La hype : tous acteurs, tous victimesOpinion

La hype : tous acteurs, tous victimes

Il ne s’agit peut-être que d’une illusion, mais j’ai la farouche impression qu’on a assisté ces dernières années à un emballement de plus en plus effréné autour des sorties de jeux vidéo. Difficile de dater précisément le début de ce phénomène, si ça se trouve cette tendance que je crois vaguement distinguer n’est qu’une vue de l’esprit qui est due à ma propre trajectoire en tant que journaliste spécialisé. On pourrait en effet facilement me répondre que le principe même des critiques sanctionnées par des notes toujours plus hautes ne date pas d’hier et que la presse spécialisée a toujours joué le jeu de la surenchère autour des nouveautés. On ne m’enlèvera tout de même pas de la tête que ce petit manège prend aujourd’hui des proportions considérables avec l’explosion des budgets dédiés au marketing et le développement des réseaux sociaux qui font office de caisse de résonance. Étant donné que tout cela relève du ressenti personnel, je vais avoir du mal à vous fournir des chiffres pour étayer mes propos, je vais donc me contenter de retracer avec vous les éléments récents qui ont attisé mon raz-le-bol de cet engouement démesuré et éphémère que suscite chaque semblant de nouveauté.

Sommes-nous des moutons condamnés à voir passer impuissants le train de la hype ?

Sommes-nous des moutons condamnés à voir passer impuissants le train de la hype ?

Un soufflé peut en cacher un autre

Vous vous en doutez peut-être, mais c’est en travaillant sur le test de Metal Gear Solid V : The Phantom Pain que cette fameuse moutarde m’est montée au nez. Il faut dire que le titre suscitait des attentes énormes : on espérait un véritable feu d’artifice de la part Kojima qui signait là ses adieux à la série. Les nombreux fans de la saga Metal Gear étaient chauffés à blanc la veille de la sortie, les déclarations d’amour fusaient déjà sur les réseaux sociaux et sur les forums, le tout porté par un flot de news qui semblait ne jamais vouloir se tarir. Les premiers avis de la presse spécialisée n’ont rien arrangé : ils étaient unanimes, il s’agissait d’un chef d’œuvre ! On a entendu qu’on tenait peut-être là le premier jeu véritablement « next gen », qu’il proposait une fin en apothéose pour l’ensemble de la série… Tout excité à l’idée d’effleurer la perfection du doigt, je me suis donc lancé dans l’aventure. J’ai découvert un jeu relativement bon dans sa forme, mais plutôt décevant dans son propos, et surtout doté d’un final en queue de poisson. D’ailleurs les révélations concernant du contenu tronqué n’ont pas tardé à émerger quelques semaines après la sortie. Le soufflé était déjà retombé, laissant la place au prochain « jeu du siècle »…

Le but de Kojima ne serait-il pas de nous mettre en boîte ?

Le but de Kojima ne serait-il pas de nous mettre en boîte ?

Je vous vois venir, j’aurai du me douter que le titre ne tiendrait pas toutes ses folles promesses. En effet, ces derniers temps on nous fait le coup du premier soft véritablement « next gen », voire du jeu de la décennie, plusieurs fois par an. Sur les douze derniers mois, on avait déjà eu droit au même couplet pour The Witcher 3 et pour la version PS4 et Xbox One de GTA V… Attention, il s’agit là encore de très bons titres, je me demande juste quelle signification donner à l’unanimité qui entoure leur sortie. Certes, l’aspect événementiel du lancement est en bonne partie à chercher du côté d’une solide stratégie de communication de la part de l’éditeur, mais ça ne fait pas tout. Il ne suffit pas d’une bonne campagne marketing pour que le jeu en question devienne le sujet de discussion central de toute la presse spécialisée, ni pour transformer de paisibles consommateurs en farouches défenseurs d’une licence fétiche. C’est un peu comme si se cristallisaient autour de ces lancements tous les éléments, toute l’attention nécessaire pour en faire des événements, pour qu’ils s’imposent d’eux-mêmes comme des faits d’actualité.

Un mouvement qui ne se limite pas aux bons coups de com’

Les plus complotistes d’entre vous n’auront sans doute pas tardé à y voir le signe d’une main invisible, d’un méticuleux travail de manipulation, mais force est de constater que même les campagnes marketing les plus paresseuses peuvent porter leur fruit. On en a eu un exemple récemment avec le teasing organisé par Ubisoft autour de l’annonce de Far Cry Primal. Un simple dézoom sur une peinture rupestre a suffit à mettre en émoi toute une partie du net, ou tout du moins à susciter la curiosité et l’attente des milieux autorisés. Pourtant, il y avait de quoi être plutôt sceptique devant une telle annonce : non seulement la série quitte son cadre habituel, mais on peut aussi rappeler qu’il n’est pas forcément de bon augure de dévoiler un jeu seulement quatre mois avant son lancement… Bref, ajoutez à cela un petit leak avant la fin du teasing, et vous comprenez qu’il n’était pas évident du tout que le buzz prenne. Finalement, si cette annonce a fait actualité, c’est moins parce qu’elle était soutenue par un dispositif imposant, que parce que ceux qui l’ont relayée voulaient tout bêtement qu’il se passe quelque chose. En quelque sorte c’est leur attente qui crée l’attente, un phénomène qui s’auto-alimente même s’il tourne à vide, créant des sortes de bulles spéculatives concernant la qualité des jeux en question.

Far Cry Primal a réussi à faire parler de lui avec un dispositif de com' plutôt sommaire.

Far Cry Primal a réussi à faire parler de lui avec un dispositif de com’ plutôt sommaire.

On se rend bien compte que la hype engendrée par certains jeux n’est pas uniquement le fait de stratagèmes mis en place par des agences de communication lorsqu’elle touche aussi des titres indépendants. D’ailleurs les développeurs de ces derniers ont parfois du mal à gérer cet aspect. Actuellement, le cas le plus emblématique est certainement No Man’s Sky : de par son concept même (la découverte d’une immensité spatiale truffée de planètes singulières) le jeu a suscité énormément d’attentes dès son annonce. Aujourd’hui, alors que le titre n’est pas encore sorti, on assiste déjà à un essoufflement de l’intérêt porté au titre. C’est un peu comme si l’énorme engouement qu’ont provoqué malgré elles les équipes de Hello Games était en train de se retourner contre leur bébé que certains annoncent déjà mort-né. Il n’est pas évident de garder l’équilibre lorsque l’on surfe la vague de la hype, vous aurez toujours quelques ronchons pour chercher à vous pousser de la planche. Je dois bien avouer que je peux parfois tenir ce rôle bien malgré moi. Par exemple, j’ai beau adorer les précédentes productions d’Introversion Software et m’être éclaté sur une vieille alpha de Prison Architect, je n’ai pour l’instant aucune envie de relancer le jeu qui vient pourtant d’arriver en version finale. Je sais bien que le titre est certainement excellent, mais il a déjà été tellement porté aux nues que ça me coupe le désir de me lancer à corps perdu dans la folle aventure que constitue la gestion pénitentiaire.

La difficulté à trouver la juste distance

Je ne suis pas vraiment fier de me retrouver ainsi l’esclave d’une mode, parce que dans le fond une attitude de rejet n’est pas plus saine qu’un suivisme béat, dans les deux cas on se laisse dicter notre comportement par une tendance extérieure. Mais cette attitude permet de mettre à jour un mécanisme qui est sans doute central dans ces mouvements d’engouement puis de désamour collectifs : la soif de découverte. À mon avis c’est cette envie de nouveauté qui brouille nos perceptions, qui nous donne à voir des mirages, et c’est ce même élan qui crée la déception en venant se fracasser au réel ou tout simplement en s’émoussant une fois que l’objet de nos fantasmes a perdu de sa fraîcheur et de son originalité. Vous pensez que cette idée de découverte colle assez mal aux phénomènes qui entourent les blockbusters, ces jeux dont on semble tout savoir avant même leur lancement ? Détrompez-vous, ayant moi-même plusieurs fois cédé à la hype et attribué des notes que je qualifierai avec du recul comme parfois un peu trop hautes, je peux vous assurer que personne ne venait me mettre un couteau sous la gorge pour que je gonfle mon appréciation. C’est plutôt que j’étais sous le coup de l’effet de nouveauté : en faisant partie des premiers à mettre la main sur un jeu, on a, consciemment ou non, l’impression d’investir un territoire vierge. On retrouve donc bel et bien cette impression grisante de découverte qui peut venir brouiller un temps le jugement.

Même les moules dépendent des courants pour vivre...

Même les moules dépendent des courants pour vivre…

Si vous avez suivi le rythme des publications sur ExtraLife.fr, vous savez certainement déjà que l’une des solutions qu’on préconise pour se défaire de l’influence des modes est de prendre son temps. Quand les tests ou les news ne sont pas rédigés dans la précipitation, il y a forcément moins de chance qu’ils soient sous le joug de cet effet de découverte. On pourra nous reprocher de faire mine de réinventer la roue, les magazines papier sont par la force des choses plus ou moins déconnectés de l’actualité brûlante ce qui leur permet de traiter parfois le lancement des jeux avec un certain recul (sauf bien entendu lorsqu’ils sont conviés à des événements qui ont lieu avant même ceux organisés pour la presse web…). Mais surtout, il est illusoire de penser qu’il suffit de faire un pas en arrière pour se débarrasser totalement de l’influence de la hype : non seulement le pas en question peut être trop grand et donc s’apparenter à un rejet qui ne serait pas forcément justifié, mais aussi et surtout parce que, qu’on le veuille ou non, on baigne dans un environnement qui est ainsi régulièrement secoué par les vagues de la hype. Même la moule accrochée à son caillou dépend des courants pour vivre ! Plutôt que de viser une neutralité illusoire qui serait mortifère, mieux vaut chercher à comprendre les mouvements qui nous animent pour mieux les domestiquer.

miniblob

Tombé sur Terre un peu par hasard, le blob dévore mollement tout ce qu'il trouve dans l'espoir de comprendre son environnement. Ne jugez pas trop sévèrement son appétit vorace ou vous risquez d'être au menu de son prochain repas.

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43 commentaires

  1. Topaze
    Topaze
    10 octobre 2015 à 22 h 59 min

    Je pense qu’il faut aussi arrêter de chercher un titre véritablement “next-gen”, ça ne peut pas exister car le fossé technologique entre la PS4 / XONE / PC et leurs prédécesseurs est bien moindre que ça ne l’était entre la PS3 – PS2 / XBOX / X360 etc et le tout est appelé à ralentir, les seules améliorations ne seront que mineures.
    Si un jeu “véritablement next-gen” arrive un jour ça ne sera pas par les performances techniques, mais par une autre façon de voir et faire du jeu-vidéo.

    Concernant la “hype” réalisons aussi que c’est toute l’industrie du divertissement qui fonctionne comme ça aujourd’hui (films à gros budget, séries à succès, jeux vidéos etc.). Ce n’est pas que le JV qui est touché c’est toute une industrie du divertissement et une façon de consommer du divertissement qui est impacté.

    1. masterpad
      masterpad
      16 octobre 2015 à 14 h 01 min

      “Si un jeu « véritablement next-gen » arrive un jour ça ne sera pas par les performances techniques, mais par une autre façon de voir et faire du jeu-vidéo.”

      #Nintendo
      #Fumito Ueada
      #Tetsuya mizubishi

  2. Tolerances_Gamer
    Tolerances_Gamer
    11 octobre 2015 à 15 h 01 min

    Selon moi le problème du phénomène de hype c’est la monopolisation de l’espace médiatique qui empeche à certain bon titre novateur avec moins de moyen d’etre visible.

    Le seul endroit où il y a de la nouveauté c’est dans les productions moyennes (entre les triple A et les indé over hypé à cause de la nostalgie et saturé), les seuls jeux où j’ai réellement vue des bonnes idées novatrices c’est dans des jeux comme Game of Thrones: Genesis (un STR qui a l’inteligence de plus se concentrer sur la partie politique que la partie militaire et mine de rien ça change), Perimeter (un STR blindé d’idée qui n’ont jamais été repris ailleurs comme le fait d’avoir un nombre limité d’unité qu’on peut modifier en d’autre unité pour s’adapter aux événements), Imperial Glory (un total war-like napoléonien qui proposais des combat naval en temps réel avant que les total war s’y mettent ainsi que des batailles réellement à objectif), ou encore Dragon Commander (un mixte STR, TPS, RPG et jeux de stratégie au tour par tour dans un univers sous éxploité: le steampunk d’heroic fantasy)

    Le problème c’est que ces jeux n’ont pas un budjet marketing de folie et du coup très peu de personne en entend parler à cause justement des phénomènes de hype qui monopolise l’espace médiatiaque. Et même à supposer qu’on les achéte on y jouera que très peu car la hype fait qu’on va attendre un autre jeu au lieu de profiter du jeu acquis.

    => https://www.youtube.com/watch?v=yC_zSzpKQMQ (je soutiens l’idée d’un drop dans la amre de se déconnecté du marché vidéoludique après avoir acheté un jeu perso)

    1. Tolerances_Gamer
      Tolerances_Gamer
      11 octobre 2015 à 15 h 24 min

      Je pourrais aussi rajouter Mount and Blade ou Lords of the Fallen (un dark soul like franchement sympa) à ma liste des jeux moyens avec de bonnes idée.

      Alors attention ces jeux ont des défauts (en terme de finition notamment ou de tare de gameplay) mais ils ont au moins l’audace de proposer quelque chose de neuf et ça je soutiens autant que je peux.

      JE vais aussi rajouter que selon moi la hype est dangereux pour le jeu vidéo car elle cache sa diversité aux yeux de beaucoup de joueurs.

      Comme vous l’avez sans doute constaté je suis un grand fan des jeux de stratégie (notamment la série Civilization) et cette hype fait qu’on parle EXCLUSIVEMENT des jeux marketé qui se vendent donc le plus à savoir les jeux d’action-aventure et les FPS…

      Il y a tout un pan qui est passé sous silence comme les STR (en dehors de Starcraft 2 et des jeux de Relic personne n’est au courant de l’existence de certain titre), les jeux de stratégie en general (en dehors des total wars et des civilization (quoi que ils ont un temps en home page des sites qui est très court)), la gestion (en dehors des sims 4 ou du dernier anno) les point and click etc…

      C’est assez dangereux car du coup de moins en moins de monde sont au courant de leurs existences et les éditeurs du coup osent moins en produire…

  3. marmot84
    marmot84
    11 octobre 2015 à 23 h 20 min

    Article très intéressant sur la “hype” dans le jeux vidéo. Malheureusement dans notre société avec internet tout va vite voir trop vite. Et ce n’est pas lié uniquement aux JV les films aussi. On entend tellement parler de certaines grosses production hollywoodienne qu’il m’arrive de pensez que certain films sont déjà sortis et en fait pas du tout tellement il y a du bla bla en amont.
    Qu’on le veuille ou non ce marketing à une influence sur nous joueur. Je n’ai jamais joué à un Fallout mais alors comment expliqué mon attente sur le 4° opus ?? Ok je pourrais me justifier en disant que j’aime les ambiance post-apo-steam punk avec genre les Borderlands ou bien que j’ai adoré le dernier Bethesda (Skyrim) mais en fait est ce que les news de masse et le matraquage médiatique n’a pas aussi sont impact sur l’intérêt que j’ai pour ce futur 4° épisode ???

    Après ma recette pour éviter la “hype” (en toute modestie) c’est que je ne joue jamais à un jeux au moment de sa sortie mais quelques mois après le temps de murir mon avis, mon intérêt, de lire les retour et surtout voir si j’en ai toujours envie d’y jouer à froid une fois que le soufflé marketing est retombé. Malgré tout je me suis fait avoir avec les sirènes de GTA V seul jeux que j’ai précommandé de ma vie pour pouvoir y jouer au plus vite car j’aime beaucoup les jeux R* et que j’avais adoré l’histoire du IV… mais après une petite déception sur le V je me demande encore la part de “hype” qu’y m’a fait précommander le jeux… et surtout ce que cela à changé dans ma vie (lol)…

    Le problème soulevé par cet article est un problème général dans notre société pollué par la pub… même si l’on ne changera pas le monde cet article a pour lui de nous faire réfléchir sur notre manière de consommer…
    Merci pour cela Miniblob

  4. Auflette
    Auflette
    12 octobre 2015 à 7 h 59 min

    Si je dis que le Marketing est l’ensemble des méthodes qui visent à faire vendre un produit (quelque soit sa qualité); tout le monde sera globalement d’accord bien que çe ne soit qu’un des deux pan de la discipline.
    Pour plus de facilité, il faut qu’il y ait une demande préexistante pour ce produit; et si ça n’est pas le cas : on crée artificiellement cette demande.

    On ne s’étonnera pas qu’en dehors des commerciaux le Marketing fassent appel à des psychologues parce que cette activité relève essentiellement de la manipulation.
    “Comment faire en sorte que quelqu’un se décide à acheter quelque chose dont il n’a pas besoin pour quelque raison que ce soit ?”, c’est l’équation que se charge de résoudre le Marketing.

    Cette activité s’est introduite dans tous les domaines de la société au point de façonner notre mode de pensée depuis des années.
    Ah bien y réfléchir, pour le teasing de Far Cry, il y’avait 11k de connectés qui regardait une unique image pendant tout le temps que ça a duré. C’est fondamentalement stupide; il suffisait d’attendre le lendemain pour savoir de quoi il s’agissait.

    Pour l’exemple, je me souviens d’un collègue, assez fier de sa nouvelle acquisition à l’époque, qui se réjouissait de pouvoir regarder une vidéo de 30 sec sur écran de portable qui faisait 3×4 cm.
    C’est un non-sens quand on pense que les écrans de salon faisait 1m de diagonale à l’époque.

    Et si le jeu est sous l’emprise d’une mode ce n’est absolument pas parce que les gamers l’ont voulu; c’est parce que le Marketing à décidé de rentabiliser son activité dans un domaine duquel il était absent.
    Et au plus il mettra de moyens, au moins le produit risque d’être à l’a hauteur des espérances, non pas que le produit ne soit pas de qualité, mais parce que la discipline repose sur la négation des défauts, des inconvénients; alors que ce sont des choses que les gens pourraient accepter si on leur disait.
    Autrement dit, il y’aura toujours une sensation légitime d’avoir été quelque peu dupé; mais si on en arrive à ce stade, c’est que le contrat est rempli : le produit a été vendu.

  5. Elkantor
    Elkantor
    12 octobre 2015 à 14 h 24 min

    Après avoir lu les différents avis des membres via les commentaires, cela m’a donné également envie de réagir à cet article. Comme beaucoup, je n’aime pas particulièrement l’effet d’engouement derrière certains jeux. Les acteurs d’un tel engouement cherchent à le répandre, c’est en effet principalement une question de “Buzz marketing” (et quoi de mieux qu’un fan hardcore, idolâtrant sa saga préférée, pour donner envie aux autres ?). Et j’avoue que je ne supporte pas ce bourrage de crâne intempestif. Lorsque je regarde les sites de jeux vidéo, avec autant de contenu pour certains titres, je ne peux m’empêcher d’être en colère. N’est-ce pas leur métier que de nous faire découvrir des jeux ? Et non pas de nous parler de titres que tout le monde semble connaître sur le bout des doigts, et ce même avant leur sortie ?
    Ces phénomènes m’agacent au plus haut point, mais le matraquage publicitaire est valable dans tous les domaines, pas seulement le jeu vidéo.

    Cependant, il faut avouer que sans cette touche de “précipitation”, d’envie profonde, le jeu vidéo ne serait pas pareil. C’est un énorme facteur de motivation, et c’est également sans contexte ce qui pousse les gens à se parler, à se regrouper autour d’une même passion. Les conférences E3 en sont un bon exemple. Les joueurs sont autant voir plus intéressés par le fait de regarder ces conférences que par le fait d’en parler entre eux, sur le web ou ailleurs.

    C’est pourquoi il n’y a pas de juste mesure. L’engouement est un fléau dans la plupart des cas, mais c’est aussi ce qui maintient l’industrie du jeu vidéo. Et sans un minimum d’attente, de passion, de précipitation, que serait le jeu vidéo ? (ou tout autre activité ?)

  6. cKei
    cKei
    12 octobre 2015 à 15 h 10 min

    Je pense que la hype n’est qu’une facette d’un processus plus important et dont on a besoin. Pire, qu’on recherche. Ça permet de mieux apprécier un jeu au moment où on y joue, et de ressentir l’excitation de l’attente.
    Le problème, outre que tout est fait pour qu’on soit hypé au risque que le soufflé retombe une fois la manette entre les mains, c’est aussi que cette façon de communiquer (puisque c’est de ça qu’il s’agit) crée parfois de gros soucis pour les jeux, les développeurs et les joueurs. Parlons de Final Fantasy XV. S’ils ont eu tant de déboires au moins sur l’image de Square-enix, c’est qu’ils l’ont annoncé bien trop tôt. C’était déjà le cas pour FFXIII, mais à une toute autre échelle, et 10 ans plus tard c’est flagrant. Mais le pire c’est que du coup, survient un problème de dosage de la divulgation d’information pour maintenir la hype – ou tout simplement l’intérêt du public – constants. Trop peu et on obtient leur situation en 2010-2011, où les rumeurs d’annulation allaient bon train. Trop, et c’est la situation actuelle, puisque à force de trailers, présentations, démos on est spoilé à mort, et même en évitant au maxi les sources je pense que je ne serai pas émerveillé par le jeu, du moins pas autant que j’aurais pu. Or découvrir un jeu en le faisant, c’est une grande partie du plaisir que je recherche dans les RPG. J’ai pas envie de connaitre en amont toutes les mécaniques de gameplay, les personnages que je vais rencontrer, les situations que je vais vivre.
    Du coup j’aime bien la hype sur le moment mais ça a ses effets pervers.
    Ensuite, pour réagir à ton dernier paragraphe, je pense que c’est une fausse bonne solution. Tout simplement parce que se forger un avis sur un jeu ça ne prend pas 3 semaines, mais plusieurs années. Il y a beaucoup de jeux que j’ai adorés sur le coup, puis après plusieurs mois/années en y repensant ça ne me parait plus si exceptionnel. Les pensées changent, et évoluent à l’aune de ton expérience. Ou des jeux que j’ai maintenant en horreur quand, au départ, il ne s’agissait que de quelques griefs : dans ce cas-là c’est surtout qu’à force de ruminer ces problèmes et que les gens ne semblent pas les voir, on finit par s’en faire des montagnes.
    Donc « prendre le temps », pourquoi pas, ça te permettra d’avoir une vision plus globale du jeu au lieu d’être pressé et stressé par le temps, mais ça ne t’empêchera pas à partir du moment où tu traites de nouveautés récentes (comme MGSV) que tu sois toujours sous l’effet d’un prisme déformant.

  7. SherlockHolmes
    SherlockHolmes
    12 octobre 2015 à 18 h 34 min

    Article très intéressant qui donne à réfléchir sur nos propres comportements en tant que joueurs. Sommes-nous autant, si ce n’est parfois plus, responsables que les développeurs de l’engouement que provoque un jeu ? D’un côté il y a la sur-médiatisation des jeux et de l’autre la passion que les joueurs communiquent entre eux, dans l ‘attente de poser leurs mains sur le titre, interprétant voire sur-interprétant la moindre vidéo, le moindre article, faute de mieux.

  8. Trap
    Trap
    12 octobre 2015 à 19 h 53 min

    Je suis un peu comme toi miniblop, j’ai tendance à me laissez aussi emporter par la vague, Mais j’essaye toujours de raisonner à un moment ou un autres et de rester le plus objectif possible, se qui peut me faire basculer dans le ” en fait y à rien de génial au final” Maintenant se laissez un peu emporter ne fait pas de mal non plus, sinon ont détesterai tout lol.

    Exemple : le nouveau assassin’s j’ai préco l’édition ubi, pourquoi ?, Parce que la figurine sans le rouage ne me plaisait pas et ma copine de même et ont à vraiment flashé dessus. le jeu bon ou mauvais je sais que je me baladerai dans Londres victorienne, se que j’ai toujours attendu depuis le premier assassin’s creed. Après se que les gens ont dit sur le système de combat, ou que c’étais du copier collé, je ne m’en fiche pas de leurs avis, mais en posant le pour et le contre de ma personnes, je me suis dit que sa m’intéresserais, et en contre parties, je n’ai pas acheter le Unity qui lui ne m’a jamais donné envie.

    Comme Time stories, j’étais vraiment emballé de se jeu et de cette nouveauté, mais en entendant les critiques négatif et positive, j’ai essayez de faire la part des choses et au lieu de l’acheter direct, j’attendrai de le tester et de me faire mon propres avis, sa aide à me forger et à faire parler ma raison et mon impulsion en faisant la part des choses.

    En gros ils faut s’ouvrir à tout les avis et a développer le sien, et essayez de faire la part des choses rien qu’avec notre personnes.

    Moi Gta V je l’ai pas trouvé aussi bon que le IV, loin de là, et MGS 5 Y à de très bonne idées et intention, mais je ne suis pas sur mon cul comme certains des autres opus (pourtant dans l’hôpital ils étais bien parti).

    Je croit aussi que les dévellopeurs jouent beaucoup sur notre nostalgie, comme si nous fan de fallout 4 ont va retrouver le même “OOOUUUAAAWWW” que un des premier opus ( même si l’ont voudrait le retrouver, et en se laissant emporter par la vagues, c’est se qu’ont espère tous)

  9. clubspawn
    clubspawn
    12 octobre 2015 à 20 h 49 min

    Les voies de la “Hype” sont impénétrables.
    Mais il est normal qu’une œuvre qui nous fait envie, doit comblée des attentes plus élevés.

  10. FeLynX
    FeLynX
    13 octobre 2015 à 16 h 18 min

    J’ajouterais à vos propos que les gens aiment bien suivre le phénomène de mode : cet engouement général et momentané autour de quelque chose de nouveau ou qui revient subitement sur le devant de la scène. Je me surprend à être moins enthousiaste pour lancer certains jeux, ayant l’impression que je suis le seul à y jouer et que personne est en train d’en parler.

    1. Auflette
      Auflette
      14 octobre 2015 à 2 h 01 min

      FeLynx : Je rebondis sur ton post parce qu’il y’a 2 choses à préciser :

      1) Au sujet de la mode : ce n’est pas de la génération spontanée; la mode est créée pour être une mode.
      Généralement on part d’une idée jugée commercialement valable et on mandate ce qu’on appelle des “leaders d’opinion” pour la transmettre au public.
      Ces leaders d’opinion peuvent être des personnalités par exemple; ainsi quelqu’un comme Karim Benzema qui jouerait sur une console plutôt qu’une autre donnerait une image positive de celle-ci à son public.
      Et si on le choisit, lui, comme leader d’opinion, c’est parce qu’on a estimé que son public à lui était une “cible” à conquérir.

      Ce fonctionnement qui vise à se servir des “dominants” pour convaincre les “dominés” – pourrait-on dire en sociologie ou psychologie – est sans rapport avec la qualité du produit. C’est une mécanique simple créée de toute pièce qui fait appel à l’inconscient pour provoquer l’acte d’achat.

      2) Au sujet de la prétendue “nouveauté”; il faut faire la distinction entre la “novation” et “l’innovation”.
      – L’innovation : c’est l’amélioration de quelque chose d’existant
      – La novation : c’est la création d’un concept qui n’existait pas. Le 1er téléphone peut-être considéré comme tel contrairement au petit dernier d’Apple qui n’en est jamais qu’une version ultra améliorée, une innovation donc.

      Dans le cas de Far Cry, il n’est pas question de nouveauté, on est en face d’un énième opus, ce n’est qu’une version améliorée. Mais comme tout le monde en parle comme d’une nouveauté, on peut dire que le combat pour gagner l’inconscient collectif est gagné.

      Rmq : le “renaming” est aussi une méthode pour faire du neuf avec du vieux : le mot “Hype” remplace “mode”, mais fondamentalement c’est le même phénomène.
      De la même manière, un parti politique ou une entreprise change de nom après un échec cuisant sous prétexte de faire peau neuve; en réalité, seul le nom est neuf.

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