Et si certains jeux allaient trop loin ?Opinion

Et si certains jeux allaient trop loin ?

Je joue depuis que j’ai six ans. J’en ai trente-six aujourd’hui. En près de trente ans de jeu, dont plus de quatorze passées au sein de la rédaction d’un grand site web, je pensais avoir à peu près tout vu en matière de violence, de mauvais goût ou tout simplement de niaiserie. Simulateurs de hooligans, gestion de prisons, snuff movies interactifs… avec le temps, j’ai fini par ne même plus prêter attention à ces productions qui tentent ponctuellement de se démarquer en jouant la carte de la provocation. En réalité, ces provocations restent toujours aussi puériles que l’attitude d’un enfant qui lâcherait son premier gros mot à la face de ses parents, juste pour tester les limites de l’acceptable. Il y a deux ans, la sortie de GTA 5 m’a toutefois un peu bousculé. Je suis convaincu que le jeu vidéo, au même titre que la littérature, le cinéma, ou la musique, ne rend pas violent. Cependant, je suis tout aussi convaincu que cette réalité ne doit surtout pas dédouaner les développeurs de leurs responsabilités. Ce serait dangereux de se cacher derrière cette bannière pour justifier tout et n’importe quoi simplement parce qu’il ne s’agit que d’un jeu vidéo, et qu’un jeu vidéo ne fait de mal à personne.

gta5_los_santos

Grand Theft Auto 5 (Rockstar, 2013)

Dans le cas de GTA 5, c’est le personnage de Trevor qui m’a dérangé. Incarner un héros dénué de toute morale, simplement guidé par ses instincts les plus primaires, soulève un énorme problème d’implication et d’identification. C’est peut-être très personnel, mais il me faut quelque chose sur lequel m’appuyer et qui saura me porter durant le jeu. Un trait de caractère, une motivation scénaristique… Je ne demande pas beaucoup. Juste une justification quelconque capable d’expliquer pourquoi le personnage que l’on me propose d’incarner agit comme il agit – quelque chose qui me fasse comprendre pourquoi moi, le joueur, doit réaliser telle ou telle action. Même si cette motivation va à l’encontre de mes convictions personnelles, il me faut quelque chose. Avec Trevor, j’ai beau avoir été patient au point de terminer l’aventure, je n’ai rien eu de tout cela. Le type est fou. Point barre. Pour en avoir discuté avec d’autres joueurs, je sais que je ne suis pas le seul à avoir été gêné par le personnage mais je sais aussi que ce même Trevor est la raison pour laquelle d’autres adorent le jeu. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas aimé GTA 5 mais Trevor n’est pas le seul responsable. La critique sociale du m’as-tu-vu californien déjà très parodique de base, ne m’a pas convaincu non plus. À vouloir justement dénoncer cette culture de la superficialité, Rockstar semble lui-même être tombé dans le piège d’une caricature facile et dénuée de toute subtilité. Le studio s’est noyé dans son propos, en développant un titre jouant la carte de la surenchère, dans l’unique but… de jouer la carte de la surenchère parce qu’il en a les moyens, pas parce qu’il tente de défendre un propos ou une vision des choses. GTA 5 reste donc pour moi un jeu passé à côté de son sujet, et à mille lieues de la justesse dont faisait preuve l’épisode précédent. En réalité, ce cinquième volet n’a pas seulement été une déception, mais une sorte de révélation. Alors que le titre continue aujourd’hui d’être acclamé, et qu’il reçoit les louanges de la presse et des joueurs, le jeu me fait me sentir en décalage avec ce que les jeux vidéo sont vraisemblablement censés proposer de mieux. En fait, GTA 5 est réellement le premier jeu à me faire me demander si je n’étais pas soudainement devenu un vieux con.

Moonstone de Mindscape (1991)

Moonstone (Mindscape, 1991)

Je joue pourtant depuis ma plus tendre enfance. J’ai connu BurgerTime sur Intellivision, gagné des médailles d’or aux Jeux Olympiques sur Apple II, et bien sûr suivi la glorieuse ascension du charpentier devenu plombier en jetant un œil discret mais peu intéressé à son concurrent le hérisson en baskets. J’ai trainé mes clics sur Amiga dans l’ombre de la bête et baigné dans le sang de Moonstone, avant de me prendre la tête sur la meilleure configuration PC, celle qui permettrait de faire tourner sans problèmes Doom 2 – jeu que je n’aurai finalement pratiqué qu’une seule après-midi, faute de motivation. J’ai traversé Sanitarium, parcouru les premiers Resident Evil, survécu aux horreurs de la plupart des Silent Hill et même flâné dans les rues de Liberty City sans but précis que celui de semer la zizanie derrière moi. La violence ou le malsain ne m’ont jamais offusqué et pourtant je ne me suis jamais tant senti en décalage par rapport au média que j’aime tant qu’avec le cas GTA 5. Donc oui, suis-je réellement devenu un vieux con prompt à condamner un jeu pour son propos ?

Cette question, je me la suis récemment posée de nouveau en découvrant, avec stupeur, la bande-annonce d’un autre titre nous faisant incarner un psychopathe prêt à descendre dans la rue pour tuer le plus d’innocents possible. Et là, on touche un point sensible. Non, le jeu vidéo ne rend pas violent, mais encore une fois, cela peut-il justifier toutes les dérives ? Alors qu’il ne se passe pas une semaine sans que les journaux américains ne rapportent un nouveau shooting, alors même que le mot shooting est devenu un nom commun directement associé à la folie meurtrière d’un fou dans la rue, dans une école ou dans un cinéma, un studio ne trouve-t-il rien de mieux à faire que de développer un titre pour nous faire contrôler l’auteur du massacre ? Vraiment ? Un tour sur le site officiel dudit studio précise avec un smiley qu’il ne s’agit que d’un jeu, et qu’il ne faut bien entendu pas reproduire cela à la maison… Oui, c’est pathétique, et même flippant si vous voulez tout savoir.

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Alors que faire ? Dénoncer la pratique et donc passer pour un censeur en colère dès qu’un jeu vidéo sort des clous ? Ou ne rien dire et laisser couler en tentant de se convaincre qu’après tout, le jeu concerné sera certainement très mauvais et que les joueurs l’oublieront bien vite ? Jusqu’à présent, mon radar interne prenait généralement le contrôle pour me mettre en mode veille et me permettre de passer outre le politiquement incorrect. Et puis, il y avait toujours une part de justification, même cachée dans les jeux qui ont défrayé la chronique. Prenez Manhunt, par exemple. Oui, c’est un jeu violent. Mais nous sommes ici entre crapules. Le héros est une ordure qui tue d’autres ordures. Ce n’est pas bien malin, mais j’arrive à comprendre la “logique”. Même chose dans Hotline Miami ou même dans Hitman. L’agent 47 est un tueur à gages qui ne s’en prend finalement qu’à des cibles baignant déjà dans le crime. Dans un sens, cela devient acceptable. Surtout qu’à aucun moment, il n’est demandé à l’assassin de briser la nuque d’un parfait innocent. Et à sa défense, c’est la même chose dans un GTA. S’il est possible d’écraser les piétons, ce n’est pas le but du jeu. Il ne s’agit pas d’une fin en soi, “juste” d’un à côté – crétin, mais non obligatoire. Et c’est exactement ce qui coince avec le simulateur de shooting où l’entièreté de l’expérience repose justement sur le massacre d’innocents. Comment peut-on sincèrement penser que le meurtre de masse puisse se prêter à un jeu vidéo ? Et par extension, peut-on réellement adapter n’importe quel sujet en jeu vidéo ? Car c’est plutôt cela la vraie question. Les développeurs jouissent-ils d’une liberté totale ou sont-ils au contraire soumis à une limite à ne surtout pas franchir ? Dans ma jeunesse, j’aurai certainement penché pour la première option, justifiant mes propos par la sacro-sainte liberté d’expression. Mais le vieux con que je suis devenu semble moins catégorique.

do_not_crossCar si tout est réellement permis, pourquoi n’a-t-on jamais eu droit à un simulateur de camp de concentration ? Et faut-il un jour s’attendre à un jeu où il s’agira d’abord de capturer puis de décapiter le plus de journalistes possible ? J’espère sincèrement ne pas me tromper en déclarant que jamais aucun de ces titres ne verra le jour. Mais je me pose la question. Qu’est-ce qui distingue ces deux concepts de celui du “simple shooting” ? Si ces deux exemples sont proscrits, c’est qu’il existe bien une limite à ne pas franchir. Où se situe donc cette limite ? Avant ou après le simulateur de meurtres en masse ? Combien d’autres provocations faudra-t-il subir avant qu’une loi ne vienne clairement définir la limite ? Et surtout, souhaite-t-on réellement en arriver là ?

Jihem

La découverte de BurgerTime aux débuts des années 80 aura clairement affecté la vie de ce grand bonhomme. Non seulement, Jihem a développé une passion pour les jeux vidéo, mais il a également choisi de s'installer au pays du hamburger. Sa mère est plutôt heureuse qu'il n'ait pas découvert les jeux avec Boogerman.

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101 commentaires

  1. miniblob
    21 septembre 2015 à 19 h 24 min

    C’est marrant j’ai ressenti cette même gêne en faisant certains FPS qui ne prennent même pas la peine d’expliquer au joueur pourquoi il débarquait dans une bourgade pour massacrer toute la population locale (c’est le cas à mon avis de deux derniers Medal of Honor pour ne citer qu’eux…). Globalement, j’ai besoin d’un minimum de scénario avant de me mettre à allumer tout ce qui bouge, et je suis toujours étonné de me rendre compte à quel point certains ne prêtent pas du tout attention à ce point lorsqu’ils se lancent dans un FPS.

    1. Erwann44220
      Erwann44220
      28 septembre 2015 à 16 h 35 min

      L’idée c’est que maintenant la rentabilité et le profit que les dev. peuvent faire sur un jeu prévaut plus que les valeurs morales.
      Prenons exemple, le reboot de Tomb Raider (2013), quelque chose est apparu que l’on aurait jamais imaginer voir sur les anciens, Lara a essuyée une tentative de viol avec le Russe (début du jeu), vous me direz c’est pas grand chose car c’est pas arriver mais cette scène était là parce’que au cinéma et maintenant (malheureusement) dans le JV le public aime voir ce genre de scène, parce’que ca fait vendre, on vend du spectacle, vous comprenez ?

    2. Yodathrawn
      Yodathrawn
      29 septembre 2015 à 11 h 56 min

      Il me semble que les studios n’accordent plus d’importance au scénario. D’autant plus que faire le buzz, c’est de la pub gratuite. Donc violence = buzz = pognon (argent = pognon comme dirait l’autre).

    3. Lancien
      Lancien
      18 octobre 2015 à 17 h 40 min

      Mon avis: (Extrait d’une de mes chroniques)
      il était temps d’y voir un peu plus clairs sur l’aspect subversif du jeu vidéo en mettant en parallèle l’évolution (ou la régression) des mentalités.

      Par exemple Hatred a fait polémique sur fond d’une histoire qui pourrait ressemblé à un joli coup marketing.
      Mais « l’affaire » Hatred n’est qu’un prétexte au comportement pour le moins excessif des senseurs.
      Pour revenir aux jeux vidéo pour le moins anti-conformiste Postal et GTA, ou voir Manhunt se posent comme de véritables subversions vidéo ludiques.

      En effet Postal du studio Running with Scissors propose une mécanique basée sur la violence gratuite mais traitée sur le ton de l’ironie, de l’humour et surtout du décalage.
      Critique acerbe de la société de consommation Américaine Postal est nihiliste dans les actes de son personnage (non les votre, hé oui…) mais se base sur des fondamentaux bien plus sociologique.

      Tout est traité à l’excès, mais la société de consommations hyper présente et agressive autour de nous n’est parfois pas loin du constat traité par les développeurs de Running with Scissors.

      Dans le jeu on décide (ou pas) de détruire tous cela.
      C’est VOUS et pas lui (le personnage) !
      GTA se calque plus d’un point de vu cinématographique dans sa mise en scène, mais montre les aspect les plus sombres de l’âme humaine.
      Des aspects réels de la surconsommation (encore un traitement du système américain) mais montre parfois avec une certaine réalité les conditions des contextes sociaux.

      Entre prostitution, braquage, violence, carnage, drogue, alcool, arme et j’en passe.
      GTA est sûrement un phénomène mondial à part du fait de son positionnement sur le marché du jeu vidéo.

      Il est pour ainsi dire l’une des franchises qui rapporte le plus d’argent au monde !
      Ce qui le place comme le jeu le plus anti-conformiste et surtout le plus vendu.
      Sauf que le studio Rockstar North se positionne clairement comme un développeurs qui ne critique pas ou dénonce les abus d’une société ultra consommatrice comme Postal.

      Mais montre uniquement ce qui existe réellement dans nos sociétés (ce qui peut être gênant pour les tenants de la bonne morale).
      Après à chacun de vivre le jeu comme il l’entend.
      Il s’agit du fameux concept du « bac à sable » ou vous avez le choix d’être un véritable psychopathe ou un type qui survie grâce aux petit trafic (en particulier dans GTA 5).

      Hatred est aussi violent qu’un call of duty MW2 dans la mission « Russian.. » ou autres FPS.
      Il se positionne comme un jeu autiste et nihiliste ou la seule règle est de tuer.

      Certes, Mais celle-ci existe dans des jeux bien plus conformiste.
      Un call of Duty ou vous êtes un soldat aux ordres d’une idéologie dominante est tout aussi agressif psychologiquement dans la trame.
      Et dans Assasins Creed rien ne vous empêche de tuer les gens pour les volés.
      D’ailleurs le jeu vous place dans la peau d’un assassin, non ?

      Après c’est le choix du libre arbitre, la ou contrairement un Hatred vous oblige à tuer sans aucune condition.

      Un choix :
      Il faut savoir que les joueurs sont très sensibles aux trames de ce type.
      Lors de la sortie « Wolfenstein ; The New Order », nombre de joueurs reprochaient au studio Machine Games et à son éditeur Bethesda de ne pas jouer aussi des Nazis !

      Tous comme les premiers Medal of Honor célèbre FPS ou les joueurs se plaignaient de ne pas avoir des tenues de SS.
      Il ne s’agit pas de psychopathes « Nazifiés » mais de joueurs qui veulent l’envers du décor.
      La glorification du bien occulté au profit de la glorification du mal dans un univers imaginaire.

      Cela est d’ailleurs séducteurs (et les studio le savent) pour les gamers parce que l’on peu s’adonner aux plus bas instincts sans être accusés et jugés pour des actes immondes.

      Le mal fait parti de l’instinct…comme le bien et dans les jeux vidéo on aime cette dualité.
      “L’ancien”.

  2. Shin
    Shin
    21 septembre 2015 à 19 h 31 min

    Très bon article et sujet très interessant,
    L’exemple de GTA V est un très bon cas d’école pour ce sujet et tu n’a pas hésité à le saisir pour exprimer ton point de vue.
    Effectivement dans les shooters les plus classiques et misant sur la carte “tuer d’autres gens” le propos est souvent justifié. Mais la oui il y a un problème dans certain titres. Le jeu vidéo n’a pas de limite culturelle comme la censure ( je parle à faible degré pas des dérives les plus extrêmes GTA V aurait pu probablement être plus chargé en dérives si il n’y avait pas eu quelqu’un pour mettre un peu la bride). Tu as oublié de parler de Postal mais c’est exactement pareil, le jeu est grossier et est un monument de subversion alors pour GTA V, aucune justification ? Politiquement incorrect, manque d’identification flagrant (A aucun moment on ne s’immerge totalement dans l’univers, le mélange pseudo-réaliste/permitif ne permettant pas de le faire) oui ça va trop loin mais en même temps, GTA reste un cas très particulier. C’est limite s’il savent qu’ils peuvent faire ce qu’il veulent ça marchera quand même. Le joueur jamais à se dire “ah non mais la c’est abusé” parceque c’est GTA. Je me dis qu’aujourd’hui même si il n’y a pas de lois sur le contenu de jeu vidéo, un titre qui sort aujourd’hui ne prendra pas le risque de faire tout et n’importe quoi au risque d’en payer au niveau économique et éthique ( un jeu sur des sujets tabous par exemple me semble proscrit). GTA surfe sur le politiquement incorrect certes mais la majeur partie de ce qui se passe dans le jeu doit probablement créer un lien dans la tête du joueur. Cependant nous ne sommes pas la pour parler des raisons de son succès, j’ai du être confus mais c’est un sujet très difficile à débattre. A suivre donc !

    1. Jihem
      Jihem
      21 septembre 2015 à 19 h 55 min

      Postal n’a pas été oublié mais j’ai choisi de ne pas en pas en parler. Il entre dans une catégorie encore à part avec des éléments dérangeants (fusillades en pleine ville sans “vraie” raison) et éléments totalement abusés. Difficile pour moi de le percevoir comme autre chose qu’un vulgaire délire sans queue ni tête. Il ne s’agit même pas d’un jeu provocateur. Il est juste vide de sens et ça ne m’étonne pas que Uwe Boll ait choisi d’en faire un film.

      Il y a un autre jeu absent de l’article qui aurait très certainement trouvé sa place. Il s’agit d’un jeu inspiré de la tuerie de Columbine. C’était un RPG je crois, développé avec RPG Maker. Là, c’est encore autre chose parce qu’inspiré de faits réels. La grande différence, je pense, est qu’à aucun moment, le développeur ne cherchait à glorifier la violence ou les deux auteurs du massacre. Juste à dénoncer l’acte, d’une façon on ne peut plus maladroite, nous sommes d’accord.

      A l’inverse, le studio derrière le simulateur de shooting met en avant et base sa campagne marketing sur la violence. C’est un terrain extrêmement dangereux que j’aimerai tout de même voir mieux contrôlé.

    2. DemianVonPrios
      DemianVonPrios
      24 septembre 2015 à 5 h 47 min

      Postal 2, c’est assez particulier.

      Disons que c’est un simulateur de mauvaise journée. Tout ce qui ne t’arrivera jamais dans une vie, même (ou plutôt surtout) le plus improbable, ça arrive en une semaine au Postal Dude.

      C’est un jeu qui ne repose pas sur son côté trash mais plutôt sur son humour (très “pipi caca” et provoque puérile, certes). C’est débile, du début à la fin, et je crois que c’est clairement le concept du jeu.

      Alors, certes, on peut uriner sur les gens jusqu’à les faire vomir, puis leur verser de l’essence et y mettre le feu, puis faire du hockey avec leur tête et une pelle, mais c’est davantage débile qu’autre chose.

      Par contre, je viens de me rappeler d’une série qui avait fait grand bruit à l’époque, à cause de sa violence et de son réalisme (tout est relatif), c’était Soldier Of Fortune. Le premier avait fait assez scandale, le second étrangement un peu moins (alors qu’il était plus réaliste encore dans les démembrements et la violence graphique), et le dernier n’a fait “scandale” qu’à cause de sa médiocrité (donc là c’est un tout autre sujet).

      Un peu à l’instar de Hitman ou l’on joue un tueur à gage, dans SoF on joue un mercenaire ayant réellement existé (et qui a collaboré avec les développeurs), ce qui avait aussi fait une mini-polémique à l’époque sur la violence dans les jeux vidéo et l’éventuel prosélytisme de certains développeurs pour le “complexe militaro-industriel” américain…

  3. Ahab
    21 septembre 2015 à 19 h 36 min

    Je joue depuis que j’ai 3 ans. J’ai commencé sur des jeux simple comme Oui-Oui. En 1999 j’oublirais jamais cette époque. En tous cas bravo pour ce bel article j’ai adoré et sa fait plaisir à lire.

  4. Guan
    Guan
    21 septembre 2015 à 19 h 42 min

    C’est une histoire de réalisme en fait. La technologie aujourd’hui permet de montrer des choses bien plus réalistes, mais qui n’ont pas de sens si on se retrouve avec des situations irréalistes.
    Et dans le même temps, puisque tu parles de Trevor dans GTA5, ce gars-là te semble complétement dérangé et peut-être même irréaliste aussi. Et pourtant il est réaliste, ce genre de gars complètement taré existe, et dans une situation donné, pourrait agir de la même façon. Alors oui c’est violent et dérangeant, mais ça cadre bien avec le personnage et l’histoire.
    Pour répondre à la question du titre, non, le jeu vidéo ne va pas trop loin. Le scénario n’a pas besoin de 200 pages pour justifier une situation. Les FPS encore moins, puisque le scénario est posé dès le début. T’arrive dans un coin, c’est plein de méchants, bam, tu tires, sinon tu meurs. Et finalement c’est une situation bien plus réaliste que d’essayer d’un mettre 50 explications dessus. C’est ce que font les soldats en vrai, ils arrivent quelquepart, si des gars leur tirent dessus, ils répliquent, et c’est celui qui tue l’autre qui gagne.
    Après tout n’est pas bon à montrer à n’importe qui. On va évidemment pas acheter le prochain Doom à un gosse de 10 ans. Mais on ne peut pas cacher la violence parce qu’elle est partout, et qu’elle fait partie de l’humanité depuis toujours. Quelle propos sert-elle dans le jeu vidéo? Le divertissement, tout simplement.
    Et il faut savoir que la plupart des joueurs savent pertinemment que ce qu’ils voient à l’écran, ce n’est pas la réalité. C’est rigolo dans GTA de tirer sur des PNJ, mais ce n’est pas la réalité, on se marre, mais si la même situation arrivait en vrai, on ne rirait pas.
    J’avais un prof qui m’avait demandé un jour si ça m’amusait de tuer des gens sur ma console (on parlait de Black, à l’époque, sur PS2). Ce à quoi je lui avait répondu que je ne tuais pas des gens, juste des modèles 3D avec une vague intelligence artificielle, dans un monde qui n’existait qu’à l’écran. Rien n’est réel là-dedans.

  5. bob
    bob
    21 septembre 2015 à 19 h 43 min

    Je pense que comme on l’a vu dernièrement avec “Hatred”, il n’y a aucune limite

  6. Alouxator
    Alouxator
    21 septembre 2015 à 19 h 49 min

    Enfin une news !
    Pour revenir au sujet, je pense que le jeu vidéo n’a pas besoin de justification pour la violence gratuite. Plus le jeu vidéo va loin et plus ça me plaît perso. J’ai adoré Postal 2 malgré tous ces défauts juste car il propose des choses interdites.

  7. Paulop
    Paulop
    21 septembre 2015 à 19 h 51 min

    GTA5 m’a un peu bousculé avec la scène de torture et la vague explication de Trevor à la fin.
    Mais ce qui m’a le plus fait bizarre, c’est la scène de viol dans le jeu South Park. La je me suis vraiment dit que ça allait trop loin.

    1. Apple
      Apple
      22 septembre 2015 à 12 h 15 min

      Le passage de la torture m’a également un peu dérangé. Déjà le personnage de base me dérange, c’est celui avec lequel j’ai le moins de plaisir à jouer. Mais cette scène je me suis demandé ce qu’elle apportait au scénario, à part pour nous dire que Trevor est complètement cinglé – chose que l’on sait déjà – j’ai pas franchement compris le concept.
      Trevor est un personnage raté selon moi, celui qui correspond le moins à l’esprit GTA, ou au contraire qui représente l’esprit GTA poussé au delà de ce qu’il devrait être.

  8. Linux
    Linux
    21 septembre 2015 à 19 h 54 min

    “L’agent 47 est un tueur à gages qui ne s’en prend finalement qu’à des cibles baignant déjà dans le crime. Dans un sens, cela devient acceptable. Surtout qu’à aucun moment, il n’est demandé à l’assassin de briser la nuque d’un parfait innocent.”

    Tout comme la série Dexter (et le roman dont elle est tirée). Dexter ne tue que les assassins… Il est lui-même un assassin, mais parce-qu’il tue uniquement d’autres tueurs, il est plus “sympa” et ses agissements deviennent plus acceptables ?
    Dexter (le roman et la série) est justement basé sur ce point. Le spectateur (ou lecteur) est constamment à se demander si il doit détester Dexter (le perso) parce-qu’il tue ou au contraire si il doit l’idolâtrer parce-qu’il “nettoie” les rues…

    Et vu les réactions des spectateurs à travers le monde, il semblerait qu’il soit idolâtré alors qu’il reste un serial killer en puissance, et usant de méthodes particulièrement barbares…

    Concernant GTAV, je n’ai pas ressenti plus de gêne que ça en jouant Trevor. A la limite, c’était plus le perso défouloir comparé aux autres qui son tout de même “bien propres” et “gentillets” dans leurs actions.
    Et, lorsque l’on a le choix dans le jeu, rien n’empêche le joueur de jouer Trevor sans trop de violence gratuite.

    Le joueur a donc, en partie, le choix de faire de Trevor un gros psycho qui butte tout ceux qu’il croise ou d’en faire une sorte de doux dingue à tendance meurtrière (mais les autres perso ne sont pas pour autant en reste de meurtre dans GTAV)…

    1. Paulop
      Paulop
      21 septembre 2015 à 20 h 00 min

      Sauf que dès que tu lances une mission avec Trevor, tu n’as plus le choix, et c’est nécessaire pour terminer le jeu.

    2. Linux
      Linux
      21 septembre 2015 à 20 h 15 min

      @Paulop: Oui, dans les missions, c’est nécessaire. Mais, juste sur le fait de tuer plus ou moins gratuitement, avec les autres perso, c’est pareil. Certaines missions demandent de tuer avec Franklin ou Michael.

      Trevor a ce côté psycho que les autres n’ont pas. Mais au final, ils sont à peu près tous aussi dangereux et meurtriers les uns que les autres. Donc pourquoi focaliser sur Trevor ? “Juste” parce-qu’il est plus psycho que les autres et/ou parce-que c’est mis en avant ? ;)

    3. Paulop
      Paulop
      21 septembre 2015 à 20 h 18 min

      Parce que Trevor torture ou écrase des cervelles a coup de doc martins :)

  9. Jymboh
    Jymboh
    21 septembre 2015 à 19 h 57 min

    pfffffffuiiiiiiiii….. Un souffle de soulagement…. Pour deux choses en fait.

    La première, c’est que je suis maintenant rassuré vis à vis de votre site. J’étais adepte de jvc depuis très longtemps, utilisateur de l’ETAJV pour le tips sur les derniers jeux sorties de l’époque, et grand fan des GL où je me pétais des barres en observant le digne testeur tenter de poursuivre son test du jeu malgré les délires de l’ami Franck (qui me manque terrrrrriblement ^^),….. Bref. Cet article confirme ce que j’espérais de tout coeur depuis la descente aux enfers (à la GTA) de jvc. Intelligent, justifié, construit. Merci à vous.

    La seconde, je me sens enfin moins seul ! Dès la réception du jeu sur ps3 à sa sortie (collector en plus…) et l’installation, mes mains moites ont lancé la partie. Je dois avouer que le choc graphique m’a bien heurté la tronche ! Mon dieu que le jeu était beau par rapport au support. Tellement net, tellement fluide. Une vraie claque à ce niveau. Mais peut on encore s’en étonner venant d’un studio tel que R* ?

    Puis j’ai controlé Franklin. Classe, j’ai retrouvé l’ambiance SA. Au poil. Michael n’était pas pour me déplaire non plus. Un perso plus profond qu’il n’y parait. Sans doute le plus fouillé du trio, sans conteste.

    Et Trévor est arrivé.
    Pas la peine de poursuivre, tout est dans votre article ! Un fou, un monstre, sans limite, sans conscience… Et moi… Je suis où ? On dirait un de ces films d’auteur type Nymphomaniac, qui franchissent les limites au nom de l’Art, au nom de l’Expression, que seul les initiés peuvent cerner et apprécier.

    Et bien moi, j’ai detesté ce GTA 5. J’ai fini l’histoire, par principe. Et j’ai revendu ce truc dans la foulée.
    Je ne suis pas contre un jeu qui fait rélfléchir, qui me fait découvrir un univers qui ne m’est pas familié. Mais comme vous, j’ai besoin de comprendre pourquoi.

    Encore une fois merci à toute l’équipe. Au plaisir de vous lire !

  10. Elerez
    Elerez
    21 septembre 2015 à 20 h 12 min

    Tres bon article ! Sinon Jihem j’aimerai savoir ce que tu pense de la licence postal et plus particulièrement postal 2.

    1. Shin
      Shin
      21 septembre 2015 à 23 h 55 min

      Je t’invite à voir la réponse qu’il a mise sur mon commentaire pour obtenir ton information :)

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Réponse