Paper Tales : Au-delà des Portes – L’extension au format A1Test JDS

Paper Tales : Au-delà des Portes – L’extension au format A1

Gros coup de cœur de l’année dernière, Paper Tales reçoit une première extension. C’est donc l’occasion de replonger dans ces royaumes de papier pour y découvrir quelques nouvelles unités, de nouveaux bâtiments, tout le matériel nécessaire pour jouer jusqu’à sept, et même un mode solo !

Paper Tales : Au-delà des Portes est une extension dans le sens le plus noble du terme, c’est-à-dire que le but est d’étendre les possibilités de jeu, sans bouleversement majeur sur le postulat de départ. En clair, que vous aimiez ou non le jeu de base, cette boîte n’a pas vocation à vous faire changer d’avis. À la limite, si vous jugiez qu’il manquait quelques cartes pour renouveler l’expérience, vous aurez ici de quoi combler vos désirs. Puisque nous y sommes, profitons de ce moment pour indiquer à ceux qui se seraient perdus ici sans connaître le sujet, qu’un article complet sur Paper Tales est disponible. C’est même par là qu’il faut commencer si vous ne connaissez pas le jeu.

Jusqu’à sept pions sur la piste de score.

Et donc, qu’apporte Au-delà des Portes ? Comme dit en introduction, des nouvelles unités, des bâtiments, un sixième et un septième joueur et un mode solo. Et c’est bien ? Oui, c’est bien. C’est même très bien pour ceux qui ont déjà succombé aux charmes du jeu de base. Allons-y crescendo et commençons par l’option de pouvoir jouer jusqu’à sept. Si elle a le mérite d’être là, je ne suis pas certain que Paper Tales brille particulièrement dans ces configurations trop élevées. Le fait est que les cinq cartes reçues lors du draft ne feront pas de tour de table complet, il y aura donc forcément à chaque tour un ou deux joueurs sur lesquels on ne pourra avoir strictement aucun effet. Inversement, il y aura des cartes que certains joueurs ne verront jamais et n’auront même aucune chance de voir puisqu’elles ne pourront tout simplement pas les atteindre lors du draft. En augmentant le nombre d’adversaires hors d’atteinte lors des guerres, la partie perd immédiatement un peu de tension. Et puis dans un registre plus léger, nous nous tous étions tellement battus pour mettre en avant les différences séparant Paper Tales et 7 Wonders, que c’est juste ironique de constater que le premier offre désormais l’option sept joueurs comme son modèle spirituel…

1024 combinaisons pour constituer l’armée du Roi Liche, et 4 modificateurs de difficulté.

Beaucoup plus intéressant, le mode solo est une jolie variante qui nous confronte à la puissante armée du Roi Liche. Inutile de rentrer dans les détails des règles, disons juste que la méthode déployée pour remplacer le draft est plutôt ingénieuse et nous force à toujours réfléchir à deux fois avant de choisir ses cartes, sachant que l’adversaire pourra éventuellement les utiliser à son profit durant la manche. Les combats sont également bien pensés. Le Roi Liche dispose d’une force de frappe généralement élevée mais ne gagne qu’un point de légende par victoire, au lieu des trois points normalement donnés. Cet ajustement permet au joueur de construire son jeu comme il l’entend sans forcément se concentrer sur l’attaque pour contrer un ennemi qu’il sait déjà très puissant. Rapide et malin, le mode solo constitue un bon passe-temps pour les amateurs de Paper Tales. Sans aller jusqu’à dire qu’il justifie à lui seul l’achat de l’extension, il présente tout de même l’énorme avantage de pouvoir s’entraîner dans son coin, et d’essayer tout un tas de combos pour mieux se préparer aux parties multijoueurs.

Toutes les nouvelles cartes pour varier le royaume.

L’extension Au-delà des Portes, ce sont aussi de nouvelles cartes unités qui renouvellent grandement le gameplay et ouvrent de nouveaux choix intéressants. Comme cette relique de guerre qui ne meurt jamais, mais gagne en puissance militaire à chaque tour, tout en offrant aussi un point de légende par jeton âge accumulé en fin de partie. Il y aussi la Princesse qui double les points de légende donnés par les bâtiments, ou la Djinn qui permet d’améliorer gratuitement un bâtiment dès qu’elle apparaît, qui donne également une pièce, mais fait immédiatement vieillir une unité du royaume. C’est toujours un plaisir de découvrir ces nouvelles cartes et de constater les efforts fournis pour lier thématiquement les pouvoirs aux personnages. Et puis, même si ce n’est pas appuyé ni mis en avant, c’est aussi très agréable de noter la parité au sein de toutes ces unités. La milicienne, la forgeronne, l’aventurière, la négociante en bois… les femmes occupent des rôles que tant d’autres jeux auraient immédiatement (et peut-être même inconsciemment) assignés à des hommes. Mine de rien, Paper Tales apporte un vrai vent de fraîcheur à ce niveau. Bravo !

Les six nouveaux bâtiments affinent la stratégie.

Les six nouveaux bâtiments de l’extension sont également une bonne manière de modifier les sensations de jeu d’une partie sur l’autre. Avant de débuter, les joueurs sont invités à retirer la caserne de leur jeu. Celle-ci est mélangée aux six nouveaux bâtiments, puis trois d’entre eux sont piochés. Ce sont ces trois-là avec lesquels tout le monde jouera, et qui viennent s’ajouter aux quatre bâtiments de base (ville, mine, taverne temple). De cette manière, les joueurs ont tous à leur disposition sept bâtiments à construire durant la partie, pour orienter leur stratégie comme ils le désirent. Ils auront peut-être accès à l’officine qui permet d’ignorer le coût de construction de niveau deux pour tous les futurs bâtiments. Ou bien à la bibliothèque qui rapporte une pièce par unité qui meurt et un point de légende pour chaque jeton âge dans le royaume. Et puis si vous voulez vous la jouer pacifique, il y a le port qui fait perdre de la puissance militaire, mais gagner de l’argent à chaque bataille, voire des points de légende en fonction des ressources produites. Bref, entre les unités et les bâtiments, l’extension offre pas mal de choses capables de réellement modifier le déroulement de la partie, et donc de bousculer les routines sur lesquelles les vétérans se reposaient peut-être trop.

L'avis d'extralife
  1. Auteur : Masato Uesugi
  2. Illustratrice : Christine Alcouffe
  3. Éditeur : Catch Up Games
  4. Distributeur : Blackrock Games
  5. Genre : Développement
  6. Nombre de joueurs : 1 à 7 joueurs
  7. Âge recommandé : 12 ans et plus
  8. Durée de la partie : 30 mn
  9. Date de sortie : 25 mai 2018
  • Tout en étant parfaitement dispensable — vous pouvez tout à fait continuer à jouer avec la boîte de base sans jamais vous en lasser — l'extension Au-delà des Portes est exactement ce qu'il fallait pour relancer les parties de Paper Tales. Elle s'adresse à tout le monde, s'ajoute très facilement aux règles de base, et permet juste d'offrir plus de choix durant la partie. On reste un peu dubitatif sur l'augmentation jusqu'à sept joueurs, mais très enthousiaste sur le mode solo, génial pour s'entraîner contre un Roi Liche plutôt coriace à battre !
4
Jihem

La découverte de BurgerTime aux débuts des années 80 aura clairement affecté la vie de ce grand bonhomme. Non seulement, Jihem a développé une passion pour les jeux vidéo, mais il a également choisi de s'installer au pays du hamburger. Sa mère est plutôt heureuse qu'il n'ait pas découvert les jeux avec Boogerman.

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