Les Aventuriers du Rail : New York – 10 minutes d’arrêt Test JDS

Les Aventuriers du Rail : New York – 10 minutes d’arrêt

C’est toujours amusant de découvrir la prochaine destination des Aventuriers du Rail. C’est que depuis le premier plateau États-Unis jusqu’à la dernière extension dédiée à la France, en passant par la Suisse, l’Inde, le Royaume-Uni ou les Pays Bas, la série de Days of Wonder a déjà couvert pas mal de terrain. Sans compter qu’elle nous a aussi entraînés à travers la Pennsylvanie, les grands lacs et l’Ouest nord-américains, quelques continents (l’Afrique, l’Europe, l’Asie) et même le monde dans son intégralité ! Alors où aller ensuite ? Et pourquoi ne pas se poser quelques instants à New York ?

Pour la première fois de son histoire, la série Les Aventuriers du Rail limite son terrain de jeu à une simple ville. Oui, oui, juste une ville. Mais pas n’importe laquelle : direction la vibrante New York, si touristique avec ses multiples rues et monuments à visiter. Contrairement à ce que l’on aurait pu croire à l’annonce du jeu, il ne s’agit pas de zoomer au plus près de New York pour se perdre dans le dense réseau ferroviaire sillonnant la Grosse Pomme, mais bel et bien de se restreindre à une zone de jeu beaucoup plus petite pour engendrer des parties logiquement plus courtes. En somme, l’idée derrière cette nouvelle version est de proposer un Aventuriers du Rail capable d’être joué en 10 ou 15 minutes à peine, mais qui garderait la saveur du jeu original. Vérifions si c’est bien le cas.

Le matériel se plie à l’idée maîtresse de miniaturisation. Tout est là pour disputer des parties jusqu’à quatre joueurs sur un plateau rikiki (comparé au plateau géant de la France), accompagné de cartes pour Hobbits, similaires à celles de la toute première version USA du jeu. La taille des wagons, elle, n’a pas changé, mais il ne s’agit plus de wagons puisqu’on joue ici avec des taxis. Les célèbres cab new yorkais permettront à chacun de s’emparer des rues de la ville pour relier les destinations indiquées sur leurs cartes : par exemple, rejoindre Central Park à Wall Street. Les règles n’ont d’ailleurs pas beaucoup évolué dans cette version. Chaque joueur reçoit des cartes de destinations qu’il cherche à atteindre grâce à ses taxis, pour finalement marquer des points en fin de partie en fonction des routes et des destinations réussies — les destinations non validées étant quant à elles synonymes de points négatifs. La seule petite différence spécifique à New York, c’est que certains lieux accordent un point supplémentaire s’ils sont visités. Mais pour le reste, c’est du grand classique.

Car même s’il aurait été chouette de découvrir une nouvelle mécanique propre à ce plateau, la raison d’être de cette version reste avant tout de proposer un vrai concentré d’Aventuriers du Rail joué en un temps record. Croyez-moi, cette notion de temps est absolument cruciale dans les rues de New York. Avec seulement 15 taxis à placer, les premières parties s’arrêtent brutalement vite, sans qu’on n’ait le temps de voir venir la fin. D’ailleurs, les habitués de la série devront réellement réajuster leur état d’esprit pour ne pas être pris de court. Par exemple, il est ici presque impossible de collectionner trop de cartes dans l’optique de tout dépenser dans la deuxième moitié de la partie. Quand on bataille déjà à valider les deux cartes de destinations reçues en début de jeu alors qu’un adversaire met déjà fin à la partie, c’est qu’il ne faut vraiment pas perdre une seule seconde. La vérité est que New York est une ville qui bouge vite, donc utiliser un tour pour piocher de nouvelles cartes, juste pour ouvrir ses options peut coûter cher, très cher.

En fait, les premières parties donnent l’impression d’un jeu tronqué et il faut vraiment aborder cette version avec un œil neuf pour apprécier ce qu’elle a réellement à offrir. D’où la question naturelle qui vient forcément à l’esprit. À qui s’adresse Les Aventuriers du Rail : New York ? D’abord à ceux qui ne connaîtraient pas la série et seraient intimidés par l’achat d’une grosse boîte. Ces joueurs pourront découvrir le feeling général du jeu et décider de sauter le pas vers les éditions normales en toute connaissance de cause. Gardez juste à l’esprit que la taille du plateau combinée à la brièveté des parties aboutit à un jeu bien plus coupe gorge que les autres éditions… Et puis, il y a les connaisseurs qui apprécient déjà le gameplay de la série, mais qui n’ont pas toujours le temps de lancer une partie. Avec New York, ils n’auront plus d’excuses. Même au plus tard de la nuit, alors qu’il est bien temps de mettre un terme à la soirée jeu, il y aura toujours moyen de caler un dernier petit Aventuriers du Rail : New York, histoire de finir sur une bonne note. À titre personnel, Les Aventuriers du Rail : New York est devenu le nouveau rendez-vous des pauses déjeuner au travail.

Lire les règles complètes des Aventuriers du Rail : New York (format pdf)

L'avis d'extralife
  1. Auteur : Alan R. Moon
  2. Illustrateur : Julien Delval
  3. Éditeur : Days of Wonder
  4. Genre : Placement, Collection
  5. Nombre de joueurs : 2 à 4 joueurs
  6. Âge recommandé : 8 ans et plus
  7. Durée de la partie : 10 - 15 min
  • Donner un avis sur Les Aventuriers du Rail : New York est bien plus compliqué qu'il n'y paraît. En grand amateur de la série, bien sûr que je recommande la petite boîte à tous ceux qui veulent découvrir ce classique du jeu de société. Bien sûr que je conseille aussi à ceux qui connaissent et aiment déjà le gameplay de se pencher sérieusement sur cette nouvelle version miniature. Mais tout en disant cela, j'aurai tellement aimé que Les Aventuriers du Rail : New York introduise un petit gimmick supplémentaire capable de lui donner une vraie personnalité — un truc en plus qui lui aurait permis de se distinguer autrement que par son format. Ce sera peut-être pour une prochaine fois, car il ne faut pas se leurrer, maintenant que la voie est ouverte, il y a tant d'autres villes à explorer !
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Jihem

La découverte de BurgerTime aux débuts des années 80 aura clairement affecté la vie de ce grand bonhomme. Non seulement, Jihem a développé une passion pour les jeux vidéo, mais il a également choisi de s'installer au pays du hamburger. Sa mère est plutôt heureuse qu'il n'ait pas découvert les jeux avec Boogerman.

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