Avant la trêve des fêtes de fin d’année, ce sixième épisode de notre podcast La Croix et le Stick nous a donné l’occasion de revenir sur les annonces marquantes qui ont émaillé les Game Awards et le PlayStation Experience.
Nous sommes aussi revenus sur quelques points d’actualité comme la formation par Hideo Kojima d’un nouveau studio et la disparition annoncée de l’excellent magazine Games.
Fidèles à notre toute nouvelle habitude, nous avons pris le temps de donner notre avis sur quelques jeux récents. Cette fois-ci ce sont Need For Speed et The Old Hunters, l’extension de Bloodborne, qui sont passés au crible. Nous sommes également penchés sur quatre jeux assez courts et plutôt conceptuels qui nous avaient tapé dans l’œil : Dr. Langeskov, Emily is Away, The End of the World et Orchids to Dusk.
Le point BD quant à lui est consacré à la sortie du tome 2 de Poison City, un manga dans lequel Tetsuya Tsutsui aborde frontalement la question de la censure.
Nous nous retrouverons l’année prochaine pour le nouvel épisode de La Croix et le Stick, en attendant nous vous souhaitons de passer de très bonnes fêtes.
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3 commentaires
Demystificator
20 décembre 2015 à 20 h 03 minLa réalisation est irréprochable sur cet épisode à mon sens.
Par contre, vous n’avez pas profité pour faire un bilan de 2015. Alors, ça serait faire comme les autres mais comme vous avez souvent un avis assez différent que les autres, j’aurais peut être aimé l’entendre.
A priori, je vais surtout réagir sur “Emily is Away” parce que je l’ai fait très récemment et qu’il m’a fait réagir.
En fait, j’ai l’impression qu’on assiste à la naissance d’une nouvelle race de jeux indés, ceux qui se contentent de raconter une histoire. Peut être en s’appropriant plus largement les concepts de “The Path” et autres jeux dans la même veine, avec une sacralisation du jeu vidéo au sein des indépendants, qui se considèrent de plus en plus artistes que game designer.
Et ce qui me gêne profondément avec “Emily is Away”, c’est que j’y vois beaucoup d’esbroufe. Passons rapidement sur le fait que graphiquement et gameplay parlant, c’est mauvais.
C’est voulu, mais un écran 800×600 aurait suffit au lieu de tomber dans le 320×240… Et si taper sur les touches pour voir le jeu écrire à notre place ça peut être marrant au début ; quand le personnage se met à taper 3 lignes d’affilée, ça devient lourd de spammer son clavier alors qu’on a déjà choisi la réponse qu’on veut donner…
Le coeur du truc, c’est bien l’idée et c’est finalement ce qui est le plus gros défaut du jeu. Tout le monde a ressenti un peu la même chose au travers des discussions Steam que j’ai lues autour du jeu mais impossible d’en tirer une vraie morale, une vraie leçon… Il n’y a, à priori, qu’une seule fin possible au jeu. (Possible spoiler, je vais pas directement raconter la fin mais vous pourrez la deviner si vous continuez à lire ce message)
Certains en déduisent que ça parle du danger des conversations internet, avec les sentiments d’adolescents qui se déçoivent sans même jamais s’avouer leurs sentiments. D’autres y voient la leçon classique s’il en est qu’il faut saisir l’opportunité quand elle se présente. De manière plus discrète, certains pensent que le jeu est un procès au comportement d’Emily qui semble se jouer de ses amis pour s’enfermer dans son délire, blessant les dits amis au passage…
Le souci est que chacune des théories est vraiment discutable… Par la mise en scène et le point de vue que le jeu nous fait adopter.
J’ai juste l’impression qu’on m’a raconté une histoire sans morale à la fin, sans but ; comme un bête fait divers… Mais je vois des avis qui s’enflamment, de sites qui en parlent et qui prétendent qu’il fait partie des jeux bizarres qui créent des sentiments chez les gens…
Cela m’inquiète, car pour moi, un artiste qui va écrire une histoire va essayer de lui faire porter un message, que la mise en scène et la technique devront desservir au mieux. “The Path” le faisait très très bien même s’il reprenait un message ultra connu, celui du Chaperon Rouge.
Pour le cas d'”Emily is Away” et “Undertale” ou “To the Moon” que je mets un peu dans le même sac, j’ai vraiment le sentiment de voir du narcissisme intellectuel de certains développeurs, soutenu par un public over-hypé et pas très informé ou armé pour remettre en question ces coquilles qui sont bien écrites mais qui se révèlent finalement vite creuses…
Mais que voulez vous, c’est sûrement ça le jeu vidéo qui est de l’Art… Je suis peut être déjà un vieux réac’, mais ceux qui ont vu mon topic sur le forum (je me fais de la pub à moi-même, ma dignité est en grand danger), j’ai vraiment du mal avec ce genre de pensées.
Après, plus généralement, le reste de la vidéo m’a pas touché. Je n’ai pas de console alors la conférence dessus, ça me touche l’une sans bousculer l’autre (finesse finesse). Et les VGA ont une légitimité assez floue, surtout quand on s’aperçoit que ça devient un long spot publicitaire sans pub.
J’étais prêt à écrire tout un pavé sur Kojima, l’homme qui a besoin de papier hygiénique pour ses oreilles, mais on semble partager le même sentiment : on s’en fout un peu.
C’est par contre assez drôle de voir l’aura qu’il possède encore à une période où Peter Molyneux, Belinski et autre Ken Levine semblent avoir complétement disparus avec des bides bien gras ou juste avec le temps.
A croire qu’une partie de la communauté de joueurs (celle sensible au sensationalisme en particulier) est en quête d’une nouvelle tête connue, un nouveau représentant de leur hobby préféré, oubliant qu’un jeu, c’est le résultat de dizaines de personnes ; y a qu’à comparer Bioshock 1 et Bioshock Infinite… Ou les 2 Lords of Shadow.
Demystificator
21 décembre 2015 à 0 h 02 min“Spot publicitaire sans pause”, pas “sans pub”
miniblob
22 décembre 2015 à 19 h 57 minN’ayant toujours pas touché à Emily is Away, je peux difficilement rebondir là dessus, mais je ne peux que partager ton raz le bol face aux phénomènes de hype qui gangrènent le milieu…
Je te remercie pour ta proposition, on pourra toujours faire le bilan de l’année et un point sur nos attentes au début 2016, quand toute l’équipe pourra être présente sur le podcast ;)