Toujours soucieuse de protéger les droits des consommateurs, l’association UFC-Que Choisir dénonce quelques pratiques douteuses mises en place par Valve sur sa plate-forme de téléchargement. Dans son communiqué, l’Union Fédérale des Consommateurs précise bien que Valve n’est pas le seul organisme a être pointé du doigt, mais il s’agit à la fois du plus gros et de celui qui se montre le plus réfractaire aux recommandations. D’où l’assignation de Valve devant le Tribunal de Grande Instance de Paris pour tenter de faire supprimer douze clauses considérées comme abusives ou illicites.
Parmi les mesures reprochées à Valve figure notamment l’interdiction “de vendre ou facturer ou transférer son droit d’accès et/ou d’utilisation des contenus et services accessibles par l’intermédiaire de la plateforme”. Si on peut admettre l’interdiction de monétiser l’accès à son compte Steam, la clause, tirée des conditions générales de la plate-forme, s’oppose directement à la possibilité de revendre des logiciels. Or la justice européenne a déjà clairement pris position en faveur de ce droit à la revente.
Toujours dans le domaine financier, l’UFC-Que Choisir met en évidence la problématique du non-versement du porte-monnaie d’un utilisateur dont le compte vient d’être fermé. En effet, les utilisateurs Steam disposent d’un porte-monnaie pouvant accueillir de l’argent réel. Pour une raison ou une autre, cette somme n’est pas reversée à la fermeture d’un compte.
Il est également reproché à Valve de rejeter les droits de propriété intellectuelle concernant le contenu créé par les utilisateurs. En d’autres termes, la société s’autorise à utiliser ce genre de contenu comme elle le souhaite, sans rien demander à ceux qui l’ont créé.
Enfin, l’UFC-Que Choisir exige que Valve prenne ses responsabilités face aux vols de données personnelles ayant lieu sur Steam. D’après les chiffres donnés par Valve lui-même, 77 000 comptes seraient piratés chaque mois.
L’avenir nous dira si Valve fini par plier devant le Tribunal de Paris. Qui vivra, jouera.
5 commentaires
ZoidbergForPresident
18 décembre 2015 à 9 h 05 minMerci pour l’article détaillé.
Et tant mieux! On se bouge enfin le fion, il est temps…
RexPowerColt
19 décembre 2015 à 13 h 09 minCe n’est que justice, nous verrons ce qu’il adviendra.
Allendor
22 décembre 2015 à 4 h 08 minComme toujours merci pour cet article clair et détaillé.
J’ai quand même l’impression que Valve va continuer de camper sur ses positions, nous verrons bien ce qu’il adviendra de cette histoire mais je pense que ce n’est pas prêt de bouger mais quand même 77 000 comptes piratés chaque mois c’est quand même énorme !
ignarebrute
23 décembre 2015 à 14 h 45 min77000 sur plus de 100 millions de comptes ? Ce n est veritablement un probleme que si le tort en revient a steam lui meme.
Pour le reste, on en est encore a determiner les limites de l achat d immateriel. Ca veut dire quoi revendre un jeu achete sans support materiel ? Revendre un droit de telecharger et d utiliser ?
Logomancien
2 janvier 2016 à 12 h 03 minSi on a l’intention de revendre, on achète une boîte, et c’est aux compagnies qui vendent des boîtes vides avec juste un code steam ou un code à usage unique qu’il faut s’en prendre. Je me rappelle avoir eu de mauvaises surprises avec Guild Wars par exemple, mais certains se sont fait avoir avec des éditions collector…
Quant au contenu créé par les joueurs, ce que je trouve honteux, c’est que Valve agit comme si c’était quelque chose de nouveau (ils tentent des trucs et se rétractent comme s’ils exploraient un nouveau monde). Le modding existe depuis des lustres, et ça a toujours été dans l’intérêt des joueurs (mais pas toujours entre leurs mains : souvenez-vous par exemple des mods pour Civ4 intégrés dans la dernière expansion, qui avaient profité d’un petit polissage de la part des dévs…).