Valkyria : Azure Revolution – L’heure du doute Preview JV

Valkyria : Azure Revolution – L’heure du doute

Difficile d’admettre qu’un titre aussi novateur et réussi que Valkyria Chronicles sur PS3, promis à un avenir doré, n’ait pas rencontré le destin glorieux qui lui semblait pourtant tout acquis. Sa récompense pour être parvenu à moderniser le genre du tactical-RPG ? Deux suites nettement moins ambitieuses sur PSP, dont une qui n’aura même pas dépassé les frontières de l’archipel nippon. Mais alors que l’on pensait son destin scellé, voilà que la série redonne peu à peu signe de vie avec le portage du premier volet sur PC et surtout son remaster PS4 tout juste sorti au Japon… et livré avec la démo d’un certain Valkyria : Azure Revolution.

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Derrière l’euphorie légitime de retrouver la franchise Valkyria Chronicles sur la scène du jeu vidéo, demeure bien évidemment une appréhension : celle de voir le nom de la licence entaché par un épisode qui pourrait ne pas être à la hauteur de la réputation de celle-ci. Un doute qui revêt d’autant plus de consistance lorsqu’on sait que ce Valkyria : Azure Revolution s’apparente davantage à un spin-off qu’à un membre à part entière de la série, profitant de son statut particulier pour oser remettre en question certains éléments clefs de la franchise. Mais après tout, pourquoi pas, tant que l’ensemble reste solide et ne rompt pas totalement avec l’héritage global de la franchise ? Toutefois, vous le devinez sans doute déjà, ce premier contact avec la démo de Valkyria : Azure Revolution ne nous a pas pleinement rassurés, et nous allons vous expliquer pourquoi.

Sur fond d’un conflit opposant les forces de Jutland à un “empire russe” imaginaire, cette première démo de Valkyria : Azure Revolution nous donne à jouer une courte mission de tutoriel avant de nous lâcher dans une seconde mission qui reflète davantage la teneur de ce que nous réservera la campagne principale du jeu. Avant cela, les profils des trois personnages jouables dans la démo, tous membres de l’unité Vanargand déployée sous la bannière de Jutland, nous sont présentés. On incarne donc Amleth, le commandant de l’unité anti-valkyrie qui manie une épée lourde à deux mains ; Ophelia, la bretteuse en robe blanche, princesse du royaume de Jutland ; et enfin la snipeuse Brigitte Ulrich qui ne se sépare jamais de ses dagues et de son fusil à lunette. La version complète de Valkyria : Azure Revolution devrait inclure d’autres protagonistes jouables tels le duo Blum Thomasson / Helena Andersen qui manient respectivement le bâton et l’épée lourde. Quant aux forces de l’Empire, elles seront symbolisées par l’imposante valkyrie Brunhilde armée de sa faux et par l’officier Maxim dont le corps est imprégné de Ragnite.

Visuellement très propre et coloré, le titre s’appuie sur le nouveau rendu offert par le moteur GOUACHE qui nous a semblé tout de même un peu trop prononcé et moins agréable à l’œil que le fameux CANVAS du premier épisode. Musicalement, en revanche, le titre devrait s’en sortir avec les honneurs, et c’est d’ailleurs probablement le point le plus satisfaisant de la démo. Pas étonnant lorsqu’on sait que les compositions ont été confiées à nul autre que Yasunori Mitsuda à qui l’on doit déjà une infinité d’albums mémorables, à l’image de ceux de Chrono Cross, Xenogears ou encore Shadow Hearts.

Mais ce qui nous intéresse le plus ici c’est le nouveau système de jeu LeGION imaginé spécialement pour ce spin off et qui, vous allez le voir, n’a plus grand chose en commun avec celui des autres volets de la série. Rappelons, une fois encore, que Valkyria Chronicles avait réussi le tour de force de proposer une approche réellement inédite dans le domaine du RPG tactique en combinant les règles traditionnelles du tour par tour avec des déplacements libres au sein d’environnements 3D. Valkyria : Azure Revolution choisit lui d’abandonner purement et simplement toute trace du tour par tour au profit d’une alternance entre deux phases de gameplay en temps réel : les phases d’approche et de combat au corps à corps.

Sur le terrain, votre héros et les deux autres alliés dont vous pouvez prendre le contrôle à tout moment doivent, dans un premier temps, trouver un moyen d’approcher un groupe d’ennemis en essayant d’obtenir l’initiative, pour ensuite lui régler son compte “au couteau”, façon beat’em all ! La première étape est évidemment la plus tactique, même si, en termes stratégiques, elle s’avère pour l’instant bien limitée. C’est en effet seulement en se mettant à couvert et en visant les unités adverses de manière à les attaquer en premier qu’on peut prendre l’avantage, en recourant si besoin aux capacités spéciales de nos personnages. Par exemple, les grenades d’Amleth sont parfaites pour obliger les soldats planqués à s’exposer à nos tirs, les fumigènes d’Ophelia permettent de s’approcher d’eux sans être vu et le fusil sniper de Brigitte constitue le meilleur moyen d’éliminer les guetteurs d’une balle en pleine tête. De bonnes idées, pourrait-on croire, sauf que le nombre de ces capacités est drastiquement limité et qu’on ne peut donc y avoir recours que de manière très ponctuelle ! Le reste du temps, il faut se débrouiller avec les quelques cachettes du décor pour approcher les groupes de soldats en essayant de se faire canarder le moins possible…

L’obtention de l’avantage durant cette première phase de jeu a donc des conséquences directes sur l’efficacité des alliés et des ennemis lors des règlements de comptes en combat rapproché. C’est d’ailleurs là que tout se joue, faisant de Valkyria : Azure Revolution un titre beaucoup moins subtil que son aîné. D’autant que ces phases de pur beat’em all sont loin d’être convaincantes, du moins si l’on se fie à ce qui est proposé dans la démo. Outre les problèmes de lock et de caméra évidents, on déplore un système de combos basique qui manque de réactivité et l’impossibilité de se placer efficacement dans le dos des ennemis qui se protègent à l’aide de boucliers. L’IA alliée est déplorable et on ne compte pas les moments d’absence d’un coéquipier qui oublie tout simplement de frapper ou qui se “planque” juste à côté d’une zone de couverture… Conséquence inévitable, on passe son temps à soigner tout le monde et à relever les alliés K.O. pour leur éviter une mort définitive, ce qui casse complètement le rythme des batailles. Quant aux pouvoirs offensifs propres à chaque personnage, leur manque d’efficacité est tel qu’on se retient de les utiliser pour garder davantage de soins en réserve, leur jauge étant commune.

Assez laborieuse lorsqu’on s’y essaye la première fois, cette mission devient nettement plus abordable dès lors qu’on repart avec des personnages ayant conservé les niveaux d’xp précédemment acquis. Difficile de dire si cela a été voulu ou non par les concepteurs du jeu et si cette approche en plusieurs runs consécutifs sera conservée dans la version finale ou non, mais cela ne résout en rien les problèmes déjà évoqués qui pourraient bien se montrer critiques sur le plan ludique si rien n’est corrigé d’ici la sortie du jeu.

Note : Afin de vous aider à vous faire votre propre opinion sur cette démo de Valkyria : Azure Revolution, nous vous proposons un extrait maison de l’intégralité de la mission 2. Notez que cette séquence a été enregistrée sur un second run, avec des personnages ayant déjà gagné quelques niveaux d’expérience, et donc dans des conditions moins contraignantes que sur un premier run.

L'avis d'extralife
  1. Développeur : Media.Vision
  2. Editeur : Sega
  3. Genre : Action-RPG
  4. Date de sortie : hiver 2016 au Japon
  5. Support : PS4
  • valkyria_azure_revolution_jaquette_tmp_26On ne reprochera évidemment pas à Valkyria : Azure Revolution de tenter de se démarquer à sa façon de la branche principale des Valkyria Chronicles, mais cette première démo trahit tout de même un certain nombre de lacunes qui nous font vraiment douter quant à la version finale. D'autant qu'en choisissant d'abandonner une bonne partie de ce qui caractérisait finalement la franchise et en bouleversant considérablement les sensations de jeu, ce spin off ne va-t-il pas se mettre à dos la majeure partie des fans ? Nous le saurons dès l'hiver prochain lors de la sortie de Valkyria : Azure Revolution sur PS4 au Japon.

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17 commentaires

  1. Hugo
    Hugo
    9 mars 2016 à 15 h 55 min

    ROMENDIL ! Un vrai bonheur que de te revoir !

  2. CptObvious
    CptObvious
    9 mars 2016 à 17 h 39 min

    Ça y est, ExtraLife cède aux sirènes de l’audimat en mettant une vignette à boobs pour faire du clic. Je ne vous félicite pas ! :D

    1. Jihem
      Jihem
      9 mars 2016 à 18 h 59 min

      Faut dire que l’accroche de Thunderbirds avait moyennement marché, alors bon… https://www.extralife.fr/test-jds/7729/thunderbirds-are-go.html

  3. Sabrak
    Sabrak
    10 mars 2016 à 19 h 04 min

    Super, le débarquement de Romendil sur ExtraLife :)

    Bon par contre, beaucoup moins super ce Azure Revolution.
    Sans vouloir faire le troll, j’ai eu l’impression de voir une sorte de très mauvais “Tales of Valkyria”, qui ne fait ni honneur au premier Valkyria Chronicles, ni au système de combat des Tales of.

    J’ai en tout cas du mal à voir l’aspect tactique de ce supposé T-RPG, et c’est bien dommage vu le temps qu’on a attendu pour avoir une suite sur console de salon de la perle qu’était Valkyria Chronicles.

    Je suis déception (mais pas trop quand même, parce que je n’y croyais pas des masses de toute façon).

  4. Clof
    Clof
    13 mars 2016 à 20 h 34 min

    Romendiiiiil !

    Bof bof ce Valkyria. Dommage, j’aime beaucoup cette franchise et je suis déçue de voir ce qu’ils en font. On verra bien à sa sortie s’il mérite un achat. Mais j’en doute.

  5. Sebastopol
    Sebastopol
    13 mars 2016 à 22 h 08 min

    Le Grand retour de Romendil! ;-)
    J’espère que tu continueras à collaborer avec Extralife…
    Nb. Déjà des projets pour les semaines qui viennent?

  6. texter
    texter
    11 avril 2016 à 20 h 45 min

    J’avais tellement peur de ne plus lire un de tes tests. Merci d’être revenue j’espère vraiment beaucoup de ce site, vous êtes dorénavant les seuls à écrire de manière libre et plaisante. Bonne continuation à toi Romendil et a toute l’équipe.

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