Ben Tester n’est pas content et il le fait savoir haut et fort sur Reddit. Pourquoi cette rage ? Il faut savoir que ce bon monsieur travaille pour Wales Interactive et que l’une de ses tâches consiste à s’occuper de la communication autour des jeux du studio tels que Soul Axiom, Master Reboot ou encore Infinity Runner. Il est tombé des nues en recevant un mail provenant d’un youtubeur influent comptant plusieurs millions d’abonnés à qui il avait proposé un code pour télécharger l’un de ses jeux : ce dernier lui proposait tout simplement de traiter le titre en vidéo contre de l’argent. Comptez ainsi 17 600 $ pour évoquer seulement deux ou trois points du jeu et 22 000 $ pour ajouter aussi un lien dans la description de la vidéo. (cf. VG247)
Au delà de l’indignation que peut susciter une telle proposition, le développeur se demande publiquement si certains confrères ont accepté ce genre de marché et s’ils l’ont regretté par la suite. Par la même occasion, il se questionne sur la corrélation entre la présence d’un jeu sur YouTube et ses ventes. Il va de soi qu’il n’a pas accepté la transaction en question.
Ce coup de gueule tout à fait légitime tombe dans un contexte très particulier, les pratiques de certains youtubeurs étant particulièrement montrées du doigt ces derniers temps : au début du mois de septembre, la Federal Trade Commission (l’organisme fédéral chargé de défendre les consommateurs américains) a tapé sur les doigts du réseau Machinima pour une campagne de promotion accompagnant le lancement de la Xbox One, en août c’était au tour du Committee of Advertising Practice britannique de rappeler quelques règles de bonne conduite concernant les contenus publicitaires sur YouTube…
Les révélations de Ben Tester peuvent aussi être mises en parallèle avec la grogne de certains développeurs concernant les dérives des curateurs sur Steam. Début juin, Hugh Jeremy du studio Unknown Worlds Entertainment se plaignait sur Twitter des réactions épidermiques de curateurs, ceux-ci allaient jusqu’à le menacer de mettre des avis négatifs pour récupérer des versions d’un jeu. Dans les deux cas, on retrouve des développeurs indépendants plus ou moins pris en otage par des leaders d’opinion ou supposés comme tels qui abusent de leur position. En effet, les plus petits acteurs du marché souffrent d’un manque de visibilité et ont beaucoup de mal à faire parler d’eux vu l’incroyable flot de sorties dans lequel ils sont noyés. Au delà de l’aspect moral qu’on avait déjà abordé dans un article dédié au publi-rédactionnel, c’est finalement aussi la question de l’encombrement médiatique et du traitement réservé aux petites productions qui est ici posée.
(Crédit image : Agares20@DeviantART)
16 commentaires
GreaT_TeacheR
19 septembre 2015 à 16 h 09 minCa me fait penser à un truc similaire je crois avec la presse britannique, le burritos-gate je crois.
LeMoutonNoir
20 septembre 2015 à 17 h 52 minEn arriver à de telles extrémités est tout simplement honteux, surtout de la part d’un vidéaste réclamant une telle somme pour seulement présenter un jeu et ajouter un lien dans la description de la vidéo.