Tennis World Tour : Jeu, set et patch Test JV

Tennis World Tour : Jeu, set et patch

Sept ans. Sept ans que les fans de tennis sur consoles attendent impatiemment le successeur de l’inénarrable Top Spin 4. L’espoir renaît au mois de mai 2017, lorsque BigBen et Breakpoint, dont l’équipe est composée de personnes ayant travaillé sur la fameuse licence, annoncent Tennis World Tour. Mais l’excitation laisse bientôt place au doute : la communication autour du jeu est floue et sporadique, la qualité des premières images et bandes-annonces nous ramène une génération en arrière. Les craintes se confirment en février dernier, lorsque la presse met la main sur une version non définitive. Que reste-t-il aujourd’hui, un mois et demi après la sortie du jeu et la publication de quelques patchs correctifs ? Une immense déception, que dis-je, une profonde indignation…

Un mot sur le online

À l’heure où nous écrivons ces lignes, le patch ajoutant le mode online vient tout juste d’être déployé sur PS4 (avec plusieurs semaines de retard). Malheureusement, il nous a été pratiquement impossible de disputer des parties malgré plusieurs tentatives, le matchmaking n’étant visiblement pas encore au point. Sans grande surprise, les classiques parties rapides et matches classés sont au rendez-vous. Ces derniers prennent la forme d’un mode saison, dans lequel vous devrez décrocher un certain nombre de victoires afin de gravir les échelons.

Commençons, si vous le voulez bien, par aborder le contenu de ce Tennis World Tour, avant de nous attarder sur le cœur de toute simulation de tennis qui se respecte, à savoir le gameplay. Les développeurs ont versé dans le grand classique s’agissant des différents modes de jeu. Outre les indéboulonnables Académie de tennis, faisant office de tutoriel, et Exhibition, permettant de faire des parties rapides contre l’IA ou un ami (les doubles sont prévus pour un patch à venir…), le jeu propose de créer son propre joueur et de le faire progresser dans le classement mondial par l’intermédiaire d’un mode Carrière.

Première désillusion, la personnalisation de notre jeune pousse est plus que sommaire. La base y est, me direz-vous : genre, taille, main directrice, prise de revers, style de service, etc. Néanmoins, nous sommes à des éons de ce que proposait Top Spin 4 il y a sept ans et l’ensemble se montre indigne d’une production nouvelle génération. Pour le reste, ce mode Carrière s’avère plutôt fonctionnel, à défaut d’être original. Plusieurs activités vous sont proposées selon le mois de la saison : tournoi, match exhibition, entraînements, repos… À vous de choisir celle qui vous paraît la plus adéquate, en fonction de vos objectifs et de votre état de forme. Tout cela est récompensé par de l’argent (ticket d’entrée des divers tournois, entre autres) et de l’expérience. Chaque fois que votre joueur monte en niveau, il obtient un point de compétence, à dépenser dans l’un des trois archétypes (attaque, défense, service-volée), afin d’augmenter ses caractéristiques (puissance, endurance, agilité, contrôle, coup droit, revers, service, volée et effets). Notez qu’au fur et à mesure de sa progression dans le classement, votre joueur pourra embaucher des coachs et des agents, accordant notamment des boosts d’expérience, obtiendra de nouveaux équipements, dont certains permettent d’augmenter certaines caractéristiques, et recevra des cartes d’aptitudes. Ces dernières s’activent en match, dans des conditions spécifiques (balle de break, de set ou de match, par exemple), et octroient un bonus temporaire dans un domaine donné. Ainsi, grâce à la carte Ultime défense, vous augmentez votre précision de 5% lorsque votre barre d’endurance est basse. Plutôt bienvenue, cette mécanique permet d’affiner son style de jeu et vient parfois briser la monotonie des échanges.

Monotonie est d’ailleurs un doux euphémisme pour qualifier le gameplay de Tennis World Tour. Confusion, incompréhension, frustration sont autant de mots illustrant parfaitement le dernier né du studio Breakpoint. Les développeurs ont fait le choix de reléguer le timing et le placement du joueur au second plan pour mettre l’accent sur le “press and charge”. Ainsi, plus vous maintenez la pression sur la touche de frappe, plus elle sera puissante. Cela vous permet également de donner plus d’angle à vos coups et de viser les extrémités du terrain, au risque de faire des fautes. Un indicateur de charge apparaît au-dessus de votre joueur lorsque vous appuyez sur une touche : relâcher le bouton lorsqu’il devient rouge vous fera perdre beaucoup de précision. La prise en main est relativement aisée, mais le résultat peu probant. En effet, il arrive régulièrement qu’une frappe correctement chargée ne produise pas l’effet escompté, tandis qu’un coup mal négocié touche la ligne et fasse le point. En résulte la désagréable sensation de ne jamais avoir le contrôle de l’échange et que le hasard prime sur toute autre chose. D’une manière générale, le rythme de jeu est mou, à l’image des déplacements, particulièrement lourds, parfois même saccadés. Il arrive régulièrement que le joueur n’arrive pas à temps sur la balle (malgré l’utilisation du sprint), alors qu’il n’était qu’à quelques mètres. À l’inverse, on s’étonne souvent de voir notre adversaire rattraper un coup qui semblait hors de portée, la gestion des collisions étant plus que douteuse. Les animations manquent bien souvent de fluidité, que ce soit dans la préparation des frappes ou dans l’exécution des coups. Enfin, le choix de design consistant à exécuter un slice alors que l’intention première était de frapper à plat, certainement dans le but de ne pas pénaliser le joueur un peu trop en avance ou en retard, s’avère particulièrement agaçant, d’autant plus qu’il est bien souvent injustifié.

Que reste-t-il à ce Tennis World Tour, donc ? Presque rien, malheureusement. Son casting deux étoiles ? Clairement insuffisamment pour faire pencher la balance, le jeu souffrant de lacunes bien trop importantes. Breakpoint a la ferme intention d’améliorer son bébé via de multiples patchs, mais la route est encore longue pour arriver ne serait-ce qu’à la cheville de Top Spin 4. Et puis, peut-on réparer l’irréparable ?

L'avis d'extralife
  1. Développeur : Breakpoint
  2. Éditeur : BigBen Interactive
  3. Genre : Simulation de tennis
  4. Date de sortie : 22 mai 2018
  5. Supports : PS4/Xbox One/PC/Switch
  6. PEGI : 3 ans et plus
  • Non, Tennis World Tour n'est pas le successeur de Top Spin 4. À des années-lumières de son illustre aîné, rebutant à la fois sur le plan visuel et sonore, le titre de Breakpoint est plombé par un gameplay bancal, confus, frustrant et hasardeux. Il est l'incarnation parfaite du jeu sorti beaucoup trop tôt, dans le but de surfer sur la vague médiatique des tournois printaniers et estivaux (Roland-Garros et Wimbledon, pour ne citer qu'eux). Un choix qui s'est fait au détriment des férus de la petite balle jaune, qui devront attendre le messie encore quelque temps...
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1 commentaire

  1. Gamingextreme
    Gamingextreme
    14 juillet 2018 à 17 h 27 min

    Super pour ce test complet j’en parlerais également dans mon blog https://www.materiel-gamer.com/

Réponse