l’histoire des jeux en général, 30 ans qu’on nous faisait miroiter cette période mythique de l’histoire de l’univers 40k, une gamme absolument fabuleuse avec des figouzes qui défoncent et des règles juste géniales qui sont un vrai plaisir à jouer comparé à ce qui est arrivé ensuite chez GW depuis la v7.

    Parce que justement, 2 ans après, alors qu’on était tous en train de profiter tranquillement de la v6 40k en étant certains que comme d’hab on en avait encore pour 3/4 ans avant d’avoir du neuf, PAF !

    V7, phase de pouvoir psy, listes unbound, formations à gogo, empilement de règles spé sur empilement de règles spé, généralisations des armes D, apologie du bourrinisme chiant à jouer.

    Et toujours en parallèle hausse de tarifs sur hausse de tarifs, aucune communication, etc.

    Personnellement, pour l’Âge de Sigmar je me suis nettement moins senti concerné, ne jouant pas à Battle, mais tout de même : quand j’ai testé, quelle pauvreté tactique ce jeu ! A côté avec mes amis joueurs on a commencé à regarder du côté de Kings of War, et la différence est assez énorme : la même fluidité de jeu avec un système bien plus digeste que feu-Battle, mais par contre côté profondeur de jeu c’est le jour et la nuit par rapport à AoS. En plus les listes d’armées sont particulièrement bien et intelligemment équilibrées, de sorte qu’on a pas de frustration dans le jeu autre que des erreurs stratégiques et des jets de dés à la con.

    Bref, tout ça pour dire que malgré ce qu’ils peuvent dire à leurs investisseurs, le jeu reste quand même un élément tout aussi essentiel que l’objet figurine, et qu’en ce qui me concerne, depuis cette année je ne joue plus mes Space Marines qu’en 30k (Primarques inside :P), pour mon introduction au jeu de bataille fantaisie ce sera Kings of War, sachant que dans tous les cas j’utilise tous les moyens possibles, notamment les gammes alternatives, pour ne plus donner un rond directement à Games Workshop autrement que via quelques achats Forge World (qui vu la hausse de tarif sur le plastique reviennent maintenant pratiquement au même prix).

  8. Dragonmik
    9 octobre 2015 à 12 h 22 min

    Moi qui connut JRTM en ses heures de gloires et qui en garde une trace aujourd’hui encore, Warhammer ne m’a jamais trop intéressé. Je l’ai toujours trouvé “too much” même si certaines parties dans les arrières salles des boutiques spécialisées avaient un goût alléchant par la disproportion des plateaux de jeu. Et cet article, complet, bien écrit et surtout bien résumé sur la situation actuelle de Games Workshop, confirme mon intention de ne pas y toucher !
    Même si on est bien d’accord que le jeu de rôle plateau doit évoluer constamment (et que les bibles de règles ne sont plus d’actualités car inadaptées au public d’aujourd’hui), il faut savoir ne pas s’abandonner à l’argent et au marketing à outrance. Certes les finances restent le nerf de la guerre mais à trop synthétiser, trop vouloir maîtriser, Warhammer (et donc Games Workshop) risque de perdre gros à l’avenir.

  9. Mickaelus
    Mickaelus
    12 octobre 2015 à 0 h 21 min

    Il y a bien longtemps que je ne joue plus à Warhammer, même si je conserve de mes parties de la fin des années 90 un certain nombre de figurines peintes avec amour et attention (et art je l’espère) sur les étagères de mes bibliothèques. J’ai effectivement fini par faire partie de ces joueurs, décrits dans l’article, qui collectionnaient des figurines avant toute chose. Il n’en reste pas moins triste et affligeant de se trouver face à la destruction, il n’y a pas d’autre mot, d’une licence qui nous a fait passer de bons moments, même s’ils sont un peu éloignés dans le temps. Je n’adhère ni à la simplification des règles, ni au nouvel historique qui bouleverse non seulement la chronologie mais le genre même du jeu. Quitte à avoir un combat eschatologique entre anges et démons, je préférerais encore les véritables, ça m’intéresserait au moins théologiquement. Là… il reste apparemment de quoi jouer les anciennes armées, mais quand je me suis connecté sur le site de GW, j’ai pu voir de mes propres yeux avec effarement, ce qu’il restait de mon armée de Bretonniens de jadis : quelques profils, et un horrible charabia donnant notamment “knights errants” au lieu de “chevaliers errants.” Bref, s’il me reprenait l’envie de rejouer, ce serait avec mon livre d’armée et mes livres de règles achetés en 1997.

  10. PyerreC
    PyerreC
    16 octobre 2015 à 13 h 59 min

    Quelle déception! je n’ai pas joué à Warhammer depuis des années. J’avais commencé à l’âge de 12 ans mais j’avais arrêté 18 surtout à cause de l’augmentation des prix continuelle. Quand c’était en métal ça ne me dérangeait pas, mais payer 40 ou 50 balles pour du plastique me laissait un goût amer.
    Finalement je comptais m’y remettre dans l’hiver, n’étant plus étudiant et ayant enfin de quoi investir mais voir qu’ils font table rase de tout le passé, comment dire…

    C’est dommage, je pense vraiment qu’ils se sont tirés une balle dans le pied avec leurs tarifs prohibitifs.

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